Ben oui, heureusement que je suis là.
la partie consacrées à Elektra est effectivement assez moche. Certains de ses autres travaux pourraient éventuellement passer, mais dans l'ensemble, j'aurai tendance à fuir ce qu'il fait.
Tu vois, j'avais envie de vous ouvrir les yeux, maintenant je pense juste à vous les crever.
En fait, la plupart des lecteurs ont fini par penser comme toi, du coup, pour payer le loyer, Bill se retrouve à encrer devant la télé des boulots d'artistes mille fois moins doués que lui. Et d'où aussi les tarifs qui te semblent exorbitants. Perso, je donnerais un bras pour un original de Guerre et Amour, mais ça peut sembler un peu radical.
C'est vrai j'avoue, j'ai à la fois un immense respect pour chacun d'entre vous, je ne viendrais jamais discuter le droit à quelqu'un de se vautrer dans des flaques de coliques graphiques (ou sonores, ne radinons pas), et à mon avis, je dois bien avoir deux trois penchants indéfendables, mais par contre, on ne peut pas dire après qu'on a pris un bain d'eau de rose. Je déteste cette idée qui voudrait qu'on puisse appliquer à l'art un relativisme culturel absolu, c'est justement ce qui transforme l'art en culture. Ce n'est justement pas une question de goût, bon ou mauvais. Il y a vraiment, objectivement, des artistes plus grands que d'autres.
Quand à Miller, il est desservi par toutes les conneries qu'il a écrites, filmées, ou dites récemment, mais c'est un immense artiste, un génie de la BD, même. Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à relire le combat qui oppose Batman au chef des mutants, dans The Dark Knight Returns, ou jeter un oeil à l'hallucinante planche qu'il destin aux pinceaux de Mazzucheli, nous montrant en une plongée l'écrasant du poids de la fatalité le futur commissaire, ravagé par la culpabilité de son adultère,assis sur le lit conjugal où dort sa femme enceinte de son fils à naître, tenant en main son arme, qui symbolise tout ce qu'il déteste. Une vision surpuissant de la détresse morale d'un personnage, le genre d'image qu'un Nolan n'aurait jamais osé montré dans un de ses films.
La crédibilté psychologie, Sam, n'est pas l'aboutissement de tout raconteur d'histoire (j'aurais même tendance à penser pour ma part que c'est de la connerie et la dernière des facilités, mais on va encore me taxer d'agressivité à l'emporte-pièce ), la caricature, l'excès, la satire est aussi une voie possible, et c'est à n'en pas douter celle dans laquelle excelle Miller.