The Box de Richard Kelly

[Lepithec]

Rappelez-vous : il y avait eu un topic en début d'année où certains listaient leurs attentes de 2009. Certaines parlaient de WOLVERINE (hin hin), d'autres (sans doute plus judicieusement) de THE BOX.

Pour moi ce film a été une vraie claque, le genre qu'on ne se prend qu'une ou deux fois par an, maximum (quand on va voir beaucoup de films). A l'instar des précédents films de Richard Kelly, c'est un film un peu "malade", comme l'était à sa manière son film-maudit SOUTHLAND TALES (et même, diront certains, DONNIE DARKO), mais comme ces trois films, ce type a un talent incroyable pour instaurer une ambiance qui lui est propre et inséminer ses obsessions même au sein d'un genre apparemment très codifié comme le thriller. THE BOX est clairement un film plus carré, mieux construit, qui se laisse regarder comme un grand thriller, mais il y a également un second niveau, en filigranne, plus sournois et dérangeant, où Kelly revient à ses angoisses de fin du monde, de paranoïa organisée, de complots gouvernementaux et autres trucs plus ou moins ésotériques, tantôt dérangeants, tantôt fascinants. Reste que tout cela n'appartient définitivement qu'à lui, et quand on voit le résultat, on se dit que ça fait du bien de voir des types d'une telle intelligence cinématographique, car à part chez une dizaine de vieux dinosaures du cinoche des années 70-80, cela n'existe plus. Et le score d'Arcade Fire, croyez-moi, participe hautement à cette brillante réussite, puisque musique comme image, décors, costumes et bien sûr comédiens, sont au top niveau.

[Misquamacus]

C'est bien un remake d'un épisode de la "4ème Dimension" ?

[Lee Van Cleef]

J'irai sans doute le voir dans les jours prochains, en oubliant bien sûr (au moins temporairement) la nouvelle de Richard Matheson, laquelle se distingue par un style dégraissé de tout maniérisme et un récit demeurant confiné dans les limites d'un postulat simplissime. Tandis que Kelly, fidèle à lui-même, se serait débrouillé pour faire résolument le contraire.

[Lee Van Cleef]

Je crois que, sans trop le faire exprès, j'ai répondu à ta question, Grand Sachem. Mais Matheson a fourni tant de matière à la série de Rod Serling (dont de nombreux scénarios adaptés par ses soins de ses propres nouvelles) qu'il n'est pas rare de faire l'amalgame.

[Gizmo]

Je rejoins entièrement les propos de Lepithec, c'est un grand film que nous a concocté l'auteur de Donnie Darko : De la reconstitution des années 70 à la splendide partition d'Arcade Fire (que je ne connaissait pas ) en passant par l'interpretation (mention spéciale à Frank Langella), son scénario et sa mise en scène nous emmènent beaucoup plus loin que ne pouvait présager le point de départ.
Enfin un film fantastique américain qui cite Jean-Paul Sarte et Arthur C.Clarke ce n'est pas non plus très courant. (ça nous change de "Shrek" pour I am Legend du même auteur)

Pour répondre au chef indien, la nouvelle avait été adapté dans les épisodes couleurs de Twilight zone des années 80 (épisode "Button,button", saison 1)
pour l'anecdote, il y a même un acteur commun dans les 2 adaptations...

[Lee Van Cleef]

Pour répondre au chef indien, la nouvelle avait été adapté dans les épisodes couleurs de Twilight zone des années 80 (épisode "Button,button", saison 1)

Il semblerait que j'ai perdu une jolie occasion de la boucler. Et le fait que je ne sois absolument pas familier du revival eighties de la série n'est pas une excuse en soi. Navré, Grand Sachem, de t'avoir induit en erreur en réduisant The Box au seul texte de Matheson. Pour donner un semblant d'épaisseur à ce mea culpa, voici un petit aperçu de ce Button, Button signé Peter Medak. Et, pour tous ceux ayant lu la nouvelle du grand Richard, force est de constater que les deux comédiens principaux sont quand même, physiquement parlant, plus proches du petit couple ordinaire que le tandem " jeune et joli " formé par James Marsden et Cameron Diaz.

[Lepithec]

Certes oui, mais sur le papier c'est un couple tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Si l'on considère que bosser à la Nasa est un job ordinaire, bien sûr !

[Wyatt Earp]

Pour répondre au chef indien, la nouvelle avait été adapté dans les épisodes couleurs de Twilight zone des années 80 (épisode "Button,button", saison 1)

Il semblerait que j'ai perdu une jolie occasion de la boucler. Et le fait que je ne sois absolument pas familier du revival eighties de la série n'est pas une excuse en soi. Navré, Grand Sachem, de t'avoir induit en erreur en réduisant The Box au seul texte de Matheson. Pour donner un semblant d'épaisseur à ce mea culpa, voici un petit aperçu de ce Button, Button signé Peter Medak. Et, pour tous ceux ayant lu la nouvelle du grand Richard, force est de constater que les deux comédiens principaux sont quand même, physiquement parlant, plus proches du petit couple ordinaire que le tandem " jeune et joli " formé par James Marsden et Cameron Diaz.

Parce qu'un couple, ils doivent forcément être moches ?

[Lee Van Cleef]

Non, bien sûr, mais en lisant la nouvelle de Matheson, je ne me suis pas vraiment représenté le couple de héros comme des gravures de mode ostensiblement fardées et permanentées. Maintenant, ce n'est là qu'un détail qui n'enlève rien au talent de Marsden et Diaz, très convaincants, dit-on, dans le film de Kelly. Verdict définitif dès que j'aurai visionné la chose (demain, tout du moins si Hellboy consent à me laisser ramper hors de sa cauchemardesque cave).

[Lee Van Cleef]

Si l'on considère que bosser à la Nasa est un job ordinaire, bien sûr !

La Nasa ? Kelly aurait-il métamorphosé le récit singulier de Matheson en délire ufologique et vaste complot gouvernemental ourdi par de sinistres hommes en noir ? J'appréhende, tout à coup, j'appréhende...

[Lee Van Cleef]

Kelly aurait-il métamorphosé le récit singulier de Matheson en délire ufologique et vaste complot gouvernemental ourdi par de sinistres hommes en noir ?

Eh bien, il y aurait effectivement un peu de ça, tout en s'en trouvant radicalement éloigné. The Box brasse tant et tant d'influences cosmopolites, gérées avec plus ou moins de dextérité (une fois encore, je soupçonne Kelly de lui-même s'égarer dans les méandres labyrinthiques de ses films), que le spectateur un peu sonné est libre d'échafauder les interprétations et théories les plus extravagantes lui venant à l'esprit. Folie paranoïaque, apocalypse aux puissants relents bondieusards, SF intimiste et feutrée, l'incertitude demeure quant au sens profond à donner à cette oeuvre atypique, et c'est bien cette incertitude (par ailleurs fort appréciable) qui risque de rebuter un public venu assister à un suspens pantouflard ou à la nouvelle " camerondiazerie ".

[Lepithec]

En fait, dans le film, le personnage de James Mardsen est un ingénieur à la NASA qui a bossé sur les caméras de la sonde martienne Viking (qui a envoyé les premières images de Mars en 1976 - quand se passe ce film). On pourrait voir là un délire de Kelly : il n'en est rien. En réalité, il s'agit du vrai boulot du propre père du cinéaste ! Le papa de Richard Kelly était effectivement ingénieur à la Nasa sur les caméras Viking...

Ceci explique cela... et même sans doute des choses qui remontent à DONNIE DARKO.

[Misquamacus]

Excellent film. C'est un tour de force d'arriver à prolonger une histoire de base déjà passionnante. Un film sur les choix et ceux du réalisateur sont épatants pour le coup.