Alexandre Desplat, le topic

[Ratatouille]

Pas encore vu le DelToro, ni écouté en entier le Desplat... mais dire faire la comparaison avec Doyle...

Alors... le film de Branagh est hyper théâtral... voir littéralement "grand guignol"... donc la musique devait être à ce niveau... et des thèmes et des développements lyriques et d'action... tu en as avec la touche Doyle...

Rien que le générique du début (le thème du narrateur... l'auteur de l'histoire)...


le thème d'amour...


et le thème de la création...
(il aurait pu faire un Batman !)


Je ne sais pas ce qu'Elfman aurait fait... sûrement du Elfman... et pas du Desplat... mais il est certain que chaque compositeur se voit imposer des "critères" de couleurs musicales pour le film... et à chacun d'utilisation la gamme de tonalité pour l'aposer sur l'oeuvre qui doit être écrite, dépeinte...

Ce message est peut-être un peu inutile (je ne peux comparer proprement avec le film Netflix et le Branagh)... mais voilà... juste dire que le Doyle n'avait pas de thème mémorable... m'a un peu fait sursauter...

[Lee Van Cleef]

Nonobstant les mots acrimonieux déversés sur le Frankenstein de Patrick Doyle, et dont le correctif diligemment soumis par un Rata ulcéré aura épargné à leur auteur une mercuriale conduite à l'estoc luisant du katana, il n'y a vraiment rien dans la démonstration mitigée du sieur Julien qui donnerait le flanc à mon éristique bien-aimée. J'approuve tout, qu'il s'agisse des emprunts à la sauvette aux ténébreuses dorures de Danny Elfman (comparativement, les choeurs libérés par Desplat font de bien pauvres pièces rapportées), des longueurs souvent atones que le résultat prodigue à satiété (la première partie, récitation plutôt scolaire de l'abécédaire du baroquisme, a bien failli avoir ma peau) ou des rares feux de Bengale déchirant l'anthracite de ce ciel morne, à commencer, bien sûr, par le spectaculaire apex qu'incarnent à mi-parcours Body Building et The Tower, accolés pour le meilleur. De là à prétendre qu'ils légitiment tous deux une écoute entière du nouvel effort fantastique de notre Alexandre (inter)national...

[Ratatouille]

Vu la créature, pas très fier du créateur... et surtout de son assistant musical...
Pâle... trop propre... peut-être trop cadré par le format? Par le temps imposé...

De temps à autres, j'aime la référence "Too many notes... " pour dire qu'il en faut... ici la partition est trop en réserve... sûrement ce que voulait la production...

Voici ce qu'Elfman aurait fait sur les images du Frankenstein de GDT... enfin... qui suis-je pour penser à sa place...


Ou alors GDT a eu peur...

[Haricolin]

Vu la créature, pas très fier du créateur... et surtout de son assistant musical...
Pâle... trop propre... peut-être trop cadré par le format? Par le temps imposé...

De temps à autres, j'aime la référence "Too many notes... " pour dire qu'il en faut... ici la partition est trop en réserve... sûrement ce que voulait la production...

Alors j'accepte les critiques (le vieux ninja rabougri commence à se faire prévisible) musicales et techniques qui ont pu être attribuée à ce Frankenstein. Mais ce que tu dis Rata n'a aucun sens. Partition trop en réserve t'as pas vu le film, clairement. La partition est hyper mise en avant, très marquante pour le spectateur (tu aurais regardé mon live tu le saurais ) et très démonstrative. Pâle je vois difficilement comment on peut la qualifier de pâle, c'est très coloré et très variable dans son style. Trop cadré je trouve ça très étrange aussi, car la BO a un discours pas toujours 100% raccord avec celui de l'image mais prend des fois un pas de côté. On peut dire pleins de truc sur le fait qu'elle est justement trop démonstrative, trop grandiloquente, peut être trop premier degré. Mais là ça ne tient décemment pas debout. Désolé mon rat de gouttière préféré.

[Ratatouille]

C'est mon ressenti... disons que je n'ai rien trouvé de sincère... c'est bizarre de donner un qualificatif qui est si humain à une composante "abstraite" qu'est l'art...

Mais comme je dis... je ne suis point un maître dans le cas... mais impossible pour moi de fredonner un thème du film de GDT mais je peux sifflotter à l'envie les délires de Doyle... voir même de Philip Glass et de Godfrey Reggio... mais ils n'ont point fait de Frankenstein...

Une musique de film doit-elle être marquante pour le film ou rester dans la tête du spectateur après avoir vu les images ?

[Haricolin]

Une musique de film doit-elle être marquante pour le film ou rester dans la tête du spectateur après avoir vu les images ?

Bah non vu qu'il y a pleins de BO toutes nulles qui ont des thèmes marquants parce qu'elles te les matraquent. Et l'inverse est vrai aussi.
Moi il m'a suffit d'un visionnage et d'une écoute pour avoir la musique en tête.

[Dadid]

Ratatouille, il faut voir aussi qu'à l'époque du Frankenstein de Branagh/Doyle tu étais encore jeune et avide, sans doute moins saturé de B.O., de plus tu as eu le temps de la réécouter sur X années ! Là, cette B.O vient de sortir, les fichiers musicaux se télescopent dans tes neurones déjà fatigués par les mégatonnes de musiques aimées et mémorisées... Plus sérieusement, quand on a "tout entendu" (disons beaucoup), il devient plus difficile d'être "percuté" par une nouveauté, émotionnellement ou intellectuellement, surtout si elle ne va pas dans le sens de ce que tu as aimé. Ou bien, au contraire, il faut que ce soit très différent.

Du moins c'est ce que moi je constate souvent en restant relativement froid face à d'excellentes musiques, objectivement.

[Ratatouille]

Merci... Dadid... je crois effectivement que le disque dur devient un peu saturé... alors qu'avant nous salivions à l'attente des CD's... ici nous avons des extraits... et la récompense est de moins en moins forte...

Génération de blasés... devons-nous changer nos oreilles ?! Peut-être... mais content que le flambeau soit bien repris... purée... et je suis QUE dans ma 46e année !!!

[Dadid]

46 ! Ah bah tout va bien alors ! Un des secrets de la jeunesse est parait-il de rester curieux, c'est vrai, mais refuser la boulimie ou l'écoute parallèle pour écouter vraiment - comme je pouvais le faire à 20 ans, concentré dans la pénombre, l'esprit disponible, à analyser les différentes pistes -, est maintenant plus difficile pour tout un tas de raisons. C'est aussi pourquoi je préfère les albums concis. Mais la bonne musique le mérite... et même la médiocre, pour en juger.

Et ce Frankenstein, justement... Je dois m'y replonger.

[Lee Van Cleef]

On peut dire pleins de truc sur le fait qu'elle est justement trop démonstrative, trop grandiloquente

Emphatique jusqu'à plus soif, allégrement prudhommesque et autres attributs laudateurs qui n'eussent pas été volés, tout bien soupesé, si le compositeur avait laissé le tandem Body Building/The Tower contaminer de sa roborative expressivité les autres compartiments de son labeur. Mais Desplat restera sans doute toujours Desplat, pour le meilleur comme pour le moins aphrodisiaque, et Frankenstein suit les deux tiers du temps son petit bonhomme de chemin, tiré à quatre épingles certes, mais en veillant à ne point sortir de ses gonds, à l'inverse de la mouture régulièrement sujette à l'hypertrophie de Patrick Doyle. On ne peut pas dire que je m'y sois ennuyé à périr, en dehors de la parenthèse virtuose susdite ; n'empêche que je m'en retournerai plus volontiers aux côtés de L'Homme qui Rétrécit, cet échantillon autrement passionnant et audacieux de fantastique millésimé, quoique parfois timoré aux entournures lui aussi — décidément, on ne se refait pas...

(le vieux ninja rabougri commence à se faire prévisible)