Lalo Schifrin, le génie argentin

[Haricolin]

Pour être plus précis, il me semble que tu m'avais dit que tu me sortirai une liste de BO de jazz excellents, mais tu ne l'as pas encore fait

[Ballanmire]

Pour être plus précis, il me semble que tu m'avais dit que tu me sortirai une liste de BO de jazz excellents, mais tu ne l'as pas encore fait encore

Exact. Je vais m'y atteler. Tu fais bien de me rafraichir la mémoire. Mon job me prenant 200% de mon temps libre, il n'était pas inutile de me relancer

[Lee Van Cleef]

Les instruments effilés d'Atropos ayant parlé, The Mask of Sheba apparaît aujourd'hui comme la première révérence posthume à Lalo Schifrin. Peu eussent songé à décréter ad hoc cet obscur crapahutage télévisuel dans un enfer vert du pauvre ; mais quant à ce qui touche au domaine nous fédérant tous, force est d'admettre que le compositeur, un an avant que n'éclatât l'obus de mortier baptisé Dirty Harry, avait fait tout autre chose que de se tourner les pouces en regardant indolemment les baroudeurs du petit écran jouer de la machette. Passé un thème d'ouverture immédiatement groovy (à croire que Schifrin mijotait déjà le générique de la série qui, en fin de compte, ne survécut pas à son pilote ici présent), la musique délaisse le créneau à peine ébauché de l'aventure cool pour lui préférer un suspense plus hiératique. Ça et là, l'affaire se corse de sympathique joyeusetés, entre autres ce long acte terminal dont les renfrognements tribaux, tous cymbalum et tambourins dehors, gribouillent en filigrane les contours encore brumeux de l'exigeante version cathodique de Planet of the Apes. Le grand Lalo s'amuse même à prendre à rebours les éructations païennes qu'on imaginait scandées par des hordes d'autochtones en pagne, délivrant à la place un chant grégorien exempt de la moindre distance goguenarde. Alors, indispensable, ce Mask of Sheba ? N'attigeons point, camarades, ce serait publicité controuvée. Prescrit tout de même avec entrain ? Une ordonnance achalandée de la sorte ne se néglige pas !