Martyrs

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Amra
Dead Man
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Martyrs

Message non lu par Amra »

Suis-je le seul à avoir vu le film?
Le film ayant subi les foudres de la censure, je m'attendais à quelque chose de très fort... Je suis sorti de la projection un peu mitigé...
Le film est clairement en deux parties. La première (un peu longue à mon goût... en tout cas, pour toute personne aimant le film de genre, de ce genre là, il n'est pas trop difficile de quoi il en retourne au bout de cinq minutes). On y voit un clin d'oeil à Funny games mais en plus rapide et plus graphique. La seconde partie était celle qui selon moi posait problème. En l'occurence, un ensemble de scènes qui s'étalent sur un quart d'heure à la fin. Abject? Non pour tout ceux qui sont familier des films de genres, oui pour ceux qui n'y connaissent rien. En tout cas, les SFx sont sympas et la violence graphique ou suggérée est selon moi efficace.
A l'instar de saint ange, on sent que Laugier a aimé les films italiens des années 70. La froideur liée à un choix de photographie et au fait que le réal place le spectateur non pas dans le film mais véritablement "spectateur" implique une distance par rapport au sujet. Cette distance me surprenait pour comprendre les raisons véritables de la censure. Mais les cinq dernières minutes durant lesquelles Laugier vomit sur une classe typique d'aujourd'hui serait, à mon avis, plutôt la véritable raison de cette acharnement de la censure...
Après tout, Frontière(s) avait subi le même problème avec le début du film quand il s'agissait de montrer les gens de banlieue face aux CRS... C'est parait-il interdit de nos jours. De même que dans le même film, il a été interdit de montrer l'image de notre président (alors ministre de l'intérieur) parler de racaille et autres... La scène a été jouée donc par un comédien mais elle s'est retrouvée censurée aussi!!
Dans le genre paradoxe mais malheureusement compréhensible, un film distribué par touchstone (donc walt disney) qui montrait une scène de torture longue et pesante avait été interdit lui à - de 12 ans... c'était la passion du christ. Mais bon, ce n'est pas le même distributeur. Et c'est bien ce qui fait peur dans le domaine de l'audiovisuel aujourd'hui.
Pour en revenir à Martyrs, le film fleure bon le film de genre avec ses limites de l'interdit... D'ailleurs, dans la salle, n'étaient présents que des trentenaires ou plus mais pas moins. Mais si comme d'habitude certains ont ri au début, au bout de dix minutes, le silence était total. Et plus on allait vers la fin, plus on sentait le dégout monter chez certains. Laugier a, semble-t-il réussi son pari (à la différence de frontière(s) qui devenait grotesque dès l'apparition du "vieux" méchant principal). Faire en sorte qu'on ne rigole pas durant le film. Je suis moins sûr que la populace présente est compris le message politique de Laugier.
Donc, un film fait par un réalisateur qui en a gros sur le coeur et qui va jusqu'au bout de ce qu'il veut dire. Parfois maladroit mais sincère. Et capable de tenir en haleine un spectateur en le forçant à se poser une question simple en regardant les protagonistes du film: jusqu'à où vont-ils aller?

Tiens, au fait, ça n'a rien à voir ou presque, un copain scénariste s'est vu refusé son scénario (un thriller politique se passant aujourd'hui) par le comité d'avance sur recettes (donc dirigé par la classe gouvernante). On lui a conseille d'écrire genre la suite des ch'tis.... Ca, ça fait peur aussi! Surtout si le cinéma français ne se résume plus qu'à ça (et les faux films d'auteurs...).
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Homer
Little Big Man
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Re: Martyrs

Message non lu par Homer »

Amra a écrit :Suis-je le seul à avoir vu le film?
Non non, je l'ai vu aussi. Et j'ai envie de dire...tout ça pour ça. :|
Ca crie beaucoup, ça fout des gifles, c'est ultra-répétitif (super, la séquence des fondus au noir qui n'en finissent jamais), le propos est hyper pompeux (à ce titre, les 15 dernières minutes sont catastrophiques, en plus d'être extrêmement mal jouées), c'est vide, ça ne raconte rien, aucune empathie possible, donc aucun traumatisme, etc etc.....bref, elle est où l'expérience "insoutenable" tant vantée par certains médias ?? (coucou Mad Movies !....une nouvelle fois :?)
Vraiment tout pourri.

2/10 (les 2 points sont exclusivement là pour l'énergie des 2 comédiennes, qui ont semble-t-il beaucoup donné de leurs personnes)
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Walden
Inside Man
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Re: Martyrs

Message non lu par Walden »

nous en avions parlé cher Amra, effectivement l'aspect "politique" du film ne m'est pas apparu tout de suite car je ne connaissais pas les pensées de Laugier à ce sujet, même si, en relisant l'interview de Mad Movies (Martyrs en couverture), je comprends bien son ras le bol d'une certaine société au moment de l'écriture du film. Il est certain que la secte de "vampires" livides que l'on découvre sur la fin n'évoque rien de moins que le pire du vieux catho réac !

J'ai plutôt abordé le film comme un objet étrange, expressionniste, souvent pénible (je n'ai pas la même tolérance que toi à cette forme de violence extrême ha ha ;) sans bien connaître l'iconographie du cinéma italien que Laugier (ou Gans) vénère tant - le film étant dédié à Dario Argento - et une forme d'aboutissement ultime, laïque, de la logique chrétienne de la désacralisation de la chair....le corps souffrant jusqu'à l'absurde, ne peut évoquer pour moi q'un relent des pires travers du fondamentalisme chrétien, sur l'imitation et l'obsession du Christ souffrant (le dolorisme médiéval que Odon Vallet dénoncait à propos du film de Gibson), de la chair tuméfiée, maltraitée, méprisée jusqu'à être écorchée....voie vers la sanctification ? Le Saint chrétien des origines n'a t-il souffert d'horribles souffrances avant de passer à trépas ? Ils peuplent désormais les missels......

Je comprends que Laugier veuille "dénoncer" quelque chose dans cette logique qu'il montre sans complaisance, mais le message final ne vient-il pas tout remettre en cause ? N'y a t-il pas finalement de sa part une forme d'apologie qui identifierait la pauvre victime à Sainte Jeanne d'Arc ? Victime en son temps de la cruauté de l'Eglise....puis canonisée...

D'où le paradoxe pour la censure droitière qui a gagné la première manche, celle qui autorise effectivement LA PASSION DU CHRIST aux moins de 12 ans, film d'un fondamentaliste chrétien qui rejette Vatican II (Gibson et Saint-Nicolas du Chardonnet, même combat), qui propose un littéralisme de la lecture de la Bible, sans aucun sens de la parabole (un défaut que l'on reproche surtout aux fondamentalistes musulmans aujourd'hui....). Simplement parce que le film est un objet de propagande, de prosélytisme spectaculaire et violent, les institutions n'osent pas s'attirer la colère des groupes de pression en censurant le film aux moins de 16 ans...Trop de clients potentiels, c'est pas bon pour le commerce de restreindre le public....Alors que le pauvre Laugier, artiste solitaire et sans confession officielle, sans Opus Dei ou Légionnaires du Christ derrière lui, sera impitoyablement lâché, à une voix près.....

Mais ne nous plaignons pas, après tout, le film est sorti, Laugier ayant convaincu la ministre, et est toujours à l'affiche à ce jour.

Mais ne propose t-il pas la même imagerie, sous un regard très différent bien sûr ? D'où mon malaise, pas tant dans la violence graphique, mais aussi dans le message final, qui reste, soyons honnête, volontairement ambigu....Laugier, sacré vicelard, ne souhaitant pas prendre parti (ceux qui l'on vu jusqu'au bout comprendront)

Au bout du compte, je trouve le film très intéressant, je comprends tout à fait par ailleurs qu'il puisse apparaître totalement vain et gratuit (cher homer), mais là il s'agit bien de la pure subjectivité et de la colère d'un artiste. Je suis tout de même heureux qu'un film aussi audacieux ait vu le jour (même du plus profond des ténèbres), qu'un producteur ait eu le courage de le produire, j'admire l' abnégation de ses comédiennes, qui prenaient sûrement un risque (il serait d'ailleurs intéressant de savoir pourquoi la superbe Vahina Giocante a quitté la production) et je suis encore plus ravi qu'un cinéma de genre puisse survivre en France malgré la domination des productions gentillettes calibrées pour la télé/publicité et de l'atonie de la critique politique.....ce cinéma là ne faisant pas honneur à notre pays...
BRAINSTORM main title (James Horner)
http://www.youtube.com/watch?v=HMj_80T6cyg
Film composer great Elmer Bernstein (Magnificent Seven, To Kill A Mockingbird) once said to me, “The dirty little secret is that we’re not musicians – we’re dramatists.”(Michael E Levine)
Guillaume
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Re: Martyrs

Message non lu par Guillaume »

up,le film sortant cette semaine en Blu Ray et dvd...la critique et le test du dvd zone 2 sur Devil Dead:

http://www.devildead.com/indexfilm.php3 ... rtyrs-dvd-
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