50 nuances de génie

[Lee Van Cleef]

Cette fois c'est dit ! A pari tout proche d'être fou, celui de rendre hommage à une spectaculaire brochette de compositeurs du meilleur choix tout au long de cinquante chapitres (pas moins !), topic fraternellement dédié ! L'ami Julien, casse-cou par essence, parviendra-t-il à dérouler sans le moindre accroc cette excitante opération commando ? Tous nos voeux l'accompagnent évidemment sur le sentier de la guerre.

S'il s'était agi d'un hymne aux assassins de l'ombre, pareils à un souffle putride saisissant à la gorge des victimes condamnées par les sombres nébuleuses, nul doute que le camarade Julien eût consacré son dernier labeur au vieux Van Cleef en personne. Mais dans le coin, l'on discute bien plus volontiers musique que des mille et une façons de molester une carotide. C'est donc un tout autre patriarche, plus débonnaire d'allure, mais pas forcément moins redoutable dans sa spécialité, qui apparaît aujourd'hui via un portrait aux petits oignons.

Si j'arrive à tenir les délais 49 autres portraits de compositeurs devraient suivre à raison d'un par semaine ! L'intérêt étant surtout d'avoir un panorama, le plus diversifié possible du vaste domaine de la musique de film. Des années 30 jusqu'à aujourd'hui. Le compositeur suivant devrait d'ailleurs en surprendre plus d'un.

Okay. D'accord. Ce n'est que partie remise pour l'irremplaçable Chuck ! Et puis, en toute honnêteté, comment diable pourrais-je en vouloir au trompe-la-mort Julien d'avoir braqué l'oeil cyclopéen de son projecteur sur Vaclav Trojan ? Mes bons amis, oubliez, ne fût-ce qu'à titre extrêmement temporaire, les machines de destruction hollywoodiennes : la crème de la musique tchèque, à même de ravir vos esgourdes pourvu que vous lui en accordiez la chance, est sur UnderScores et nulle part ailleurs !

Top ! En effet ça nous sort un peu des clichés habituels de la musique de film standardisée, et nous rappelle un temps où la création artistique ne visait pas forcément l'international. Merci Julien pour cet article, j'apprécie ces films mais n'avais aucunes connaissances sur leur compositeur... erreur réparée.

J'espère par ailleurs une belle édition vidéo de Sen Noci Svatojánské...

Le camarade Julien a beau ne se trouver qu'au début du commencement de son tour du monde des compositeurs qui en ont, déjà, les morceaux de choix pleuvent ! Aujourd'hui, place à Henry Mancini, l'incarnation faite homme des swinging sixties et de leur esprit délicieusement acidulé... mais pas que ! Il n'était sans doute pas superflu de rappeler que sa carrière fut bien plus hétéroclite qu'on ne l'admet généralement.

Chers amis, je ne saurais trop vous recommander la lecture de l'excellent portrait de James Bernard par notre Julien à nous. A ceux qui ne connaîtraient pas l'immense talent de Bernard, je leur dirai de commencer par la fabuleuse compilation THE DEVIL RIDES OUT, ainsi qu'a pu l'évoquer Julien dans son admirable texte. Julien, merci de mettre à l'honneur cet artisan de l'ombre qui est pourtant un artiste sans qui la Hammer n'aurait pas été tout à fait ce qu'elle fut.

Nanard a indéniablement le vent en poupe, ces temps-ci ! Un grand merci à l'albatros argenté Sam, et donc maintenant à cette bonne vieille fripouille de Julien, pour avoir contribué ainsi à ce que le beau vermeil d'un sang régénérateur ruisselle à nouveau dans les veines flétries de la dépouille de cet authentique maître des ténèbres.

Très bon article, merci Julien ! J'ai pas mal de films de la Hammer en DVD mais peu d'enregistrements sur CD - juste la compil dirigée par Richardson chez Silva Screen, quelques autres extraits sur la compil "the Omen" encore chez Silva Screen, et bien sûr le récent CD Tadlow. Du coup j'ai commandé la compil THE DEVIL RIDES OUT.

Et c'est tout naturellement, au sortir de ce résumé un peu gras mais nécessaire, que l'on enchaîne aujourd'hui avec nul autre que Chostakovitch. Tout sauf une demi-portion, comme vous le voyez, gentlemen.

[Dadid]

ça c'est de la mise en perspective, l'ami ! Le travail de fond de l'incisif Julien le mérite... et la musique "utilitaire" de Chosta aussi.

[Mortimer]

Une véritable Walk of Fame ce topic ! La place des grands hommes. Mais je ne crois pas que beaucoup vont s'y donner rendez vous, aujourd'hui ou dans dix ans !

[Dadid]

Sait-on jamais ce qui arrivera quand, dans quelques centaines d'années, des extra-terrestres en goguette creuseront les reliefs ravagés de notre planète et, déterrant un data center mort de faim faute d’électricité, parviendront à extirper les bonnes pages d'Underscore des amas de code préhistorique... ça pourrait être une révélation pour eux !

[Mortimer]

Alors là, s'il faut attendre les extra-terrestres
Ca me fait penser à ces paroles d'une chanson de Polnareff :

Quand la poussière aura effacé nos pas
Que la lumière ne viendra plus d'en bas
Ceux qui viendront visiter notre ici-bas
Ne comprendront pas ce qu'on faisait là

[Dadid]

Oui, bien ! En matière de visiteur de l’espace et de musique tu as aussi (mais dans le genre nul) ce "chef-d’œuvre" que tu as dû fréquenter à la radio (pondu par Étienne Roda-Gil pour l'immense chanteur Ringo), un délit honteusement plaqué sur la musique des Buggles "Video killed the radio star":

"J'arrive de loin et ma fusée fuit de partout
Je cherche mon chemin pour aller à ton rendez-vous
Mais mon radar et mon moteur ont tourné fous…

Je suis branché sur un réseau de symphonies
Sur la musique que les gens écoutent par ici
Je peux pas dire que ça m'éloigne de mes soucis

Changez la chaîne
Que je comprenne
Dites-moi qui est ce grand corbeau noir
Dites-moi qui est ce grand corbeau noir

Je suis perdu dans le soir …
De mon hublot je vois des gens très comme il faut
Dans leur fauteuil ils ont chacun leur stéréo
Et leur radio, leurs ennuis et leur vidéo"
(...)

Inutile de citer l’œuvre intégrale ! Les mots "la musique que les gens écoutent par ici ... Je peux pas dire que ça m'éloigne de mes soucis" sonnent d'ailleurs comme un aveux !

[Mortimer]

J'ai toujours cru que le titre était : Dites moi qui est ce grand connard blanc
Avec une belle guitare dont il en fait un peu n'importe quoi sauf en jouer

[Misquamacus]

Avec Collaro qui tente de faire du Benny Hill derrière... C'était lamentable !

[Lee Van Cleef]

La Croisette a peut-être été frustrée cette année de son traditionnel défilé de stars endimanchées, insondablement décolletées et barbouillées de produits cosmétiques comme un mur en construction de mastic... Mais UnderScores s'en gausse avec force ricanements de nantis bienheureux ! Grâce au supra-ambitieux Julien, c'est une incroyable galerie de compositeurs juchés au firmament de la planète Cinéma qui, chaque semaine, s'en va piétiner le tapis rouge. Honneur cette fois-ci à Franz Waxman, monstre sacré du Golden Age hollywoodien qui n'a pas volé le moindre mot du panégyrique à son nom.

[Lee Van Cleef]

Les grands messieurs de la musique de film se succèdent sans lever le pied, s'engouffrant d'un pas conquérant au sein de la porte tambour à côté de laquelle notre bon Julien, resplendissant dans l'écarlate livrée qui est le privilège et la fierté des diligents camériers d'UnderScores, tend à tout hasard et bien en évidence la paume de sa main. Hélas pour lui, j'ai ouï dire qu'Akira Ifukube n'était pas davantage porté sur les pourboires que ses immenses prédécesseurs...

[Lee Van Cleef]

L'UnderScorien qui gravit une colline et descendit une montagne — laquelle a pour nom Georges Delerue. Par le truchement de la plume toujours aussi véloce du sieur Julien, ce monsieur immense, par le talent autant que par la carrure, nous fait aujourd'hui la grâce de quitter quelque temps durant son piédestal céleste pour rappeler aux humbles mortels que nous sommes à quels émouvants paroxysmes peut toucher la musique de film.

[Mortimer]

Dans le livret "Les colonnes du ciel" (Music Box) on apprend que c'est Georges Delerue qui était sollicité pour composer la musique de cette saga mais comme il était sur le départ pour les USA il a recommandé Raymond Alessandrini au réalisateur.

[Sam Lowry]

Encore une fois, Julien nous gratifie d'un excellent portrait de compositeur de musique de film. Et cette fois, c'est notre Delerue (inter)national ! Instructif.

[Lee Van Cleef]

Une rubrique aussi select que celle-ci se devait forcément d'accueillir en son sein quelques compositeurs affligés de noms défiant la pratique labiale. Kilar (alias "Deubeuliou" pour les intimes) est sans doute l'un des plus illustres de ces types que les béophiles, pas tellement chauds à l'idée d'affronter les marécages de la prononciation au petit bonheur, font en sorte de fuir comme la peste dans une conversation. Mais, tout UnderScores le sait, l'ami Julien a toujours raffolé des défis de l'extrême. Gloire à lui !

[Mortimer]

Heureusement qu'il a fait Dracula sinon je serais surement passé à coté d'un grand compositeur. C'est à partir de ce moment que je me suis intéressé à sa musique , aussi bien ses œuvres classiques que ses béos.

[Lee Van Cleef]

Avec son look merveilleusement anachronique de druide versé dans les arts cabalistiques, Antoine Duhamel n'était pas du genre à cultiver l'incognito. Son oeuvre, bardée de couleurs en tous genres, capable de glisser aussi souplement qu'une couleuvre d'une extrémité du spectre musical à une autre, aride jusqu'à déconcerter tout autant qu'expressive en diable, arbore quant à elle un profil on ne peut plus similaire. Voilà ce que nous rappelle aujourd'hui l'intrépide Julien, au fil d'un texte dont l'enthousiasme bigrement contagieux donne une fois encore l'envie d'éparpiller sa tirelire façon puzzle pour se procurer ces kyrielles d'albums alléchants.

[Lee Van Cleef]

Il n'est guère chose confortable que d'adopter un ton objectif, quasi-professoral, comme cette rubrique déjà indispensable l'a institué depuis le début, quand se dresse devant soi une idole qu'on a honorée d'une foultitude de génuflexions émues au fil des décennies. Et pourtant, admirez le sang-froid de Julien ! Confronté aujourd'hui aux yeux caves et hallucinés de Philip Glass, l'une des déités absolues de son panthéon, il ne cède pas le moindre pouce de terrain (ou alors, juste un doigt) à la tentation du dithyrambe langue pendante. Stetson bas, camarade !

[Sam Lowry]

J'ai toujours eu du mal à identifier en quoi Glass était un génie. Et encore moins pour le cinéma. Néanmoins, voilà un article très instructif et fort bien écrit que nous présente Julien. Merci à toi, camarade.

[Lee Van Cleef]

Super Mario ! On ne peut plus justement invité par l'excellent gaillard Dadid, quelques jours plus tôt, à prendre une chaise tachée d'hydromel à la table lourde de victuailles d'Odin, voilà que l'auteur du somptueux et inoubliable The Vikings s'en revient déjà squatter la soirée avec la bénédiction du très éminent Julien. Sandalettes au cuir éraflé et pesants glaives rougis répondent cette fois encore à l'appel, mais pas que, comme vous l'allez constater à la lecture du portrait passionnant de monsieur Nascimbene, gentlemen.

[Dadid]

Très instructif, comme d'habitude, merci Julien. C'est vraiment appréciable de pouvoir disposer sur ce site d'articles aussi bien troussés sur une palette de compositeurs. Mais jusqu'où s'arrêtera-t-il ? aurait questionné un comique à salopette. A cinquante, c'est dans le titre, me chuchote un esprit fin. Ah oui ! Tous n'y seront pas, donc, mais au moins Julien n’a-t’il pas commis la facétie de stopper le compteur à 49, tel la fameuse lessive qui nettoyait 99 taches ; et pour rester dans le savon, 50 génies sans bouillir, c'est déjà énorme.

[Julien]

Le problème qui se pose pour moi maintenant mon cher Dadid c'est que j'ai placé la barre assez haut. Au départ je voulais juste faire 2 pages pour chaque compositeur. Là je tourne en moyenne autour de 5. Ce qui demande un temps de travail assez considérable, donc je suis pas sûr de tenir un rythme régulier. Enfin on verra ! J'ai lu aussi avec grand intérêt ton article sur "Les Vikings" qui complète idéalement ce portrait de Nascimbene, compositeur assez oublié aujourd'hui mais qui mérite d'être un peu plus médiatisé. C'est aussi ça le but de ces articles. Aller déterrer des compositeurs importants mais qui ne figurent pas toujours dans les ouvrages spécialisés sur la musiques de films.

[Scorebob]

Aller déterrer des compositeurs ! Voilà une activité des plus sordides surtout s'ils sont déjà en état de décomposition avancée , remarquez certains biens vivants eux nous laissent souvent décomposés à l'écoute de leurs bidouillages.

[Lee Van Cleef]

J'en attendais probablement un peu trop, de celui-ci. Malgré ses collaborations avec il grande Federico, évidemment, Visconti dans une bien moindre mesure, sans oublier un Godfather se pavanant depuis belle lurette avec un ticket pour l'éternité à l'abri dans sa poche revolver, Nino Rota demeure sans discussion l'un des grands noms les plus secrets de Cinecittà. La faute à une discographie composée presque intégralement de compilations consanguines en l'honneur de son pygmalion Fellini. Le fait qu'il n'ait que très épisodiquement frayé avec les genres en vogue du cinéma populaire transalpin, pour ne pas dire jamais, explique pas mal le snobisme dont ont toujours fait preuve à son encontre les GDM, Beat Records & Co, surtout friands de polars, de péplums et autres westerns. Difficile, pour notre ami Julien, de tirer d'un contexte éditorial si spartiate un cortège de merveilles... N'empêche qu'on lira avec un vif intérêt le bestiau en question.

[Lee Van Cleef]

Ce loustic-là, personne ne l'avait vu venir ! Pas même le vieux Van Cleef, qui pourtant divague régulièrement en son for intérieur à propos des pinacles d'exotisme dissimulés dans le havresac de l'anti-conformiste Julien... Or donc, UnderScores vient de draper sa grande table de lin blanc en l'honneur, cette fois, de Naushad Ali, très grand monsieur d'une industrie indienne protéiforme où il fut tout à la fois un moderne précurseur et un classique incorruptible.

[Mortimer]

Connais pas ! Ni le compositeur ni les films. D'ailleurs je n'ai jamais vu un seul film hindou à ma connaissance.