Vous savez, gentlemen, force m'est de reconnaître le profond pessimisme qui me taraude quant à l'avenir de saintes institutions telles que Music Box et, partant, des autres boîtes ayant voué leur existence à la cause chevaleresque de la musique de film. Depuis quelques années maintenant, la lente agonie du CD ouvre sous leurs pieds des chausses-trappes sournoises et s'échine à entortiller autour de leur cou un garrot avide de faire bleuir et noircir les chairs. Cette fragilité économique, ces nuages s'amoncelant avec l'espoir machiavélique de voir déchanter les lendemains, viennent de trouver dans le Covid-19 une caisse de résonance dont il ne me surprendrait en rien qu'elle se révèle meurtrière. A supposer qu'elles soient scrupuleusement appliquées, ce qui paraît encore bien utopique, les mesures de protection annoncées par certains gouvernements (dont le nôtre) au bénéfice des entreprises aux reins fragiles risquent, hélas, d'être impuissantes à pallier un manque à gagner terrifiant. La paie des employés, qu'elle soit rabotée ou non, et les factures assassines feront le reste au fil des mois, bien davantage que des semaines, que l'épidémie durera sans doute. Une loterie sinistre s'annonce, et je n'ai guère le coeur à extrapoler au sujet des labels qui en sortiront irrémédiablement perdants.

Au pire les labels peuvent toujours sortir des trucs en digital pour faire des rentrées d'argent.Pas besoin de Poste pour ça Et puis sortir ces musiques sur CD plus tard. Car je me vois mal avec un coffret comme "Les introuvables" ou encore "Disaster Movie" juste en fichiers.
Par contre ceux qui ne font que vendre ça risque d’être plus compliqué.