J'ai fait
un top ici avec des extraits... Mais pour résumer :
#1 Arrival (Jóhann Jóhannsson)
À mi-chemin entre musique et effets sonores, cet Arrival — Premier Contact en France, titre con s’il en est — est mon coup de cœur de l’année. Grave, précis, étonnant, il pousse le film vers son meilleur, ce qui est le meilleur commentaire que l’on peut faire à une partition.
#2 The Banner Saga 2 (Austin Wintory)
On ne présente plus Austin Wintory (Journey, Abzu, Assassin’s Creed Syndicate) qui ici relance la machine Banner Saga avec une musique d’une brutalité écrasante. L’auditeur en ressort secoué, dans tous les sens. Difficile de faire mieux que ça.
#3 High-Rise (Clint Mansell)
Film au montage étrange et au rythme chaloupé, High-Rise a vu le retour d’un Clint Mansell délivré, libéré, qui résume ses dix dernières années en une seule musique. Puissant et baroque.
#4 A Hologram for the King (Tom Tykwer and Johnny Klimek)
Les compositeurs (moins un) de Cloud Atlas reviennent avec un nouveau thème mémorable et tout un art de la variation. Le sympathique film se retrouve là aussi tiré vers le haut à mesure que la musique empiète sur l’image. Tykwer sait tout faire et il le prouve ici.
#5 The Revenant (Ryuichi Sakamoto, Alva Noto, Bryce Dessner)
Dans un délire assez proche d’Arrival, le duo Sakamoto et Noto (déjà responsables d’albums piano/électro d’une beauté sans pareille) revient à la charge. Avec Dessner, ils redessinent une carte du monde tout en finesse et en simplicité : nappes électroniques, thèmes discrets, sensations étouffantes. Du travail d’orfèvre.
#6 Sully (Clint Eastwood, Christian Jacob & The Tierney Sutton Band)
Je ne l’attendais pas. Eastwood et ses potes refont le film, pour ainsi dire, le film des années 70. Thème jazzy, voix féminine éthérée, progression thématique sensuelle, orchestrations simples. On avait pas entendu ça depuis des années. Depuis le dernier David Shire tiens. On y retourne.
#7 Rogue One (Michael Giacchino)
Giacchino a assuré cette année : Zootopie (meh), Doctor Strange (sympa pour un Marvel), Star Trek Beyond (OK, efficace) et ce Rogue One qui à la première écoute fait pastiche un peu prétentieux avec ces thèmes presque-comme-ceux-de-John-Williams-mais-pas-vraiment-en-fait. Les écoutes successives révèlent une maîtrise de l’orchestre impressionnante pour notre époque et quelques vrais grands moments comme on en fait plus. Yeah.
#8 Rabbit & Rogue (Danny Elfman)
C’est de la musique de ballet, mais bon, OSEF. Danny Elfman en roue libre, avec comme seul maître sa partition. Délirante, sautillante, extatique, pleine d’idées, cette composition nous rappelle qu’entre deux blockbusters (Alice ?) et deux thrillers électrochic (les sympathiques Fifty Shades of Grey et The Girl on the Train, si si), il y a encore quelqu’un aux commandes d’Elfman.
#9 L’Odyssée (Alexandre Desplat)
Difficile de choisir quelle est la plus belle partition de Desplat cette année… À défaut d’entendre son Rogue One (viré à la dernière minute), on se consolera avec le romantique Light Between the Oceans, son tragique American Pastorale et, donc, son dramatique L’Odyssée, qui nous rappelle que lorsque Desplat veut, il peut. Orchestrations fines, thème en apesanteur, puissance sous-marine qui remonte sur les dernières pistes… Belle année.
#10 The Last Guardian (Takeshi Furukawa)
Le compositeur nippo-américain sort d’à peu près nulle part pour nous offrir cette partition à la tonalité contenue et maîtrisée d’un bout à l’autre. Les pupitres choisis, mis en avant, portés, offrent une musique d’un classicisme a priori déconcertant. Mais The Last Guardian s’en moque : qu’importe si son gameplay et sa bande originale semblent datés, l’émotion est quand même là. Whaou.
Compositeur de l’année
Il a écrit pas moins de 6 thèmes marquants cette année, donc on va bien sûr se tourner gentiment vers Michael Giacchino et lui donner son prix. À écouter, son magnifique Yorktown Theme:
Challengers
Final Fantasy XV et son piano fou, Destiny: Rise of Iron et son thème surpuissant, Outlander Season 2 et ses couleurs, Recore et sa pêche d’enfer, Civilization VI et ses morceaux qui transportent à l’autre bout du monde, The BFG et son écriture magistrale, OXENFREE ou la version réussie de Stranger Things, Creed et son enthousiasme communicatif, Gods of Egypt et ses pistes d’action délirantes.