Quelle classe ce Clint Eastwood....Comment ne pas admirer un cinéaste capable de nous offrir une oeuvre aussi sincère, belle et consistante, se fouttant de la mode comme d'une guigne....Cadeau pour ses interprètes, bonheur pour son public...


Il est difficile de ne pas penser avoir vu un constat des Etats-Unis après 8 ans de mensonge....la vérité bafouée, humiliée, culpabilisée.....Comment le courage, l'intégrité, le sens aigu de l'honneur se battent contre ces formes de fascisme ordinaire, l'alliance des intérêts bien compris, l'ordre intégral du mensonge, dans le film incarnés par la police de Los Angeles gangrénée, les médias complaisants et insensibles, les lieux de punition et d'enfermement complices (Qu'est ce que le Michel Foucault de Surveiller et Punir aurait pensé de ce bijou ?). Mais dans ce même pays, des institutions capables de faire surgir la justice


Mais c'est aussi le sort réservé à une femme à une époque où la phallocratie pouvait les traiter comme des êtres inférieurs, hystériques, irrationnels....


C'est aussi le refus du deuil....La perte de l'enfant unique étant la pire des punitions, cette mère se bat envers et contre tout pour faire survivre l'amour pour son fils

Clint Eastwood a été capable de maîtriser tout cela, dans un souffle romanesque tendu, et la générosité d'un cinéaste accompli....

Je n'ai pu m'empêcher de penser, à chaque écoute des quatre premières notes du thème composé par Clint (le thème principal étant bâti sur des variations sur 4 notes) à celles de "Que reste t-il de nos amours" de Charles Trénet....Drôle de hasard ? Mais ce qui manque pour que ce beau film devienne sublime c'est le génie d'un Elmer Bernstein, celui de To Kill a Mockingbird par exemple ! On quitte le film en imaginant le score idéal....

Eh bien pour moi c'est simplement du film à Oscar, donc tout sauf sincère. Enfin ça l'est peut-être, sincère, mais dans ce cas Ron Howard, qui produit le film, a drogué Clint pour qu'il fasse du Ron Howard...

J'ai trouvé ça boursouflé et ennuyeux. Et pourtant je suis un grand fan de Clint. C'est dire ma déception.
Ceci dit je trouvais déjà MILLION DOLLAR BABY un peu consensuel par moments, CHANGELING n'est donc qu'une confirmation que quand il y a l'Oscar au bout de la route, Clint se transforme en réalisateur respectable et lisse, c'est dommage.

C'est d'autant plus dommage que le sujet du film est réellement excellent et était prometteur.

Walden a écrit : Je n'ai pu m'empêcher de penser, à chaque écoute des quatre premières notes du thème composé par Clint (le thème principal étant bâti sur des variations sur 4 notes) à celles de "Que reste t-il de nos amours" de Charles Trénet....Drôle de hasard ?

Si Trenet était encore vivant, il ferai certainement un procès à Eastwood, comme il l'avait fait à Chaplin il y a quelques décennies pour le theme de la Contesse de Hong-Kong


Quand au film je le trouve très réussi et je l'ai beaucoup plus apprécié que son diptyque sur Iwo-Jima. Et il n'a rien à voir avec l'académisme d'un Ron Howard

Walden a écrit :
(Qu'est ce que le Deleuze de Surveiller et Punir aurait pensé de ce bijou ?)

Bien joué, l'erreur glissée subrepticement dans ton message, afin de tester insidieusement la culture générale des forumeurs!

Mais, bon, ici tout le monde sait bien que Surveiller et Punir est un ouvrage de Michel Foucault.

Néanmoins, bien essayé!

Emissary a écrit :

Walden a écrit :
(Qu'est ce que le Deleuze de Surveiller et Punir aurait pensé de ce bijou ?)

Bien joué, l'erreur glissée subrepticement dans ton message, afin de tester insidieusement la culture générale des forumeurs!

Mais, bon, ici tout le monde sait bien que Surveiller et Punir est un ouvrage de Michel Foucault.

Néanmoins, bien essayé!

ben voilà ! Ça m'apprendra de faire le malin avec du tuturel soixante huitard à une heure où les enfants doivent être au lit !!!

j'aime même corrigé mon étourderie pour rendre hommage à la vigilance légendaire de notre émissaire culturel !!!

Lepithec a écrit :Eh bien pour moi c'est simplement du film à Oscar, donc tout sauf sincère. Enfin ça l'est peut-être, sincère, mais dans ce cas Ron Howard, qui produit le film, a drogué Clint pour qu'il fasse du Ron Howard...

J'ai trouvé ça boursouflé et ennuyeux. Et pourtant je suis un grand fan de Clint. C'est dire ma déception.
Ceci dit je trouvais déjà MILLION DOLLAR BABY un peu consensuel par moments, CHANGELING n'est donc qu'une confirmation que quand il y a l'Oscar au bout de la route, Clint se transforme en réalisateur respectable et lisse, c'est dommage.

C'est d'autant plus dommage que le sujet du film est réellement excellent et était prometteur.

je comprends que l'on soit rétif aux aspects mélodramatiques du film, et que l'on rentre dans le film ou que l'on reste à l'extérieur, tout cela relève de la sensibilité de chacun(e), mais arrêtons le cynisme de voir le jeu du duo Howard / Gazer, allons.....Clint ne fait pas des films pour faire la pêche aux Oscars....Il a eu la reconnaissance académique avec UNFORGIVEN, depuis il n'est pas forcément plus facile pour lui de porter des projets personnels sur son nom (Warner n'est plus un soutien inconditionnel...).

J'étais bien heureux par ailleurs d'entendre Michel Ciment défendre le film dimanche soir (Le Masque & la Plume) face à un Michel Murat qui l'accusait "de faire un film uniquement pour que Angelina Jolie ait l'Oscar"...Je trouve ça dégueulasse de dire un truc pareil !

Ça confirme bien que je ne suis pas toujours d'accord avec Michel Ciment ! Sauf au sujet de Malick : là on est d'accord tous les deux.

Pour le coup je serai assez tenté de penser pareil que Murat au sujet de ce film... mais bon si vous y trouvez votre compte.
Moi le sujet m'a quand même vachement rappelé L.A. CONFIDENTIAL... en dix fois moins bien.

J'ai trouvé la reconstitution des décors et autres costumes brillantes. Par contre , le jeu d'Angelina jolie est assez caricatural. Elle exagère dans les cris et autres tics . On dirait qu'elle cherche désespérement une nomination à l'Oscar de la meilleure actrice.

Très beau film du grand Clint, un drame teinté de thriller et de film de prétoire interprété avec justesse par une Angelina Jolie magnifique en mère forte et éplorée à la fois. Emouvant, très sombre aussi, mais toujours juste, et sans jamais verser dans les travers du mélo à Oscars comme on en voit si souvent.