Argo
Publié : dim. 18 nov. 2012 17:21
Ben Affleck comédien et Ben Affleck réalisateur, c'est un peu la même chose qu'avec Don Quichotte et Sancho Panza : l'un (mais lequel ? Hé-hé) ferait mieux de laisser l'autre prendre définitivement les commandes. Bref, troisième mise en scène avec Argo, troisième réussite vigoureusement charpentée à l'actif de notre zigue, qui s'empare d'une opération de sauvetage ubuesque menée par la CIA à la fin des années 70 pour en tirer un thriller au tempo haletant. En bon élève, appliqué et consciencieux, Affleck déploie toute une batterie de postiches et d'effets pour asseoir un solide mimétisme avec le cinéma des seventies (rouflaquettes et moustaches broussailleuses, photo savamment granuleuse, travellings latéraux dans les bureaux des services secrets barbotés à All the President's Men), mais trahit ses réflexes contemporains à l'occasion d'un dernier acte faisant un emploi un peu trop complaisant des montages parallèles, excessivement prisés de nos jours.
Par contre, s'il y en a un qui n'a pas tellement mouillé la chemise, c'est bien Desplat. Lorsqu'ils sont chargés de faire couleur locale, les compositeurs d'aujourd'hui s'adonnent à une incroyable paresse, et le sidérant manque d'imagination des interludes exotiques de l'ami Alexandre en témoigne tristement. Le reste est du même tonneau, avec notamment, balancés dès la moindre tentative de scène à suspense, ces foutus crescendos ultra-mécaniques que l'on se coltine un bon millier de fois chaque année.
Par contre, s'il y en a un qui n'a pas tellement mouillé la chemise, c'est bien Desplat. Lorsqu'ils sont chargés de faire couleur locale, les compositeurs d'aujourd'hui s'adonnent à une incroyable paresse, et le sidérant manque d'imagination des interludes exotiques de l'ami Alexandre en témoigne tristement. Le reste est du même tonneau, avec notamment, balancés dès la moindre tentative de scène à suspense, ces foutus crescendos ultra-mécaniques que l'on se coltine un bon millier de fois chaque année.