The Raid
Publié : sam. 7 juil. 2012 19:03
Le voilà donc au fronton des salles françaises, le phénomène indonésien supposé estourbir toute la concurrence en termes de méchantes castagnes. Après visionnage du colosse, force est de reconnaître qu'il n'y a, à l'heure actuelle, pas grand monde pour lui tenir la dragée haute. Ce qui n'en fait pas pour autant, loin s'en faut, le chef-d'oeuvre testostéroné que tentent de nous vendre ses thuriféraires les plus zélés. C'était évidemment à craindre lorsqu'on affiche aussi ouvertement que The Raid des références écrasantes, qui vont du film de siège façon John Carpenter au cinéma d'action urbain de Hong Kong, mélangeant allègrement coups de flingue et arts martiaux. Depuis Time and Tide (l'immense morceau de bravoure dans le dédale de Kowloon) jusqu'à A Toute Epreuve (l'increvable méchant de The Raid évoque sans ambages Mad Dog, le bad guy survolté du rouleau-compresseur de John Woo) en passant par les petits polars de D&B mis en boîte par Yuen Woo-ping ou Yuen Kwai, l'énergie destructrice de l'ancien enclave britannique a de toute évidence laissé exsangue le réalisateur gallois Gareth Evans.
Entre les murs décrépits de son immeuble transformé en jeu de plate-formes, l'inconscient s'amuse donc à (tenter de) réanimer les fastes d'une époque réduite en cendres par sa propre démesure. Résultat, ça mitraille (un peu), ça débite à la machette (pas mal) et ça cogne aveuglément (en abondance) dans une succession de scènes ultra-violentes, que la constante fluidité du découpage rend parfaitement "lisibles", pour reprendre l'expression favorite des amateurs du cinoche qui bourrine. Reste que les chorégraphies finissent par tourner assez vite en rond, malgré tout le soin dont elles ont fait l'objet, et que l'esthétique globale, déjà pas gâtée par une photo plutôt immonde à trop vouloir jouer la carte du réalisme crasseux, pâtit de la banalité de ses cadrages tremblotants. Croyez-en le vieux Van Cleef, on en a vu d'autres, et des plus exubérants, dans le genre ! Mais les sacrés progrès accomplis par Evans depuis son premier film, l'incolore Merantau, présagent à The Raid une descendance au moins aussi teigneuse.
Entre les murs décrépits de son immeuble transformé en jeu de plate-formes, l'inconscient s'amuse donc à (tenter de) réanimer les fastes d'une époque réduite en cendres par sa propre démesure. Résultat, ça mitraille (un peu), ça débite à la machette (pas mal) et ça cogne aveuglément (en abondance) dans une succession de scènes ultra-violentes, que la constante fluidité du découpage rend parfaitement "lisibles", pour reprendre l'expression favorite des amateurs du cinoche qui bourrine. Reste que les chorégraphies finissent par tourner assez vite en rond, malgré tout le soin dont elles ont fait l'objet, et que l'esthétique globale, déjà pas gâtée par une photo plutôt immonde à trop vouloir jouer la carte du réalisme crasseux, pâtit de la banalité de ses cadrages tremblotants. Croyez-en le vieux Van Cleef, on en a vu d'autres, et des plus exubérants, dans le genre ! Mais les sacrés progrès accomplis par Evans depuis son premier film, l'incolore Merantau, présagent à The Raid une descendance au moins aussi teigneuse.