John Carter (Of Mars )- Disney
Publié : lun. 20 févr. 2012 16:17
Bon...J'aime bien la fiction "pulp"- je veux dire, j'aime bien la littérature d'évasion des années 20 et des années 30. J'aime lire Burroughs, Howard, Haggard ou Lovecraft. J'aime la BD américaine de cette époque: Prince Vaillant, Terry et les Pirates...
Ce sont des oeuvres d'artistes, des oeuvres courageuses, originales à leur époque, qui ont façonné l'imaginaire contemporain. Des oeuvres importantes, et qui n'ont rien perdu de leur attrait ni de leur mordant, mais qui n’intéressent, telles quelles, plus personne aujourd'hui. Mais Avatar triomphe, Star Wars triomphe, les studios ne cherchent plus depuis longtemps des artistes, ils cherchent des franchises, des marques à acheter.
John Carter, donc, arrive chez Disney.
Ben John Carter, c'est un peu comme James Bond, c'est de la fiction velue, tellement macho qu'elle en devient ridicule pour certains, mais en tous cas, c'est un truc pour adultes, ça va t'illustrer des pulsions bien violentes et bien sexuelles, dans des débauches de décors et de bestioles assez baroques. Un qui a bien compris ça, c'est Alan Moore, qui dans sa League des Gentlemen extraordinaires, en revisitant nombre de ces fictions, le fait avec amour, respect, et intelligence, en conservant tout le mordant hormonal que ces choses là doivent garder pour rester elle-mêmes, sans manquer d'une ironie qui ne rabaisse jamais le sujet mais interroge plutôt ce qu'on vient chercher, nous autres du 21 eme siècle, dans le souvenir de ces fictions-là.
Tiens, tiens, par exemple, dans le volume II de la League, on se rend justement sur la Mars de Burroughs, et ses martiens à huit bras, dès l'ouverture, magnifique, de l'album.
Mais chez Disney, par contre, après Tron Legacy, qui avait au moins le mérite d'une direction artistique fabuleuse, et pas volées ailleurs, la seule obsession semble être de trouver un concurrent aussi juteux que possible à Avatar. Un peu comme quand il fallu subir Narnia en réponse à La communauté de l'anneau. On ne m'enlèvera pas de l'idée que depuis longtemps, Disney devrait se consacrer uniquement à l'animation, mais sans avoir vu le film, bien sûr,il y a quelque chose dans ce John Carter qui me pousse à écrire ce long message tant j'en suis attristé.
Passons sur le formatage de la bande-annonce, passons sur un ton qui semble avoir était conçu selon la recette typique de Disney consistant en un sauciçonnage du long métrage en sketches de 3 minutes s'adressant successivement à tous les publics potentiels, des bébés au ménagères égarées. Passons sur l'acteur à qui me donne envie de jeter des légumes sur mon écran (vraiment, ce gars doit passer pour un vétéran de la guerre de sécession ?) - mais qu'on choisisse de nous vendre le film avec une scène, vraiment pas drôle, assimilant un extraterrestre à priori dangereux à un toutou en manque d'affection, voilà qui me fait songer que définitivement, la SF à gros budget est morte avec la Menace Fantôme.
D'ailleurs, rendez-vous compte par vous même: Couché Carter !
Il me semble qu'à l'instar de Star Wars, le seul à y croire c'est le compositeur, qui, les yeux clos sans doute, venge nos yeux assassinés en faisant couleur le miel dans nos oreilles. Au pire, il semblerait qu'écouter le disque et ouvrir un des volumes de Burroughs reste le meilleur moyen de faire le voyage vers Mars.
Procès d'intention, me dire-vous, et c'est vrai, je jugerais donc sur pièce le 7 mars, sans aucun espoir.
Ce sont des oeuvres d'artistes, des oeuvres courageuses, originales à leur époque, qui ont façonné l'imaginaire contemporain. Des oeuvres importantes, et qui n'ont rien perdu de leur attrait ni de leur mordant, mais qui n’intéressent, telles quelles, plus personne aujourd'hui. Mais Avatar triomphe, Star Wars triomphe, les studios ne cherchent plus depuis longtemps des artistes, ils cherchent des franchises, des marques à acheter.
John Carter, donc, arrive chez Disney.
Ben John Carter, c'est un peu comme James Bond, c'est de la fiction velue, tellement macho qu'elle en devient ridicule pour certains, mais en tous cas, c'est un truc pour adultes, ça va t'illustrer des pulsions bien violentes et bien sexuelles, dans des débauches de décors et de bestioles assez baroques. Un qui a bien compris ça, c'est Alan Moore, qui dans sa League des Gentlemen extraordinaires, en revisitant nombre de ces fictions, le fait avec amour, respect, et intelligence, en conservant tout le mordant hormonal que ces choses là doivent garder pour rester elle-mêmes, sans manquer d'une ironie qui ne rabaisse jamais le sujet mais interroge plutôt ce qu'on vient chercher, nous autres du 21 eme siècle, dans le souvenir de ces fictions-là.
Tiens, tiens, par exemple, dans le volume II de la League, on se rend justement sur la Mars de Burroughs, et ses martiens à huit bras, dès l'ouverture, magnifique, de l'album.
Mais chez Disney, par contre, après Tron Legacy, qui avait au moins le mérite d'une direction artistique fabuleuse, et pas volées ailleurs, la seule obsession semble être de trouver un concurrent aussi juteux que possible à Avatar. Un peu comme quand il fallu subir Narnia en réponse à La communauté de l'anneau. On ne m'enlèvera pas de l'idée que depuis longtemps, Disney devrait se consacrer uniquement à l'animation, mais sans avoir vu le film, bien sûr,il y a quelque chose dans ce John Carter qui me pousse à écrire ce long message tant j'en suis attristé.
Passons sur le formatage de la bande-annonce, passons sur un ton qui semble avoir était conçu selon la recette typique de Disney consistant en un sauciçonnage du long métrage en sketches de 3 minutes s'adressant successivement à tous les publics potentiels, des bébés au ménagères égarées. Passons sur l'acteur à qui me donne envie de jeter des légumes sur mon écran (vraiment, ce gars doit passer pour un vétéran de la guerre de sécession ?) - mais qu'on choisisse de nous vendre le film avec une scène, vraiment pas drôle, assimilant un extraterrestre à priori dangereux à un toutou en manque d'affection, voilà qui me fait songer que définitivement, la SF à gros budget est morte avec la Menace Fantôme.
D'ailleurs, rendez-vous compte par vous même: Couché Carter !
Il me semble qu'à l'instar de Star Wars, le seul à y croire c'est le compositeur, qui, les yeux clos sans doute, venge nos yeux assassinés en faisant couleur le miel dans nos oreilles. Au pire, il semblerait qu'écouter le disque et ouvrir un des volumes de Burroughs reste le meilleur moyen de faire le voyage vers Mars.
Procès d'intention, me dire-vous, et c'est vrai, je jugerais donc sur pièce le 7 mars, sans aucun espoir.