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Fais moi plaisir !

Publié : mar. 14 juil. 2009 00:00
par Walden
Ariane est persuadée que son compagnon Jean-Jacques fantasme sur une autre femme. Pour sauver son couple, elle lui demande d'avoir une aventure avec celle-ci, pensant qu'il s'agit du meilleur remède pour le libérer. Lorsque Jean-Jacques se rend chez cette femme qu'il connaît à peine, il ne sait pas encore qu'il s'agit de la fille du Président de la République...

C'est le deuxième film d'Emmanuel MOURET que je vois après Changement d'adresse et je suis toujours sous le charme, par ce sens du tempo, de la mécanique de la comédie, des dialogues ciselés, un cadre coloré, fantaisiste

autant "changement" s'apparentait à une forme de Rohmer remaniée, autant celui là est un hommage amoureux à Blake Edwards et Peter Sellers. Tout une séquence se passant dans l'appartement de la fille du président est une version parisienne de The Party sans la démesure mais les trouvailles sont là avec une musique qui swing comme il faut ! Emmanuel Mouret enchaîne gag sur gag, des scènes désopilantes, le tout baigné de musique classique ou originale, et ce bougre est toujours entouré de jolies filles !
Mouret renouvelle avec talent un genre qui semble désuet mais qui n'a pas perdu de sa vitalité, le vaudeville ou le slapstick sont en de bonnes mains avec cet auteur authentique

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_g ... 39835.html

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Re: Fais moi plaisir !

Publié : mar. 14 juil. 2009 00:29
par Lee Van Cleef
Je ne sais pas trop quoi penser de ce type, pour ma part. J'ai récemment vu Changement d'Adresse sur Arte, alléché que j'étais par toutes ces critiques vantant un sens du burlesque digne d'un Jacques Tati, et c'est très déçu que j'en suis sorti. Mouret, avec sa sympathique bouille d'ahuri, forme ici un duo insolite avec Frédérique Bel, l'inoubliable Dorothy Doll de La Minute Blonde (laquelle, ô joie, remets le couvert pour Fais-moi Plaisir !), mais le reste ne détone que dramatiquement peu avec l'ordinaire de la comédie française. Il n'est qu'à voir à quel point le récit bascule dans une profonde léthargie dès l'instant où Mouret et Bel ne sont plus réunis à l'écran.

Re: Fais moi plaisir !

Publié : mar. 14 juil. 2009 00:50
par Walden
hou là que nenni mon Lee ! Point de léthargie ! Dans Changement d'adresse, on avait la sublime Fanny Valette !!!

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Re: Fais moi plaisir !

Publié : mar. 14 juil. 2009 21:44
par Lee Van Cleef
Sublime, rien de moins ? Je te trouve une fâcheuse tendance à verser dans l'hyperbole, mon ami. Mais soit, admettons. Pour autant, l'étourdissante, la capiteuse, l'éblouissante, la torride, la tétanisante, que dis-je, l'aveuglante Fanny ne saura jamais porter un chapeau avec autant de panache que l'adorable Frédérique :

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Seigneur, si seulement mes chevauchées d'antan, sous l'impitoyable soleil d'Almeria, m'avaient amené à croiser pareille créature...

Re: Fais moi plaisir !

Publié : mar. 14 juil. 2009 23:09
par Walden
haaaa, sacré Lee, penses un peu à ce veinard d'Emmanuel Mouret, obligé à chaque tournage de se plier à une telle discipline, une tel sacrifice....de tourner avec ces superbes créatures.....arrrff.....à quand mon diplôme de la FEMIS ? :D

Re: Fais moi plaisir !

Publié : sam. 12 sept. 2015 18:37
par Lee Van Cleef
Damned ! J'avais eu la critique acerbe et sans pitié, six années auparavant, avec le cinéma si particulier de Mouret. Fort heureusement, mon exploration opiniâtre de sa filmographie m'a conduit, depuis lors, à tempérer ces corrosives vilenies. Et ce n'est pas la découverte toute fraiche sur Arte du ravissant Un Baiser, sil vous plait qui risque de ressusciter mes anciennes réticences. Comme à l'accoutumée, le sympathique "Mou-Mou" endosse les habits si seyants sur sa personne du Pierrot lunaire, toujours empêtré dans des sentiments qu'il ne réussit à exprimer qu'au prix de laborieuses mais réjouissantes contorsions linguistiques ("Je suis en manque d'affection physique", l'entend-on tant bien que mal avouer). La voie de la guérison passe apparemment par un rapport intime, qu'il promet d'être sans lendemain, avec sa meilleure ami Virginie Ledoyen, dont il s'enhardit à explorer les courbes lors d'une scène empreinte d'une surprenante sensualité. Bien entendu, rien ne se déroulera comme escompté, s'empresse de nous révéler Julie Gayet (qui est d'abord une talentueuse comédienne, pas une Première dame en devenir), narratrice secrètement troublante d'un récit dont Mouret, l'air de rien, a charpenté avec grand soin les nombreuses sous-intrigues. Sa joliesse d'écriture nous vaut, entre autres délectables moments, la superbe confession avortée de Ledoyen à son légitime époux et nous emporte, sous le charme, vers une conclusion illuminée par le plus beau baiser de cinéma qu'il m'avait été donné de voir depuis belle lurette.