Rio Conchos, Hour of the Gun et 100 Rifles : la Sainte-Trinité du vieil Ouest telle qu'elle fut proclamée par un Goldsmith portant éperons cliquetants et Stetson criblé de plomb !

Ainsi soit-il !

SillaBO a écrit :Ahah ! Pour en revenir à Goldsmith, quels Westerns vous me conseillez en priorité pour lui ? j'adore le thème de Rio Conchos, je suis en train de me procurer la BO.

Bien qu'il n'y ait strictement rien à redire sur l'imparable tir de barrage effectué par Dadid et Lee, j'ajouterais pour ma part Take A Hard Ride, qui vient d'ailleurs tout juste d'obtenir une nouvelle édition chez La La Land, et aussi Breakheart Pass.

Outre les titres déjà cités, j'adore Bandolero! et son thème sifflé.

Oui, en gros, tous ahah. Mais bon, y'en a pas tant que ça, c'est tout à fait à ma porter !

Avec toutes ces palabres dernières sur Executive Decision et, partant, Air Force One, l'envie m'est soudain venue de me rassasier à nouveau d'un autre score, usuellement peu évoqué, où Goldsmith monte à bord d'un avion en ne faisant nul mystère de ses belliqueuses intentions. Je veux parler de Ransom. Un film oubliable, à ce qui se raconte, malgré un duel qu'on aurait très envie d'imaginer au sommet entre Sean Connery et Ian McShane, mais une partition de la meilleure veine ! Outre un thème splendide, où la voix mélancolique du cor anglais se tapisse de pizzicati rêveurs, le furibond Sky Chaser module ses éclats rageurs et ses poussées de fièvre irrésistibles avec un brio égal à celui des meilleures pièces d'action du Jerry des seventies. Au milieu de tout ça, du suspense à revendre, haletant, millimétré, et de petit îlots d'émotion qui percent soudain la tourmente. Ransom ? Un cru aussi spectaculaire que capiteux.

Je ne connais pas ce score mais ça donne envie d'y jeter une oreille en tout cas !

EDIT : Ah mais si en fait ! Dès les premières notes de Sky Chaser trouvé sur Youtube, je me suis rappelé que c'est en fait cette fameuse suite qui termine l'album de The salamander de chez Tadlow et que j'adore, en plus...

Oui, très agréable de finir le CD The Salamander par ces 2 suites , lorsqu'on n'a pas les CD entiers.

Merci pour vos impressions sur Chain Reaction, je ne suis pas déçu par l'achat, bien que je ne comprenne pas que Varèse vende à 30 $ au lieu de 20, contrairement aux autres labels, même lorsqu'ils font des éditions limitées (3000, c'est un tirage confortable !).
Par contre, les Américains s'excitent sur Executive Decision, qui pourtant ne m'a pas l'air convaincant , à entendre les extraits. Score d'action routinier ?
J'ai l'impression qu'un expanded de Air Force One serait meilleur. Je me trompe ?

Bientôt LINK chez LLL!!!!!!

A l' identique de l' édition Intrada précédente.

Scorebob a écrit :A l' identique de l' édition Intrada précédente.

Pas grave pour moi car je n'avais pas l'édition précédente, l'ayant manquée. Ma dernière écoute date du 33tours et n'ai pas revu le film depuis. Ce sera donc une totale redécouverte.

J'aime beaucoup ce Goldsmith, exactement à l'échelle du film : des moyens modestes mais de la personnalité, et pas mal de subtilités dans le traitement derrière une histoire simple. Une dose de recul humoristique, aussi. C'est une de ces partitions où les percus électroniques de l'époque - utilisées souvent de manière joyeuse - ont conservé leur raison d'être (même si cette musique aurait pu être enregistrée avec des percussions acoustiques plus classiques, la touche "pop" décalée vers l'humour aurait peut-être manqué...) Quant à une intégrale, je ne sais pas, c'est déjà assez répétitif...

Oui, c'est déjà assez répétitif, toutefois je préférerai toujours une B.O. un peu trop répétitive avec de vraies idées thématiques, des thèmes marquants, qu'une B.O. qui part dans tous les sens avec peut-être plein de thèmes différents mais dont on ne retient absolument rien ou pas grand chose après écoute...et même pendant...Pour les percussions électroniques, ne les ayant pas côtoyées depuis le 33tours, je verrai l'effet qu'elles auront sur moi aujourd'hui.

J’aime bien la béo, peut être parce que je la connais depuis toujours. A l’époque j’avais le 33 tours . Et pendant de nombreuses années c’était un des disques les plus recherché par les collectionneurs. C'en etait presque devenu un disque mythique.

Le 33t, le Varèse, le hmm hmm !, l'Intrada...je ne pense pas racheter le lala-land...je vieillis, c'est triste !

Link a écrit :Le 33t, le Varèse, le hmm hmm !, l'Intrada...je ne pense pas racheter le lala-land...je vieillis, c'est triste !

Regardez donc qui vient prendre des nouvelles de la petite famille ! J'étais certain que les borborygmes simiesques des synthés de maître Jerry réussiraient à te faire sortir du bois fangeux où, depuis des lustres maintenant, tu t'échines en vain à gratter des allumettes racornies par l'humidité. J'espère seulement que tu n'attendras pas l'hypothétique "archival expanded collector edition : 40th anniversary", dégainée dans dix ans par les éventuels successeurs d'Intrada et La-La Land, pour revenir nous adresser quelques amicales salutations de ton épaisse main velue.

Des nouvelles de la petite famille, sache, grand katanatesque devant l'éternel, que j'en prends quotidiennement même s'il est vrai que je poste beaucoup moins qu'avant, me contentant flemmardement de nourrir mes papilles littéraires de ta prose inégalable...Mais comment, de fait, ne pas réagir à l'annonce (décevante il est vrai, puisque contenu identique) d'une version supplémentaire de ce que j'ai toujours considéré comme un fleuron de l'oeuvre synthétique du grand Jerry,et qui permettra toutefois aux malheureux oubliés de varèse et d'intrada de se faire enfin leur idée sur la question...

très ému à l'écoute de la nouvelle édition de TAKE A HARD RIDE...cette invention, ce lyrisme, ce respect total du film...composition rigoureuse et invention instrumentale...l'incarnation d'un génie si rare, si précieux...Jerry I love you

pas besoin de convaincre les convertis, mais si vous ne le connaissez pas, écouter par exemple un extrait ici : "cliff dwelling battle" : http://www.lalalandrecords.com/Site/TakeAHardRide.html

Moi aussi, I love de plus en plus Jerry.
venant de la culture du western italien, pour simplifier, j'ai toujours du mal avec les westerns américains et leurs musiques. Le coté "americana" ou simplement américain, bons sentiments, propreté physique et morale (sauf exception), tout cet univers, me laissent froids, même avec Goldsmith. Je n'arrive pas à entrer dedans, hélas.
Merci pour vos commentaires sur Chain Reaction, qui m'ont encouragé à le prendre. Je ne suis pas déçu, c'est très bon, bien que mineur pour un Goldsmith.

Link, comme c'est monothématique, je préfère rester sur les 3 morceaux de ma compilation 2 CD Varèse "Jerry's recall". Très jouissif.

Puisqu'il ne faut pas laisser passer d'occasion, je me laisserais tenter par Executive Decision qui sort chez Varèse, finalement. A moins que quelqu'un me dise que c'est nul. Mais je n'ai rien de cette musique. Bourrin, mais efficace d'après les extraits.

PatrickB a écrit :venant de la culture du western italien, pour simplifier, j'ai toujours du mal avec les westerns américains et leurs musiques. Le coté "americana" ou simplement américain, bons sentiments, propreté physique et morale (sauf exception), tout cet univers, me laissent froids, même avec Goldsmith. Je n'arrive pas à entrer dedans, hélas

Dommage car chez Goldsmith, il y a de belles pages dans ce domaine et "Take a Hard Ride" dégage un "symphonisme" nerveux qui me paraît bien plus truculent, pour ne pas dire transcendant, que celui de son "Executive Decision" dont je ne doute pas l'efficacité à l'image; Goldsmith était après tout un grand professionnel, seulement, d'un point de vue purement musical, il faut vraiment être très très très fan de ce style-là (ou du film...ou des deux...) pour y trouver un intérêt...ce qui est peut-être ton cas...Pour ma part, ce fut un ennui total...

Le coté "americana" ou simplement américain,

c'est pas mal, de reprocher à un western son côté "américain".

bons sentiments, propreté physique et morale (sauf exception), tout cet univers, me laissent froids

ah oui, effectivement, tu dois pas en regarder beaucoup.

Et je crois que le western italien, dan sa grande majorité médiocre, n'a rien à envier au rayon "propreté morale" au western américain. On a quand même, les trois quart du temps, un justicier bellâtre martyrisé par des méchants à la sale tronche qui finit par faire justice en les zigouillant.

Alors pour allier ton goût pour Goldmsith et le western " à l'italienne", je te conseille très vivement Hour of the gun (sept secondes en enfer,en français) qui voit John Sturges, le réalisateur du mythique - et pas génial- Règlement de comptes à OK Corral , revenir avec une approche totalement différente sur l'affrontement entre les Earp et les Clanton. La musique, passionnante, joue énormément avec les codes du western musical "classique", et le film, pareillement, revisite la figure du "héros" de western d'une manière dans laquelle tu devrais te retrouver.

c'est vrai qu'avec Samuel Fuller, Don Siegel, Sam Peckinpah, Clint Eastwood et nombre de westerns des années 60 et 70, le western américain a toujours fait preuve de propreté morale...

un des plus gros nanards jamais mis en musique par le compositeur de Christus Apollo, la Planète des Singes, Music for Orchestra, Alien ou The Illustrated Man

il paraît même qu'il y a une scène censurée avec Kathy Ireland....





Comme pour la partition sentimentale de POWDER, c'était l'époque où Jerry voulait RADICALEMENT changer de registre et éviter d'être catalogué compositeur de films de baston !

ENFIN ! Voilà une curiosité dont je n'ai jamais pu visionner une seule image ! S'il s'agit d'un nanar assumé et irrésistible à la "Capitain Orgasmo" ou à la "Flesh Gordon", je prends ! Et puis mettre enfin des images sur un score usé de chez usé relève de l'expérience démentielle, car pour un score énergique, sautillant, malin, imprévisible, etc. "Mom and Dad save the world" se pose là ! (s'il existait d'ailleurs un DVD french zone 2, mais j'en doute !)

Je viens de zapper très rapidement sur quelques scènes du film... ça se pose là. Bon sang, comment un producteur peut-il donner son feu vert à une telle mascarade, ou s'imaginer à la lecture du scénario qu'il pourrait en sortir un film présentable ? Et quelle tristesse d'y retrouver encore ce pauvre Jeffrey Jones, contraint de cabotiner d'autant plus qu'il semble, hagard, se demander ce qu'il fait là. Je pensais que le canard de Lucas était son plus mauvais film, et bien j'étais dans l'erreur : on tient là un champion !

Du coup je le regarderais bien parce que j'aime les nanars, mais uniquement les vrais, ceux qui transpirent l'amour du cinéma autant que le ratage. Ceux qui nous ramènent à l'enfance par leur force de conviction autant que leur naïveté, ceux qui nous donnent l'impression de jouer au cinéma dans un bac à sable, en faisant très fort semblant d'y croire - et en deviennent charmants. Pas sur que cette production, qui semble plutôt le résidu d'un je-m’en-foutisme général, ne remplisse ce cahier des charges.