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Re: Alexandre Desplat, le topic
Publié : ven. 13 avr. 2018 15:12
par Cikay
La musique de l'Ile aux Chiens (Isle of Dogs), majoritairement à base de percussions japonaises, est vachement chouette. Ça m'a plus accroché l'oreille que The Shape of Water...
Re: Alexandre Desplat, le topic
Publié : ven. 13 avr. 2018 15:59
par Dadid
Le Yéti a écrit :Gizmo a écrit :Le jour ou Lee aimera quelque chose sorti après 1980, vous me ferez signe

C'est un peu le cas de tout ce forum

Oh lui, l'abominable homme des neiges, c'est moderne ça ?

Re: Alexandre Desplat, le topic
Publié : ven. 13 avr. 2018 16:41
par Le Yéti
Je me range aussi dans le groupe, hein. On a tous une certaine facilité à aimer les choses que l'on écoutait plus jeune ou que l'on écoute depuis vingt ans, c'est normal

Re: Alexandre Desplat, le topic
Publié : ven. 13 avr. 2018 17:12
par Dadid
Ah d'accord !

Pourtant j'apprécie aujourd'hui bien des choses qui me déplaisaient fortement dans ma "plus-jeunesse", et bien d'autres me déplaisent toujours autant.
Desplat, le plus souvent j’aime bien.
D'ailleurs si vous aimez, il y a un concert Desplat à la Maison de la Radio la saison prochaine (son concerto pour flute et de la BO).
Re: Alexandre Desplat, le topic
Publié : ven. 13 avr. 2018 18:46
par Lee Van Cleef
Leary a écrit :En revanche, Del Toro assume parfaitement l'ambiance francaise et le côté léger. Desplat s'est plié à ses desiderata. Dans une interview à Cinemateaser, le réalisateur explique que lorsque il a pitché le projet à la Fox, il leur a dit qu'il s'agissait de son film français. Et qu'il l'a écrit en écoutant La javanaise (chanson reprise dans le film) et des scores écrits par Georges Delerue. Il continue : "La forme de l'eau est un film amoureux du cinéma et de l'amour. Donc en ce sens, il est très français. Pour la musique, j'avais dit à Alexandre Desplat que je souhaitais obtenir la simplicité et la pureté des partitions de Delerue - qui sont musicalement très complexes mais émotionnellement très directes. Je voulais que le film dégage une certaine joie, aussi"
C'est bien là qu'est tout le problème : même avec la meilleure volonté du monde, difficile de relever quelque résidu "français" que ce soit dans les gènes fondamentalement américains de
The Shape of Water (à moins que Del Toro soit persuadé que
The Artist, qui parait avoir inspiré au moins autant que les
musicals hollywoodiens la fameuse scène en noir et blanc, constitue à lui seul le caractéristique étendard de notre beau cinéma). D'où, paradoxalement, l'échec de Desplat, qui, en exauçant dans la mesure de ses moyens (oh, eh, n'est pas Delerue qui veut !) ces fantasmes intangibles de Vieille Europe, berce tout le film d'un thème sans réel reflet à l'écran.
Bon ! A part ça, le vieux Van Cleef est fort aise d'avoir réussi à enclencher, dans les coursives somnolentes d'UnderScores, un embryon de Bonne Grosse Polémique — et tout ça sans avoir cité une seule fois le nom de Hans le Démoniaque, si c'est pas un foutu exploit en or massif ! Lequel d'entre nous se dévouera pour presser d'un doigt rageur le bouton rouge baptisé Godwin ? Mystère, suspense...
Re: Alexandre Desplat, le topic
Publié : ven. 13 avr. 2018 18:48
par Lee Van Cleef
Gizmo a écrit :Le jour ou Lee aimera quelque chose sorti après 1980, vous me ferez signe

Pfff, trop facile, mec. Prenez tous garde à vos esgourdes,
c'est un véritables tueur que voilà !
Re: Alexandre Desplat, le topic
Publié : ven. 13 avr. 2018 20:09
par Scorebob
Je ne l'avais jamais écoutée celle-là et devant l'ignoble ignominie cacophonique me propose de nier au et fort que Jerry ait jamais pu pondre pareille abomination, ou alors en état profond d'ébriété sur l'orgue Bontempi de son fils Joël.
Re: Alexandre Desplat, le topic
Publié : sam. 14 avr. 2018 07:50
par Odelay
On m'avait toujours dit "reste éloigné de cette partition toi qui aimes Goldsmith, surtout ne t'en approche pas". J'avais sagement écouté les conseils. Et là, perfidement, sans prévenir, le sieur Lee nous la balance en loucedé. Et forcément, ça fait mal. Très mal. Comme si on nous exposait à quelque chose qu'on avait toujours refusé d'admettre. Pas joli joli tout ca...
(C'est pas bon, c'est vrai, mais je dois avouer que c'est assez marrant surtout dans l'association botempi / Orchestre vers la fin).
Re: Alexandre Desplat, le topic
Publié : sam. 14 avr. 2018 07:57
par Odelay
Le Yéti a écrit :Gizmo a écrit :Le jour ou Lee aimera quelque chose sorti après 1980, vous me ferez signe

C'est un peu le cas de tout ce forum

Ah ben non! 90% du forum ou plus est fan des 80s ou même 90s (en gros jusqu'à la mort de Goldsmith et avant la main mise de Zim et sa bande sur Hollywood). Après les 2000s, là ça se bouscule moins au portillon c'est vrai et je ne parle même pas des 2010s...
Re: Alexandre Desplat, le topic
Publié : sam. 14 avr. 2018 10:43
par Leary
Lee Van Cleef a écrit :
C'est bien là qu'est tout le problème : même avec la meilleure volonté du monde, difficile de relever quelque résidu "français" que ce soit dans les gènes fondamentalement américains de The Shape of Water (à moins que Del Toro soit persuadé que The Artist, qui parait avoir inspiré au moins autant que les musicals hollywoodiens la fameuse scène en noir et blanc, constitue à lui seul le caractéristique étendard de notre beau cinéma). D'où, paradoxalement, l'échec de Desplat, qui, en exauçant dans la mesure de ses moyens (oh, eh, n'est pas Delerue qui veut !) ces fantasmes intangibles de Vieille Europe, berce tout le film d'un thème sans réel reflet à l'écran. .
J'entends bien mon cher Lee, mais c'est la licence poétique du réalisateur, qui cherche à traduire ici une certaine idée du romantisme.
Par ailleurs si on enlève le droit à Desplat d'utiliser un accordéon dans un contexte purement américain, quid alors de l'utilisation d'une guitare électrique dans un western ou de passages dodecaphoniques dans un film historique ? Quid de l'utilisation d'une musique postromantique dans des films sur le monde antique ou medieval ?
Si la musique de film parie le plus souvent sur son intemporalité en ne respectant pas ou peu le contexte historique, pourquoi devrait-il en être autrement concernant le contexte géographique ? Je ne sais pas, je lance juste une piste de réflexion...

Re: Alexandre Desplat, le topic
Publié : sam. 14 avr. 2018 19:00
par Lee Van Cleef
Leary a écrit :Par ailleurs si on enlève le droit à Desplat d'utiliser un accordéon dans un contexte purement américain, quid alors de l'utilisation d'une guitare électrique dans un western ou de passages dodecaphoniques dans un film historique ? Quid de l'utilisation d'une musique postromantique dans des films sur le monde antique ou medieval ?
Si la musique de film parie le plus souvent sur son intemporalité en ne respectant pas ou peu le contexte historique, pourquoi devrait-il en être autrement concernant le contexte géographique ? Je ne sais pas, je lance juste une piste de réflexion...

Une piste que je me garderai bien de fouler de mon pas ingambe, si tu n'y vois pas d'inconvénient — pour l'excellente raison que je plébiscite avec une vigueur équivalente à la tienne les anachronismes effrontés n'ayant nullement peur d'envoyer paître les clichés centenaires. Le pari des sieurs Alexandre et Guillermo ne manquait probablement pas de panache, et tous deux s'y sont tenus sans dévier du moindre pouce, mais à l'arrivée la mayonnaise peine à prendre auprès de mes tatillonnes oreilles. C'est ainsi... Il n'empêche qu'après le film, je suis tenté de m'essayer à une écoute isolée de la partition. On ne peut guère dire que les morceaux à suspense dont elle n'est pas radine m'aient fait grimper au rideau, mais l'un d'entre eux m'a paru faire montre d'une gradation ciselée de ses effets. J'ai bien envie de vérifier ça d'un peu plus près.
Re: Alexandre Desplat, le topic
Publié : sam. 14 avr. 2018 19:30
par Leary
A la bonne heure ! Moi qui espérais poser les prémices d'un nouveau bon gros débat polémique que tu semblais appeler te tes voeux pour réveiller ce forum, c'était sans compter le fait que nous sommes tous ici des gens très (trop?) mesurés.

Re: Alexandre Desplat, le topic
Publié : ven. 4 mai 2018 19:11
par Lee Van Cleef
Comme on a pu le constater pour la ixième fois dans l'UnderScorama de ce mois-ci (enfin, d'avril, plus exactement), notre Ecclésiastique tonsuré, quelque peu chatouilleux sous les aisselles quand il est question d'un certain Alexandre, s'est déclaré de sa plus terrible voix de stentor prêt à défendre l'honneur d'Isle of Dogs par tous les moyens à sa disposition. Au point de bafouer si nécessaire le commandement sacré disant : "Tu ne trucideras point" ? Quelqu'un d'autre que le vieux Van Cleef, en tout cas, vérifiera la plausibilité de cette hypothèse écarlate. Car il se trouve que j'ai beaucoup aimé ! Japonisante au possible, mais heureusement sourde à tout folklore de quat'sous, répétitive mais engendrant un champ d'attraction magnétique plutôt qu'une morne narcolepsie, cette nouvelle collaboration avec Wes Anderson a mis sens dessus dessous l'imagination de Desplat. Et je vous le dis, mes enfants, ça fait du bien par où ça passe.
Re: Alexandre Desplat, le topic
Publié : lun. 14 mai 2018 18:57
par Lee Van Cleef
Les deux lamentables extraits qui avaient pour mission d'aiguiser l'appétit des fins gourmets m'étaient plutôt, et c'est peu de le dire, restés en travers du gosier. Tant et si bien que j'ai longuement hésité avant de donner sa chance à Valerian. Le pas franchi, cette expérience redoutée, qui offre à boire et à manger, s'est avérée pas inintéressante. Même en ayant enclenché le mode relax, Desplat réussit à matérialiser une sorte d'exotisme spatial ne manquant ni d'allant vitaminé, ni d'étrangeté mystérieuse, deux ingrédients indispensables au frisson de l'inconnu. L'action pure nous fait par contre naviguer sur des eaux beaucoup plus génériques, bien que d'épisodiques fulgurances, tantôt légères, tantôt cuirassées de fer, parviennent à éventrer pour un temps le plafond bas et plombé du marasme rythmique. En fin de compte, une pas si mauvaise pioche que ce Valerian.
Re: Alexandre Desplat, le topic
Publié : lun. 23 juil. 2018 16:51
par Forad
Denshaotoko a écrit :Sam Lowry a écrit :Pour ceux qui iront prochainement au Futuroscope de Poitiers (mais de toute façon, il n'y en a pas d'autres

), allez voir l'attraction intitulée La Vienne Dynamique. La musique est signée Alexandre Dezplatz...... oui, oui. Ecrit comme ça.

C'est l'attraction où on se fait cracher dessus par un gnome
Quel début de carrière pour notre Alexandre, tout de même!
Je reviens du futuroscope où j'ai notamment fait ''La vienne dynamique" avec cette superbe musique de notre Alexandre national, pour le coup, l'un d'entre pourrait il me dire si il existe une édition de cette musique ?
Re: Alexandre Desplat, le topic
Publié : mer. 22 août 2018 09:13
par Jofrenge
Pas de CD prévu pour Les Frères Sisters ?
J'ai du mal à croire que ce soit le cas.
Re: Alexandre Desplat, le topic
Publié : dim. 2 sept. 2018 14:33
par Indiana
J'aime beaucoup son Opération Finale. Notamment le morceau d'ouverture. C'est le Desplat que j'aime. Étonné que personne n'en parle...
Re: Alexandre Desplat, le topic
Publié : dim. 2 sept. 2018 14:41
par Ballanmire
Comme tu dis le morceau d'ouverture est très prometteur.... et comme souvent chez Desplat on s'ennuie (très) vite... en tout cas en ce qui me concerne.
Re: Alexandre Desplat, le topic
Publié : dim. 2 sept. 2018 15:30
par lonely wolf
Ballanmire a écrit :Comme tu dis le morceau d'ouverture est très prometteur.... et comme souvent chez Desplat on s'ennuie (très) vite... en tout cas en ce qui me concerne.
+1
Re: Alexandre Desplat, le topic
Publié : mar. 4 sept. 2018 11:39
par Le Yéti
Très chouette Operation Finale. En effet, le thème principal prend toute la place et le reste de l'album est un poil en-deça. Personnellement, je suis ravi <3
Re: Alexandre Desplat, le topic
Publié : mer. 5 sept. 2018 15:55
par 2flicsamiami
Le Yéti a écrit :Très chouette Operation Finale. En effet, le thème principal prend toute la place et le reste de l'album est un poil en-deça. Personnellement, je suis ravi <3
En effet, une opération rondement menée par le soldat Desplat qui, une fois passé cette enthousiasmante offensive liminaire à la tonalité pour le moins pittoresque au regard du sujet illustré, s'acquitte ensuite de sa mission avec ce seyant professionnalisme qu'on lui connait bien.
Re: Alexandre Desplat, le topic
Publié : mer. 5 sept. 2018 17:45
par Le Yéti
Je trouve que notamment la piste "Lost Children" est magnifique. J'aime beaucoup cette partition de manière générale, même si certains passages me font furieusement penser à Syriana — "Sorrow" en particulier, c'est la même structure que son "Fathers and Sons".
Re: Alexandre Desplat, le topic
Publié : mar. 18 sept. 2018 17:23
par Le Yéti
Fermez les yeux.
Imaginez de la musique d'Alexandre Desplat.
Maintenant imaginez qu'il doit faire de la musique de western.
Et voilà, vous avez Les Frères Sœurs. Partition très solide, avec quelques beaux passages percussifs, des couleurs charmantes, des sonorités dissonantes, une poignée d'instruments et de solistes… J'aime énormément, je me l'écoute en boucle depuis deux jours.
Re: Alexandre Desplat, le topic
Publié : mar. 18 sept. 2018 18:13
par Blooshadow
J'avoue avoir été très déçu par ce dernier petit Desplat. Dans le même style et l'envie d'inventer, Beltrami a fait bien mieux (mais ce n'est peut-être pas très objectif

). D'ailleurs, je n'ai pas pu m’empêcher de très vite penser à lui passées les premières pistes. Je lui redonnerai néanmoins une autre chance. J'ai découvert
Firewall ce week-end et là, en revanche, j'ai vraiment accroché. J'ai rarement été transcendé par le compositeur mais je l'apprécie en général.
Et Après (Afterwards) reste à ce jour ce que j'ai préféré (là aussi, le film, vu à l'époque, m'a sûrement influencé).
Re: Alexandre Desplat, le topic
Publié : mar. 18 sept. 2018 19:07
par Lee Van Cleef
Le Yéti a écrit :Fermez les yeux.
Imaginez de la musique d'Alexandre Desplat.
Maintenant imaginez qu'il doit faire de la musique de western.
Et voilà, vous avez Les Frères Sœurs.
Voici l'une des aguiches les moins engageantes à m'être jamais passée sous les yeux, je dois dire. J'ose néanmoins espérer que le camarade Alex y fait montre de suffisamment de goût pour réduire au silence ce satané violoncelle pleurnichard, qui semble être devenu pour une flopée de compositeurs le seul horizon musical du western moderne.