Pour en revenir à EVIL DEAD, la télévision britannique a diffusé - par erreur, semble-t-il - la version longue "unrated"
du film d'Alvarez, comme le décrit Movie Censorship : http://www.movie-censorship.com/report.php?ID=240330

On y retrouve notamment la fameuse scène de la tronçonneuse aperçue dans le trailer et coupé au montage pour la version cinéma. Je me demande si il y a du score en plus de Roque Banos, mais cela pourrait être intéressant à découvrir...quelqu'un a t'il déjà eu l'occasion de visionner cette version inédite du film (qui a quand même écopé d'un NC-17 pour cette version initiale !).

Grosse déception pour EL NINO => Ecouté une fois et revendu aussi sec

le DVD + 2CD m'a bien enthousiasmé en tout cas, cela a attiré mon attention sur quelques scores comme Corazon del Guerrero (son Conan), No somos Nadie, Goya en Burdeos, Alatriste, etc

un vrai compositeur qui compose, orchestre et dirige

mais ce serait bien qu'il s'éloigne un peu des grosses prods américaines dans lesquels il perd beaucoup de son âme...

C’est un peu la même réflexion que je me suis faite l’autre jour en écoutant le score avec les baleiniers. On est loin des scores comme par exemple 800 balas. Il s’américanise un peu trop à mon goût.

le score de IN THE HEART OF THE OCEAN semble être sous influence c'est évident (la patte d'un des compositeurs fétiches de Ron Howard - Hans Zimmer, celui du Da Vinci Code ou de Batman) mais Roque semble y apporter quelques belles idées et dépasse en beauté et en sonorités originales les tapis sonores du célèbre teuton. Quand il fait du sound design, les sons sont plus séduisants (cloches, harmonica de verre, etc) . L'ambiance pastorale (je ne sais si c'est depuis que Peter Weir a utilisé Ralph Vaughan Williams dans Master and Commander mais...), celtique, l'ostinato excitant de "Essex leaving harbor", de belles modulations harmoniques au début de "the knockdown", les textures de "the attack" ! le violoncelle de la fin d'"abandon ship", l'intensité de "homecoming"...J'écoute l'album avec plaisir et je suis sûr que le film est un très beau spectacle

la beauté de "the story is told" rejoindrait celle de "a shore never reached" (James Titanic - Back to Titanic)...

partition composée, orchestrée, dirigée par Roque Baños

Walden a écrit :le DVD + 2CD m'a bien enthousiasmé en tout cas, cela a attiré mon attention sur quelques scores comme Corazon del Guerrero (son Conan), No somos Nadie, Goya en Burdeos, Alatriste, etc

un vrai compositeur qui compose, orchestre et dirige

Oui, j'aime beaucoup ce coffret car il y a effectivement de belles choses dedans, comme, par exemple, "Goya en Burdeos"...En revanche, son "Corazon del Guerrero" est ce que j'ai le moins aimé. A dire vrai, c'est la seule suite qui m'a carrément ennuyé et que j'ai trouvé sans intérêt. Sur son site, j'avais eu l'occasion d'écouter quelque chose de bien meilleur qui, malheureusement, n'y figure pas.

Starfe a écrit :mais ce serait bien qu'il s'éloigne un peu des grosses prods américaines dans lesquels il perd beaucoup de son âme

Pareil. Je trouve qu'il s'affadit pour le coup.

permets moi, ô Janus bien aimé, de prendre le contre-pied de telles affirmations, ma subjective affection ne peut que confirmer la beauté de la partition de IN THE HEART OF THE SEA, qui a le don de dépasser tout ce que Remote Control produit....je ne sais pas si Ron Howard s'en ait rendu compte mais voilà un compositeur espagnol qui arrive en territoire américain et qui subvertie l'esthétique dominante générée par notre célèbre teuton...chaque piste du CD en témoigne...c'est imparable...l'histoire décidera...on est plus proche de la beauté de James Horner dans cette partition, et loin de HZ...

Quand à EL CORAZON DEL GUERRERO, je ne peux qu'encore une fois militer pour cette partition européenne qui lorgne du côté de Basil Poledouris et de son Conan, avec un talent certain et une écriture de très belle facture....certes, il ne faudrait pas s'attendre à vivre des extases semblables à celles que l'on peut connaître avec la partition mythique du grand Basil (je peux témoigner de nombreuses extases à l'écoute de ce grand moment dionysiaque, cette partition atteint parfaitement son objectif en dehors du film, elle fait vibrer la chair et l'âme comme aucune autre...je ne parle même pas de son "orgie", accompagnée d'un millésimé et d'une belle naïade, effet dionysiaque garanti.... ) mais néanmoins, il s'agit d'un bel essai qui mérite d'être connu au delà des Pyrénées !!!

pour être plus précis avec CORAZON DEL GUERRERO, Roque Baños est plus précis - plus "appliqué"- dans ses références classiques (musique russe - Prokofiev ou Stravinsky - ou musique atonale cf la piste 10 "la guarida del enano" !!!) car on sent une formation plus solide que celle de Basil. Mais ce dernier avait un instinct plus fort qui lui a fait atteindre, pour ce score en particulier, un sommet d'inspiration qu'aucun compositeur "savant" n'a atteint...à part Miklós Rózsa avec BEN-HUR par exemple...Alfred NEWMAN et quelques partitions épiques et mystiques...et aucun sommet que Basil n'a pu atteindre - à ce point - dans sa carrière. FLESH & BLOOD n'est pas loin....FOR THE LOVE OF THE GAME aussi...quelques autres partitions certainement...mais pas à ce point. Pour la partition de Roque Baños, il faut pardonner les maladresses de son orchestre...encore une fois on rêve d'une formation londonienne....LSO, London Sinfonia, Philhamonia...sigh...

Walden a écrit :ma subjective affection ne peut que confirmer la beauté de la partition de IN THE HEART OF THE SEA, qui a le don de dépasser tout ce que Remote Control produit...

Pourquoi pas, ami Walden ? Il n'empêche qu'à mes yeux, réussir à damer le pion aux marmitons de Zimmer sur le terrain du grand spectacle voulu épique ne représente pas à proprement parler l'exploit du siècle. Ni même de l'année, tiens.

Walden à raison sur ce point, cette bof au même titre que celle de Javier Navarete pour Wrath of the Titans se démarque quand même suffisamment de l'uniformisation ambiante pour s'écouter avec plaisir , malheureusement les deux ne sont disponibles que sur CDR on demand chez Amazon com , ils sont fort bien faits cependant.
Globalement on peut sans se tromper affirmer que le renouveau du score orchestral façon Golden et silver age pour le cinéma vient des Ibères, ayant été à bonne école nos braves compositeurs Espagnols même s'ils sacrifient aussi aux exigences sourdes de certains producteurs béotiens ( ce qui ne signifie pas "amateurs de musique de film") arrivent à tirer leur épingle du jeu et à nous pondre ma foi quelques bien belles partitions ces dernières années.

Ah bon ?


S'agit-il d'un CDr ? Si oui, comment le savoir sur la page Amazon ?

OUI , le prix déjà devrait t'aiguiller un peu ensuite les vendeurs du second marché distribuent aussi les cdrs on demand d'Amazon com, sur le cd tu trouves la mention "recordable" en bas face imprimée, il ressemble assez à un cd argentique mais c'est bien un cdr.

La page Amazon fr ne le précise pas par contre mais l'ayant commandé par eux je peux t'assurer que c'est bien un cdr produit par WT mais fabriqué par AC.

OK merci pour l'info.

Lee Van Cleef a écrit :

Walden a écrit :ma subjective affection ne peut que confirmer la beauté de la partition de IN THE HEART OF THE SEA, qui a le don de dépasser tout ce que Remote Control produit...

Pourquoi pas, ami Walden ? Il n'empêche qu'à mes yeux, réussir à damer le pion aux marmitons de Zimmer sur le terrain du grand spectacle voulu épique ne représente pas à proprement parler l'exploit du siècle. Ni même de l'année, tiens.

l'exploit, ô lame de rasoir affutée, est qu'une partition composée par un compositeur (qui a étudié la musique, qui compose, orchestre, dirige) soit encore en mesure de nous émouvoir, nous enthousiasmer et d'être un régal tout du long, en ces temps de glaciation de sound design, de samples, de démos, de musique sans âme ânonnés par des incultes analphabètes suiveurs "yes men" qui ne savent ni lire, ni écrire mais bien compter leurs sous ! (allez comme je m'emporte moi peuchère, une binouse et ça ira mieux va !)

Je découvre l’ami Roque avec The commuter qui vient de sortir. La première piste au piano, qui correspond au générique + lintro, est vraiment sympa. Une musique de thriller qui ne fait pas trop repompage de Paycheck. Du coup j’écoute les recommandations du topic, a savoir El Corazon del Guerrero (dont le temp track était sûrement Conan de poledouris) et Evil Dead, ou son best of en concert « Roque Banos en concierto ».
Si vous avez d’autres recommandations n’hésitez pas!

Comme ça de tête : 800 balas (import espagne difficile à trouver), Balada triste , Alatriste, No somos nadie (deux cd , un avec le score et l'autre avec des chansons) The machinist

"Fragile"
http://www.deezer.com/fr/track/1884701
"Alatriste"

"In the Heart of the Sea" a des plages (rires) assez monstrueuses aussi.

Doc Sidious a écrit :"In the Heart of the Sea" a des plages (rires) assez monstrueuses aussi.

Il faut quand même préciser qu'il s'agit d'un CD-R

Je sors de l'inénarrable arlésienne de Gilliam, qui n'en n'est donc plus une une, L'Homme qui tua Don Quichotte (The Man Who Killed Don Quixote pour les puristes, ou bien El Hombre que mato a Don Quijote pour les plus hispanophones d'entre vous !)... et la musique, composée par el señor Baños, a flatté mes esgourdes à diverses reprises mais je ne vois poindre nulle édition CD à l'horizon. Je sens que les turpitudes judiciaires qui poursuivent encore le film risquent d'être à l'origine d'un blocage à ce sujet. Des infos de votre côté ?

Jaweco a écrit :Je sors de l'inénarrable arlésienne de Gilliam, qui n'en n'est donc plus une une, L'Homme qui tua Don Quichotte (The Man Who Killed Don Quixote pour les puristes, ou bien El Hombre que mato a Don Quijote pour les plus hispanophones d'entre vous !)... et la musique, composée par el señor Baños, a flatté mes esgourdes à diverses reprises

Il n'est pas inenvisageable que le doué Roque ait livré de l'admirablement fine dentelle... Mais, au souvenir de cette genèse houleuse (tu le sens, hein, mon euphémisme ?) qui, prenant un plaisir diabolique à durer toujours un peu plus, empêcha Michael Kamen d'honorer une dernière fois l'estime que Gilliam et lui s'étaient jadis vouée (et pour quel résultat glorieux !), l'ombre d'un cafard gonflé de mélancolie glisse sur mon coeur à jamais affligé.

On peut se faire un peu la même réflexion concernant le regretté Jean Rochefort... si Jonathan Pryce livre un Don Quichotte tout à fait satisfaisant, on peut aisément se laisser aller à rêver à ce à quoi le film aurait ressemblé s'il avait vu le jour il y a quasiment vingt ans avec notre Monsieur Moustache national ! Les péripéties à n'en plus finir dans la gestation du projet ont indubitablement modifié le rendu final, au gré des circonvolutions chaotiques prises par la chose. On devra donc se contenter de la présente version, au demeurant non dénuée de qualités. Par moments peut-être bancale mais sincère et personnelle de la part de Gilliam. C'est déjà un petit miracle en soi ! Le film pouvait-il être à la hauteur de son statut devenu mythique au fil des ans après tout ? Rien n'est moins sûr. Baños signe-t-il une partition digne d'un Kamen au sommet de sa forme, inoubliable ? Probablement pas. Mais tout de même un honnête travail qui mériterait une édition CD pour l'apprécier à sa juste valeur !

Au passage, on remarquera l'incroyable grand écart de Roque Baños avec The Miracle Season et sa partition feel-good digne d'un Christopher Young en pantoufle. Curieux et doux. On aime.

Finalement un CD est bien prévu pour la musique de "The Man Who Killed Don Quixote". Sortie prévue pour septembre et en précommande chez Music Box