Lee Van Cleef , c'est avec plaisir et intérêt que je lis ton message . Je vais essayer de te répondre sans chercher à convaincre , en espérant seulement que tu trouveras un quelconque plaisir à rendre moins cotonneux tes souvenirs et si d'aventure ton avis en devient plus favorable , j'en serai ravi !
Un verre de thé ? Alors si tu veux bien commençons sans plus tarder la palabre :
A l'heure où je tentais de traduire ma surprise par des mots , le mystère s'imposait encore dans mon esprit malmené par le doute ou l'espoir d'une sortie miraculeuse . Imminente ...
Pourquoi cette exaltation pour une FUREUR SAUVAGE restée obscure depuis sa sortie française en 1981

(je pouffe , figurez-vous que j'allais dater 1881

) . Mauvais titre , mauvaises affiches , mauvais public ? Qui le sait ?
Comme je l'ai dit , c'est perso et mon discours sera tout sauf objectif , encore moins analytique : il faut voir dans ce petit film sympathique une grande part de nostalgie pour une époque révolue , impression déjà forte au moment de sa sortie . Sentiment intensifié , fortifié au fil du temps , assorti d'une admiration sans borne à l'encontre de l'irremplaçable Charlton Heston qui véritablement vivait ses rôles de façon infaillible ... comme habité par ces personnages qui ont fait l' Histoire . Encore une fois , l ' immense acteur fait honneur à sa réputation : goguenard , frustre , caractère trempé , rude mais tellement humain . Un spectacle à lui seul ! Son personnage sait être attendrissant sous des dehors sauvages et une stature imposante , en fin de compte on ne peut que nouer des liens forts vis à vis de sa personne . Heston avait cette aptitude qui nous faisait paraître des hommes si éloignés de notre condition , si proches.
Brian Keith est le digne compagnon que l ' on pouvait espérer pour supporter la vie dans ces grandioses solitudes faites d ' hivers et de printemps successifs . Chamailleur , raleur, un peu cabot , parfois farceur , toujours fidèle en amitié : un destin fatal , banalement tragique dans ces contrées peuplées de féroces habitants ... Ce qui le rend au final encore plus attachant .
Le duo , à mon sens ne franchit jamais la frontière du ridicule , du cabotinage à outrance , ni celle de l'ennui tant l ' on compatit à leurs mésaventures.
Dans ce type de récit , Dame Nature a son role à jouer elle aussi face à la caméra : toujours magnifiée , souvent hostile , elle sait être une alliée pour qui la respecte et la connait ...
Mon opinion est très subjective . Néanmoins je me souviens avoir passé un moment excellent à l'Odéon , vautré dans une infâmante nostalgie.
Aprés des années de recherches infructueuses et sanglantes , de traversées du Désert , de turpitudes inavouables , de désespérances abyssales , de viols sans noms et de violentes rapines , j'ai réussi à m' emparer du DVD et du métrage tant convoité dans son format d'origine... Aussi l 'évocation de ma stupeur puis de ma colère en cette année 81 , de découvrir un nom français trôner fièrement au Premier Générique , a aujourd'hui de quoi me faire sourire : un peu anxieux , je me suis vite laissé entrainer par des rythmes tout crachés , une couleur et un ton venus d' ailleurs , un lyrisme léger reconnaissable entre tous , une ampleur toute naturelle ... Une façon de voir grand somme toute.
En vérité ce film n'a rien de comique , hormis la bonne humeur de ses protagonistes principaux . Peut-être pas un grand film , en tout cas une belle réussite du genre qui ne démérite pas au regard d 'oeuvres similaires comme "Across the Wide Missouri" ou "Jeremiah Johnson" . Leur point commun : quelque chose d'authentique .
Je rappelle, puisque l'occasion fait le larron , que j'avais déja suggéré à ceux qui pouvaient approcher Roger , de lui faire part de ma requête . Pour les incrédules cf topic "Nouveautés Quartet" où je répondais salutairement à DarkCat , lequel faisait état à juste titre d'un appauvrissement des oeuvres inédites...à éditer ! date: 22/02/2012 .
D'autres fois je n'ai jamais hésité à faire étalage de ma demande , oui ici même . Sans retenue.
Bien or donc , le bonheur des uns peut faire l'indifférence des autres voir du mépris , c'est ainsi . Pour moultes raisons ils ne trouveront pas matière à l'allégresse , ni à sauter de joie au plafond , ni même à chanter une chanson .
Qu'à cela ne tienne ! Chevauchons de concert comme un seul mes frères , le prompt Lee Van Cleef au verbe tranchant à mes cotés , en chantant les louanges d' Intrada ou de qui vous voudrez !!