Mais je t'en prie, Grand Sachem. Entre pauvres ruines éboulées et mangées de lichen verdâtre, il faut savoir se serrer les coudes. Et puisqu'on parle de vieux briscards toujours sur la brèche au mépris des ans, le hippie hirsute qui squatte la rubrique aujourd'hui se pose plutôt là, tu avoueras. Jarre a d'ailleurs mis un coeur si ardent à l'ouvrage qu'il aurait amplement mérité d'être illico intronisé Treizième Apôtre.

Vous remarquerez une introduction assez similaire à celle du Barabbas de Nascimbene:

Ah, le Japon médiéval ! Ses houris blafardes flottant plutôt que marchant sur un tatami maniaquement entretenu, ses guerriers irritables et sans cesse disposés à mouliner avec force vociférations gutturales du katana, ses aubes cramoisies ourlant d'une rosée sanglante les pagodes crénelées... Tout ce que le vieux Van Cleef aime ! On ne confondra certes pas Richard Chamberlain avec Tatsuya Nakadai (encore qu'on ait échappé au pire : ç'aurait pu être Tom Cruise), mais ce cher Maurice au summum de sa forme contribue grandement à minorer ce détail.

Je ne me suis pas encore laissé tenter par ce SHOGUN version Intrada... Mais, grâce aux compères de jadis Leitmotiv, il se pourrait que je répare cette omission ! Bravo pour votre petit papelard, les gars !

Le Grand Sachem, aujourd'hui, passe en coup de vent sur le film qui restera gravé à tout jamais sur les tablettes de marbre rosacée du 7ème Art pour avoir servi d'évidente matrice à Chi Trova un Amico Trova un Tesoro (Salut l'Ami, Adieu le Trésor) — excusez du peu ! Bien qu'il n'eût à l'époque aucun moyen d'anticiper cet héritage résolument historique, Jarre n'en avait pas moins vu les choses en grand. Mais pouvait-on attendre besogne vite expédiée de la part du grand homme ?

Lee Van Cleef a écrit : Mais pouvait-on attendre besogne vite expédiée de la part du grand homme ?

Non. (Réponse laconique)

Un secret de polichinelle, ça vous intéresse, gentlemen ? J'en ai justement un, mirifique, sous mon coude osseux : en se jouxtant l'un l'autre, "Maurice Jarre" et "desert score" forment l'archétype même du pléonasme. Les p'tits gars toujours d'attaque de Leitmotiv (que la félicité éternelle soit sur lui !) viennent de monter au créneau en brandissant haut les couleurs de l'un des plus majestueux efforts du compositeur dans ce domaine harassé de soleil.

Hey, Grand Sachem ! D'où vous vient donc cette manie, à tes ouailles et à toi, de démarrer vos textes comme s'il s'agissait d'un résumé de film dans les pages de Télé Z ? A force, c'est moyennement engageant, je trouve... Dommage, car, à l'inverse, ce qui suit ces incipits balisés ne démérite point, comme l'atteste une fois encore cette sympathique bafouille sur l'une des plus illustres "robinsonnades" en hommage à Defoe.

C'est pour que ça soit accessible aux Vieux. Comme toi.
Blague à part, on avait estimé que tout le monde ne connaissait pas tous les films alors hop, un p'tit résumé vite fait.

A sujet d'une indicible gravité, humilité et recueillement de la part du vieux Van Cleef, qui gardera prudemment sous clés ses calembours peu ou prou (voire carrément pas, persifleront d'aucuns) désopilants. La parole est donc aux petits gars de Leitmotiv.

Tu tentes même pas de contrepèter ?

Très bien, puisque tu insistes, Grand Sachem. Mais c'est contraint et forcé que j'obtempère, sache-le.

Mais c'est une blaaaaague ! Que font les modos ?

Le ninja a décidément le vent en poupe

Le prochain texte est Top Secret mais vous pouvez quand même lire l'article ! (Peu flatteur par ailleurs) http://www.underscores.fr/chroniques/di ... ice-jarre/

Il faut dire qu'il manque cette chanson :

Tiens ! Revoilà A Passage to India, chroniqué ce coup-ci par un Totophe Lemaire nettement plus enthousiaste que ne l'avait été Stéphane quelques semaines auparavant. Le vieux Van Cleef, qu'un jour son altruisme précipitera vers une fin violente, se propose en conséquence de départager les deux belligérants par le fil liquide et luisant du katana.

Christophe Lemaire mesure 2m01, pèse 123 kilos et joue au rugby à Bourgoin-Jallieu. Il déteste Internet et n'a pas de PC. Je lui ai quand même fait part de tes doléances, il est d'accord etveux bien te rencontrer. à part ça il adore la musique de films et Maurice Jarre et sa prose s'inspire de la poésie de l'ovalie (avé l'acent)

Max la Menace s'en revient défriser deux ou trois iroquois nippés de cuir dans une version quelque peu édulcorée des écrits de William Golding... Le résultat, pour mal-aimé qu'il soit, n'en dispose pas moins de séduisants arguments qui surent titiller la fibre créatrice d'un Jarre trop heureux de bourlinguer pour la ixième fois dans son désert tant adoré. Le Grand Sachem, en tout cas, raffole du résultat ombrageusement symphonique, et entend bien rallier tout le petit monde d'UnderScores sous sa fière oriflamme.

Oh, mais il devrait rallier ce petit monde sans peine, ce Thunderdome parlant de lui-même. L'album original était d'ailleurs bien fichu, malgré un inutile "instrumental" de "We dont' need..." qui prenait bêtement de la place. Mais sinon, les deux titres de Tina Turner étaient bien dans le ton (pop légère d'un côté, guitares et saxo saturés de l'autre), et la face dévolue au vieux Maurice faisait preuve d'intelligence avec une suite finale extraordinaire qui justifiait à elle seule l'achat du disque. Il manquait certes 2-3 trucs importants, mais à côté de trahisons comme The Goonies ou Ghostbusters, ça restait un compromis acceptable. Depuis, le CD Tadlow a remis les pendules à l'heure, quoique pour moi les deux chansons restent importantes dans l'univers musical du film.

Je suis d'accord avec toi. Il manque les chansons de Tina Turner, indispensables au ton du film. Je pense qu'ils n'ont pas pu les mettre pour des questions de droits. Quand j'écoute la BO, je me cale les chansonnettes à la suite

Merci aux mectons de Leitmotiv pour ces petites vignettes Jarriste. Je ferais juste un petit reproche : en général c'est un peu trop court à mon goût, surtout dans l'interaction musique/image, mais j'imagine que c'est voulu ainsi ?

Ce n'est pas parce que le vieux Van Cleef a observé ces temps derniers un silence sépulcral que Leitmotiv fraichement ressuscité est redevenu poussière. Bien au contraire ! En quelques jours bien remplis, les zélateurs du grand Maurice ont pu goûter à une liaison vachement dangereuse, à des règlements de compte champêtres et même à une leçon de vivre-ensemble au beau milieu des étoiles. Y'en a pour faire la fine bouche ?

Sam Lowry a écrit :Merci aux mectons de Leitmotiv pour ces petites vignettes Jarriste. Je ferais juste un petit reproche : en général c'est un peu trop court à mon goût, surtout dans l'interaction musique/image, mais j'imagine que c'est voulu ainsi ?

Oui. Le Fanzine faisait plus de 100 pages puisque presque toutes les BO de Jarre ont été chroniquées. Il a fallu faire des choix pour faire de la place à l'époque. Aprés question de goût ou d'inspiration des chroniqueurs, il faut bien l'avouer. Bon ensuite les gros morceaux ont été mieux traités.
Merci à Mr Lee, notre responsable SAV sur ce coup-là.

Enfin avouons-le, tout n'est pas encore fini à cette heure, il reste 5/6 textes à peaufiner ou à rendre. Car entre l'abandon du projet et l'invitation d'Underscores, on estime à une quarantaine les sorties ou ressorties supplémentaires.
Pas impossible que ce fameux fanzine sortent quand même en version papier. Opus 24, 14 exemplaires qui seront tous offerts.

Ne vous laissez pas abuser par le titre ignoblement frauduleux du dernier effort de Leitmotiv ! Il n'existe en ce bas monde qu'un seul et unique Play-Mate of the Apes et c'est, sans récrimination envisageable, celui-là. Il n'empêche, histoire de ne pas avoir fait le déplacement pour que tchi, vous pouvez toujours jeter votre oeil ayant éternellement soif d'apprendre sur le bien joli papier, ma foi, d'un Totophe Lemaire qu'on imagine assez s'auto-congratuler en cognant comme un sourd sur sa propre poitrine.

Lee Van Cleef a écrit :Ne vous laissez pas abuser par le titre ignoblement frauduleux du dernier effort de Leitmotiv !

Surtout que ces "accroches" dignes de Laurent Ruquier ne sont pas de nous. J'ai d'ailleurs d'énormes soupçons...