Et là encore, si on distingue Zimmer du reste de la production hollywoodienne obligée à suivre peu ou prou la voie qu'il a pavée (grosso modo le "synthorchestral"), il y a par exemple quelqu'un comme Marco Beltrami, qui se plie aux contraintes (il compose beaucoup, possède un studio) et qui 9 fois sur dix produit une musique qui m'interesse bien plus que la crème de Hans. Powell, lui aussi, a largement prouvé ce qu'il pouvait faire une fois affranchi du modèle Zimmerien.
Mon problème avec Zimmer, en général, c'est qu'il est souvent trop batard: ni assez synthétique (et "rock"), ni assez orchestral (et "classique"), du coup, je lui préfère presque toujours (dans les films et sur disque) les propositions plus radicales, dans un sens comme dans l'autre. Ce qui fait que j'adore, d'une part, un Giacchino (John Carter) ou un Reznor/Ross (Girl with the dragon tatoo ). Parmi les réussites de Zimmer, ce sont pour moi les scores qui singe le moins un style pseudo romantique "golden age": Inception, Da vinci Code, Anges et Démons, Frost/Nixon...
Mais comme Sam, au delà d'une question de sensibilité, la pauvreté de l'écriture musicale me rends souvent l'écoute impossible. Physiquement, au bout d'un moment, je n'en peux plus. Je ne peux pas écouter Pirates des Caraïbes en entier, ni Transformers ou Clash of the Titans.
Je reviens un peu sur un argument de Wyatt à propos de la "formation musicale" ou de son absence. La question n'est pas de savoir si Zimmer a fait des études de musique ou pas. C'est plutôt, quand même, de s'interroger sur l'adéquation entre son projet artistique et sa technique.
John Carpenter, par exemple, je pense qu'on est tous d'accord, n'a pas tellement plus de connaissance musicales que mon plombier, et pourtant, il a, a sa façon marqué en profondeur (et en une poignée de compositions !) l'art de la musique de film. Parce que, je crois, son projet artistique et sa technique de musicien se sont toujours accordés. Le problème de Zimmer, à mes oreilles, c'est quand il veut travailler avec des outils qu'il ne maitrise pas.
Elfman par exemple, n'a pas fait mystère, a un moment, de son inculture relative. Et comment, au moment de Batman, il a décidé d'apprendre à utiliser un grand orchestre.
Ce que certain qualifie de paresse chez Zimmer, c'est cette impression qu'il donne (et que donnent ces disciples) de resservir constamment, quels que soient les films ou les genres, les mêmes recettes. Enfin quand même: Inception et X-Men first Class comportent des passages quasiment identiques ! vous me direz: c'est pas Zimmer, c'est le temp-track. Et le temp-track, c'est les réalisateurs ! oui, mais le serpent va quand même très vite se mordre la queue.
Un dernier détail, et on
![En écoute [cd]](./images/smilies/icon_cd.png)
revient encore à des arguments déjà cité. Peut-être que les discussions concernant Zimmer seraient moins enflammées si les gens allez voir d'autres films que les films composé par HZ. ON a vite d'avoir l'impression que c'est le centre du monde musical si la chose qu'on voit sur grand écran (ou parmi les amas de pixels d'un écran de portable...) ce sont des productions américaines à gros budget.
Le monde de la musique de film fourmille de compositeurs qui se contrefoutent de ce que trame RCP, et qui ont mieux à faire que de se poser la question: ils écrivent de la musique. Dieu merci, si on est indifférent à ce que fait Zimmer, il reste des dizaines de compositeurs et de façon de composer pour un film qui continuent à faire de l'art de la musique de film un art vivant...