Je viens de découvrir les extraits du TINTIN de John Williams, même si c'est court (30 sec par extrait), le peu que j'ai entendu m'a énormément plu ! C'est le score de l'année, à mon avis - ça semble être un croisement entre la fantaisie de "Harry Potter 3", les accents jazzy de "Catch Me If You Can", l'énergie de "Indy 4" et celle des deux premiers opus de la saga "Harry Potter" - qui peut encore aujourd'hui écrire un morceau d'une très grande classe comme "THe Milanese Nightingale", dont l'atmosphère italienne respire bon la musique de Nino Rota et des films de Fellini ?

Décidément, si le milieu de l'année a multiplié les déceptions chez certaines valeures sures (James Newton Howard, Patrick Doyle, etc.) ou provoqué des avis mitigés (Silvestri), la fin de l'année s'avère être énorme grâce à 2 compositeurs : Marco Beltrami ("Don't Be Afraid of the Dark" et "The Thing" sont deux perles à ne SURTOUT Pas manquer !) et John Williams, idéal pour rattraper les déceptions passées ! Comme quoi, la grande musique de film hollywoodienne a encore son mot à dire ! Je reste donc optimiste !

même si c'est court (30 sec par extrait)

C'est le score de l'année, à mon avis

j'adore !

Alien7 a écrit :qui peut encore aujourd'hui écrire un morceau d'une très grande classe comme "THe Milanese Nightingale", dont l'atmosphère italienne respire bon la musique de Nino Rota et des films de Fellini ?

Yûgo Kanno (ok je )

Tu viens d'éveiller ma curiosité, Den. Et qu'a donc écrit l'ami Yugo qui exsuderait le parfum musqué de la sensibilité latine ?

Constellé comme il l'est de synthés outranciers et résolument peu discrets, ce n'est certes pas Explorers qui va réconcilier le Goldsmith des dernières années avec les béophiles qui ne jurent que par le Jerry d'avant les eighties. Eh bien tant pis pour ces incurables rabat-joie, ils se privent sciemment d'une pléiade de morceaux d'action pour le moins furibards et d'une étrange atmosphère féérique, où le sentiment palpable du merveilleux est grandement tributaire de ces effets électroniques que le compositeur triture avec beaucoup plus d'inventivité qu'il n'y paraît d'abord.

Ah ouais ? Tu dois avoir des oreilles bioniques, le vieux. moi le côté rock-and-roll de l'espace, bof bof.

Dans son enthousiasme, notre Alien a omis de nous fournir un lien des extraits : Tintin feat. Williams

Dans ton enthousiasme à le lire, tu as dû manquer ce même lien deux ou trois pages avant celle-ci !

Lee Van Cleef a écrit :Tu viens d'éveiller ma curiosité, Den. Et qu'a donc écrit l'ami Yugo qui exsuderait le parfum musqué de la sensibilité latine ?

Hmm… Il y a ce qu'il a fait sur la série Bambino, par exemple. De façon générale, je trouve que sa manière d'aborder les thèmes romantiques est plus latine qu'asiatique ou occidentale, mais c'est un avis personnel. Ce qui est sûr, c'est qu'il est plus à l'aise sur les sonorités hispaniques, ainsi qu'il l'a montré dans le récent Andalucia.

Ca me rappelle une BD qui met en scène un John Williams habillé en chanteur country qui est fan de Yoko Kanno : http://homepage.mac.com/merussell/iblog ... index.html
Culte !

Pierrebrrr a écrit :moi le côté rock-and-roll de l'espace, bof bof.

Tes tympans resteraient donc désespérément hermétiques au rock'n'roll venu des galaxies lointaines ? Mon malheureux Pierrot, laisse-moi te dire que tu n'as vraiment aucune idée de ce que tu perds...

Non, un film imposant Sophie Marceau et Claude Brasseur au sommet de l'affiche n'est pas obligatoirement condamné à dévider sans fin d'écoeurants rubans de guimauve musicale. C'est ce que Georges Delerue se fait fort de démontrer grâce au superbe Descente aux Enfers, alliance de toute beauté entre les élans dramatiques coutumiers du compositeur et une langoureuse veine jazzy, qui trouve son plein aboutissement dans la captivante construction de La Confession de Lola. Le livret (une fois encore, chez Music Box, un peu trop succinct) réussit en tout cas à faire preuve d'un enthousiasme bien plus contagieux et chatoyant que celui de votre efflanqué serviteur, et pour cause : il est l'oeuvre d'un certain Ecclésiastique, bien connu des pécheurs multi-récidivistes qui hantent les couloirs exigus d'UnderScores, en quête d'un mauvais coup à perpétrer...

Puisque c'est pour toi, vieux coprophage, il y a du dessert

Pierrebrrr a écrit :Puisque c'est pour toi, vieux coprophage, il y a du dessert

Il en faut peu pour ragaillardir un vieillard émacié redoutant les rigueurs de l'hiver naissant... Et puisque tu en parles, Pierrot, figure-toi qu'il est encore (vaguement) question que l'accorte Jem et sa troupe de fashion victims minaudantes connaissent les joies d'une adaptation à l'écran (bonheur et félicité !), sous la houlette de nul autre que le divin Michael Bay (rââââhh, lovely !), qui se chargerait évidemment de filmer les demoiselles avec toute la délicatesse et la sensibilité "georgecukoriennes" qui ont contribué à ériger son inégalable mythe.

Lee Van Cleef a écrit :Le livret (une fois encore, chez Music Box, un peu trop succinct) réussit en tout cas à faire preuve d'un enthousiasme bien plus contagieux et chatoyant que celui de votre efflanqué serviteur, et pour cause : il est l'oeuvre d'un certain Ecclésiastique, bien connu des pécheurs multi-récidivistes qui hantent les couloirs exigus d'UnderScores, en quête d'un mauvais coup à perpétrer...

Enthousiasme bien réel pour cette partition en effet, à tel point qu'à trop visionner le film (et les courbes de Sophie Marceau), les autorités de mon ordre ont sérieusement remis en cause ma vocation : j'ai échappé de peu à l'excommunication ! Mais soyez rassurées chères ouailles, je suis toujours là...

Lee Van Cleef a écrit :

Pierrebrrr a écrit :Puisque c'est pour toi, vieux coprophage, il y a du dessert

Il en faut peu pour ragaillardir un vieillard émacié redoutant les rigueurs de l'hiver naissant... Et puisque tu en parles, Pierrot, figure-toi qu'il est encore (vaguement) question que l'accorte Jem et sa troupe de fashion victims minaudantes connaissent les joies d'une adaptation à l'écran (bonheur et félicité !), sous la houlette de nul autre que le divin Michael Bay (rââââhh, lovely !), qui se chargerait évidemment de filmer les demoiselles avec toute la délicatesse et la sensibilité "georgecukoriennes" qui ont contribué à ériger son inégalable mythe.

Ne le répète à personne Lee, mais, tu m'excites.

Très gros coup de coeur pour The Artist (je suis d'ailleurs étonné que personne n'en ait parlé sur le forum!)

Je suis un très grand admirateur de Ludovic Bource depuis OSS 117 et cette nouvelle BO semble confirmer qu'il est un compositeur virtuose à suivre de très près.

Je conçois qu'il n'est pas donné à tout le monde de pouvoir s'offrir des films old school comme The Artist ou OSS 117: c'est une chance pour un compositeur d'avoir la liberté d'écrire une musique aussi démonstrative. Mais Ludovic Bource sait se montrer à la hauteur d'une telle opportunité, exceptionnelle dans une carrière cinématographique: il déploie un grand savoir faire en matière de couleurs, de rythmes, de mélodies: son plaisir à composer est communicatif. Malgré les quelques clins d’œil aux compositeurs du passé, il nous offre bien plus qu'un simple hommage à la musique d'autrefois: c'est un saut dans le temps qui a l'envoûtant parfum de la nouveauté.

NB: je n'ai pas encore vu le film mais j'ai évidemment très envie de le voir!

YuHirà a écrit :Très gros coup de coeur pour The Artist (je suis d'ailleurs étonné que personne n'en ait parlé sur le forum!)

Je suis un très grand admirateur de Ludovic Bource depuis OSS 117 et cette nouvelle BO semble confirmer qu'il est un compositeur virtuose à suivre de très près.

Je conçois qu'il n'est pas donné à tout le monde de pouvoir s'offrir des films old school comme The Artist ou OSS 117: c'est une chance pour un compositeur d'avoir la liberté d'écrire une musique aussi démonstrative. Mais Ludovic Bource sait se montrer à la hauteur d'une telle opportunité, exceptionnelle dans une carrière cinématographique: il déploie un grand savoir faire en matière de couleurs, de rythmes, de mélodies: son plaisir à composer est communicatif. Malgré les quelques clins d’œil aux compositeurs du passé, il nous offre bien plus qu'un simple hommage à la musique d'autrefois: c'est un saut dans le temps qui a l'envoûtant parfum de la nouveauté.

NB: je n'ai pas encore vu le film mais j'ai évidemment très envie de le voir!

J'allais le faire ce matin !!! Je l'écoute depuis deux jours et c'est absolument superbe !!!
J'ai même parfois cru a des emprunts à Max Steiner tellement l'ensemble sonne Golden Age.
Les quelques chansons d'époque s'intègre tres bien dans l'ensemble et l'orchestre symphonique de Bruxelles donne le frisson !!!

Egalement reçu hier le FALL OF THE ROMAN EMPIRE de Tadlow, vais me faire ça ce week end...

Après Lassie, un autre score animalier de Basilou tourne en boucle en ce moment : Amanda.



Peu de béophiles semblent avoir remarqué cette partition de Poledouris, éditée chez Prometheus il y a pas mal de temps maintenant. Il faut dire que le film produit par John McTiernan n'a pas été beaucoup distribué apparemment.
Amanda peut apparaître comme un pot-pourri de trois styles différents qu'on retrouve souvent dans la filmo de Poledouris : les musiques de type "familial" (type Free Willy, Lassie), les musiques de western (façon Americana) et les musique de type épique (Conan, Flesh+Blood...). On peut penser que ça va partir dans tous les sens présenté comme ça, mais c'est sans compter l'atout principal du compositeur : une charpente thématique en béton armé.

L'histoire d'Amanda semble un peu construite sur le même modèle que The Mighty (autre score mélangeant habilement des styles de musiques variés). Le jeune héros du film se lie d'amitié avec un cheval, mais le temps l'animal lui rende la pareille, un maréchal-ferrand lui conte des légendes de chevaliers (je résume à fond là ). Il y a surtout un thème qui me plaît particulièrement, Poledouris l'utilisant pour les moments les plus dramatiques (qu'ils soient ancrés dans le fantastique ou le réel). A noter une variation au violoncelle d'une efficacité redoutable dans un des derniers morceaux.
Le score est entièrement accoustique. Pas de synthés ici, et l'orchestre semble modeste, donnant à la musique une chaleur qui confine à certains moments à l'intime. L'ensemble est à la fois pastoral (voire "rustique" façon western) et légendaire. Mes passages préférés met particulièrement bien en valeurs les bois, des flûtes (il semble y en avoir plusieurs types, donnant une judicieuse couleur médiévale à certains morceaux), ornementés d'une harpe (instrument dont j'adore l'utilisation chez Poledouris).
Dans l'écriture, le score se rapproche assez du travail de Poledouris sur Les Misérables, se montrant parfois poignant, on pensera aussi à Amerika par moments.

La musique de Poledouris sonne toujours très directe, sincère à mes oreilles. S'évertuant à être à la fois simple tout en évoquant des émotions très fortes, palpables. Ce côté direct, "naturel" en quelque sorte, me paraît tout à fait approprié pour des histoires qui mettent en scène des animaux (et Poledouris s'en est d'ailleurs fait une mini-spécialité).
Les morceaux d'Amanda évoquant la chevalerie font naître en moi un regret cependant : Poledouris n'a jamais eu l'occasion de composer une musique inspirée des légendes arthuriennes. Ah! Si seulement Peter Jackson avait succombé aux suppliques de Poledouris et Richard Kraft...

Très gros coup de coeur pour The Artist (je suis d'ailleurs étonné que personne n'en ait parlé sur le forum!)

Oui, j'en suis étonné aussi car pour une fois qu'on peut entendre en France une musique de film 100 % orchestrale avec grand orchestre, des thèmes, de la romance, etc... Une partition hommage au Golden Age Hollywoodien mais qui s’affranchit du pastiche avec un vrai talent d'écriture : c'est carrément bien foutu. Ludovic Bource a bénéficié de la collaboration de 4 arrangeurs et de 5 orchestrateurs, certes, mais le résultat est bluffant. Du bel ouvrage.

Par ailleurs le film est une vraie réussite, car en synthétisant au strict minimum les dialogues, toute l'histoire et l'émotion passent par l'image et la musique. Du cinéma primitif mais pur et universel, extrêmement bien mis en scène (beaucoup de belles idées), qui captive par son histoire simple mais émouvante. Il n'y a pas d'artifice ou d'effet nostalgie, le film joue son concept à fond, et c'est tout. Une vraie leçon de cinéma qui prouve qu'avec une bonne histoire et des gens intelligents devant et derrière la caméra, on peut encore produire de petites merveilles avec trois fois rien. Et les spectateurs adorent.

Denshaotoko a écrit :

Lee Van Cleef a écrit :Tu viens d'éveiller ma curiosité, Den. Et qu'a donc écrit l'ami Yugo qui exsuderait le parfum musqué de la sensibilité latine ?

Hmm… Il y a ce qu'il a fait sur la série Bambino, par exemple. De façon générale, je trouve que sa manière d'aborder les thèmes romantiques est plus latine qu'asiatique ou occidentale, mais c'est un avis personnel.

Sans vouloir te froisser, Den, hormis le tracklisting rédigé dans la langue de Dante et un soupçon d'accordéon qui ne cherche de toute manière pas vraiment à faire "couleur locale", je ne vois pas où tu as pu dénicher dans ce Bambino de chaudes aspérités méditerranéennes. Kanno s'y emploie surtout à faire du Kanno, à mon sens, et enfile ses habituelles mélodies plus ou moins ciselées et sucrées, lesquelles n'évoquent que très lointainement l'Italie gorgée de soleil et son folklore bigarré. Joe Hisaishi en revanche, pour citer un autre compositeur japonais, s'est montré bien plus à son aise en la matière avec Kiki's Delivery Service et surtout Porco Rosso, tout comme Seiji Yokoyama avec son très beau Poseidon, tragiquement mésestimé par les fans de Saint Seiya.

concernant Ludovic Bource, dont je n'ai pas encore écouté (ni vu) The Artist, on peut quand même regretté qu'il travaille si peu (ou soit si peu sollicité).

Je partage l'allégresse de Soundtrackboy et du cochon romantique en ce qui concerne The Artist de Ludovic Bource, il s'agit là d'une superbe réussite qui réchauffe le coeur et les oreilles. A l'instar du film d'Hazanavicius que je viens tout juste de voir, qui m'a positivement tourneboulé et dont je compte bien parler plus longuement dans le forum cinéma... Et pour rester dans le "moi itou" et la congratulation mutuelle, j'approuve sentencieusement la moindre bribe de phrase du long texte dont s'est fendu Edern au sujet de l'excellent Amanda.

Lee Van Cleef a écrit :

Denshaotoko a écrit :

Lee Van Cleef a écrit :Tu viens d'éveiller ma curiosité, Den. Et qu'a donc écrit l'ami Yugo qui exsuderait le parfum musqué de la sensibilité latine ?

Hmm… Il y a ce qu'il a fait sur la série Bambino, par exemple. De façon générale, je trouve que sa manière d'aborder les thèmes romantiques est plus latine qu'asiatique ou occidentale, mais c'est un avis personnel.

Sans vouloir te froisser, Den, hormis le tracklisting rédigé dans la langue de Dante et un soupçon d'accordéon qui ne cherche de toute manière pas vraiment à faire "couleur locale", je ne vois pas où tu as pu dénicher dans ce Bambino de chaudes aspérités méditerranéennes. Kanno s'y emploie surtout à faire du Kanno, à mon sens, et enfile ses habituelles mélodies plus ou moins ciselées et sucrées, lesquelles n'évoquent que très lointainement l'Italie gorgée de soleil et son folklore bigarré. Joe Hisaishi en revanche, pour citer un autre compositeur japonais, s'est montré bien plus à son aise en la matière avec Kiki's Delivery Service et surtout Porco Rosso, tout comme Seiji Yokoyama avec son très beau Poseidon, tragiquement mésestimé par les fans de Saint Seiya.

Tu ne me froisses jamais; surtout quand tu as raison

En pleine écoute de THE PROMISE (WU-JI) de Klaus Badelt : c'est pour moi LE chef-d'oeuvre absolu de toute la carrière du compositeur allemand. C'est le genre de musique d'une beauté et d'une puissance telle que je me souviens pourquoi j'aime et j'écoute de la musique de film depuis une décennie et demi maintenant, c'est une oeuvre de passion du début jusqu'à la fin (avec les excès que cela comporte), et c'est une oeuvre qui vous reste longtemps en tête et dans le coeur, je peux le certifier ! Après, il faut aimer ce genre de grande musique épique et romantique pour les wu-xia pian traditionnel du cinéma chinois, mais quand bien même on n'apprécierait pas, c'est de loin ce que Badelt a écrit de plus intéressant pour le cinéma, et la performance du Chinese National Symphony Orchestra est absolument gigantesque (on croirait qu'ils sont 200 ou 300 dans l'orchestre !). Voilà une BO impossible à rater !