Ce qui est intéressant c'est qu'il bossait quasi en parallèle du montage, dans la pièce d'à-côté. Il a dû produire des démos avec son équipe, construire le film au fur et à mesure... Et ça, c'est passionnant. Après 300 musiciens… Bah, si tu fais 4 sessions d'enregistrements avec 75 musiciens différents à chaque fois, ça marche hein.

Passionnant oui et non... Quand on bosse comme ça, à flux tendu, on a aucune marge de manoeuvre, et surtout comment peut-on se laisser un peu de temps pour une trouvaille sonore, une idée, un thème qui accroche un peu ? Bref, de la composition quoi...

Je vais pas défendre Lorne Bafle ici.

Mais la durée de travail n'a pas toujours une grande influence sur la qualité du projet. Ce qui fonctionne c'est le travail, l'échange, le dialogue avec le réalisateur et le monteur. Du coup j'aime l'idée d'une musique "live" plutôt que de nous faire un massacre à la The Lost World ou Attack of the Clones où chaque piste est coupée, découpée, mise en morceau parce que la post-prod change tout le temps…

Oui tu as raison. Mais là on touche plus au montage. Les producteurs changent tout le temps d'avis de nos jours, et du coup le montage évolue en permanence, et ça je persiste, c'est très mauvais pour la créativité d'un compositeur (et je ne parle même pas de la difficulté accrue si la musique est symphonique, bonjour les 25.000 orchestrateurs et copistes !)...

Disons que la technologie est un outil comme un autre, utilisé à bon escient c'est formidable. On a tous en tête le souvenir ému de la scène finale de E.T. où Spielberg avait donné la priorité au rythme musical.

Après je crois qu'on a tendance à oublier que les compositeurs du Golden Age (mais aussi ceux des années 80 à la télé) écrivaient aussi de la partition au kilomètre, qu'ils travaillaient en équipe, qu'ils se répétaient… Les contraintes techniques du cinéma et de la télévision sont aussi ce qui, à mes yeux, construit une différence entre la musique de film et une œuvre symphonique crée dans un quasi-vide (il y a bien sûr des contraintes).

AYANT DIT ÇA, le score de MIF est assez médiocre en écoute seule. Bafle se plie aux contraintes, tente des choses dans cet espace réduit et il sera apprécié et reconnu pour sa prouesse technique — alors que les producteurs se fichent de savoir s'il y a du contrepoint ou des tritons ou je ne sais quel "délire" de compositeur.

Qu'est-ce Goldenthal me manque, bordel.

Vu le film hier soir — très réussi, super divertissement, je suis sorti épuisé — et la musique fonctionne à merveille. On passera sur la trompette synthé et les chœurs à vomir qui sonnent vraiment hyper mal, mais le reste tient la route. En plus Bafle a de la chance, le mixage est excellent quand il n'offre pas deux moments silencieux où la musique fait le taf. Non, qu'importe ce que je pense de l'interminable album, c'est réussi.

Le Yéti a écrit :Vu le film hier soir — très réussi, super divertissement, je suis sorti épuisé — et la musique fonctionne à merveille. On passera sur la trompette synthé et les chœurs à vomir qui sonnent vraiment hyper mal, mais le reste tient la route. En plus Bafle a de la chance, le mixage est excellent quand il n'offre pas deux moments silencieux où la musique fait le taf. Non, qu'importe ce que je pense de l'interminable album, c'est réussi.

Pareil, vu le film hier soir.
J'ai passé un excellent moment, on ne s'ennuie pas une seule seconde. Pas beaucoup de répit dans l'action !
Le montage est particulièrement bien réalisé et certaines scènes sont magnifiquement tournées.
En ce qui concerne la musique, je suis de ton avis, elle est très bien adaptée au film. Il faut reconnaître cependant que les passages les plus réussis sont ceux qui réutilisent la musique de Lalo Schifrin.

Le thème de Walker est pas mal du tout, et Bafle l'utilise vraiment bien pour construire de la tension. Quant aux thèmes de Schifrin… ils sont tellement parfaits, que bon <3

Haaaa,donner du caca au gens et ils se rouleront dedans.

Le Yéti a écrit :Le thème de Walker est pas mal du tout

Si seulement Shirley était encore de ce monde... Ok, je

La critique du film publiée sur LCI parle d'une B.O. "vrombissante". Qu'en est-il ?

Citizen Cancre a écrit :La critique du film publiée sur LCI parle d'une B.O. "vrombissante". Qu'en est-il ?

J'aurais dit éléphantesque, mais vrombissante ça marche aussi

Citizen Cancre a écrit :La critique du film publiée sur LCI parle d'une B.O. "vrombissante". Qu'en est-il ?

Surtout pour les scènes à moto !

Le Yéti a écrit :Vu le film hier soir — très réussi, super divertissement, je suis sorti épuisé — et la musique fonctionne à merveille. On passera sur la trompette synthé et les chœurs à vomir qui sonnent vraiment hyper mal, mais le reste tient la route. En plus Bafle a de la chance, le mixage est excellent quand il n'offre pas deux moments silencieux où la musique fait le taf. Non, qu'importe ce que je pense de l'interminable album, c'est réussi.

Et donc pour cette fois-ci totalement d'accord. Je m'attendais à une zique à l'orgue Bontempi en lisant les critiques mais je suis de ton avis. La musique fait le taf dans un très bon divertissement.

Jofrenge a écrit :

Le Yéti a écrit :Vu le film hier soir — très réussi, super divertissement, je suis sorti épuisé — et la musique fonctionne à merveille. On passera sur la trompette synthé et les chœurs à vomir qui sonnent vraiment hyper mal, mais le reste tient la route. En plus Bafle a de la chance, le mixage est excellent quand il n'offre pas deux moments silencieux où la musique fait le taf. Non, qu'importe ce que je pense de l'interminable album, c'est réussi.

Pareil, vu le film hier soir.
J'ai passé un excellent moment, on ne s'ennuie pas une seule seconde. Pas beaucoup de répit dans l'action !
Le montage est particulièrement bien réalisé et certaines scènes sont magnifiquement tournées.
En ce qui concerne la musique, je suis de ton avis, elle est très bien adaptée au film. Il faut reconnaître cependant que les passages les plus réussis sont ceux qui réutilisent la musique de Lalo Schifrin.

Idem, vu le film hier soir. Je suis également ressorti épuisé de la projection, et ce n'est pas nécessairement un compliment de ma part. De l'action par camion-benne. J'ai frôlé la réplétion. Fort heureusement, la réalisation et le montage sont de très haute qualité. Les poursuites à Paris sont exceptionnelles ; surtout la seconde - sans musique - qui bénéficie d'un travail sonore absolument divin, avec des impressions de vitesse à vous coller des frissons. Quant au scénario, il tient globalement la route, et le développement du personnage de Hunt se révèle intéressant.

Concernant la musique, parce qu'elle est exceptionnellement mise en avant par le mixage et pas particulièrement gracieuse, je trouve qu'elle écrase parfois trop les images et l'action. Néanmoins, cela reste fonctionnel, et force est de constater que Balfe est bien plus inspiré ici que sur les précédentes productions hollywoodiennes pour lesquelles il a récemment œuvré.

Dans les titres bonus de la version digitale il y a un morceau qui s'appelle "Je suis désolé" (en Français en VO). Un message caché de la part du compositeur ?

En effet, le film est marqué par des scènes d'action ahurissantes, formidablement mises en scène, et Tom Cruise livre une performance physique de folie ! La scénar lui est plutôt banal, mais c'est pas vraiment ce qui fait le sel des Mission: Impossible.
En ce qui concerne la musique, je suis agréablement surpris. Certes, elle est très fonctionnelle, pas vraiment mémorable, mais elle accompagne avec une très belle efficacité les scènes d'action du film. Une symbiose finalement assez rare pour être signalée pour une telle production. Le morceau Stairs and Rooftops est à ce titre une belle réussite. Free Fall 3galement.
Bref, ne crachons pas trop dans la soupe.

Odelay a écrit :Dans les titres bonus de la version digitale il y a un morceau qui s'appelle "Je suis désolé" (en Français en VO). Un message caché de la part du compositeur ?

Ha ha ha

Tom Cruise a genre 5 phrases en français dont "Je suis désolé". Qu'il répète dix fois.

Oui, on se doutait bien qu'il n'allait pas faire le salopiot avec la dame ce brave Tom

D'ailleurs, quelqu'un a des news de la petite flickette ?

Misquamacus a écrit :D'ailleurs, quelqu'un a des news de la petite flickette ?

Ça va. Sa rencontre avec Tom Cruise a eu sur elle un effet similaire que si elle avait rencontré Jésus. Elle s'est très bien remise de tout ça du coup.

Wyatt Earp a écrit :

Krull a écrit :Mais pour moi c'est même pas un tâcheron car il fait de la merde exprès.

Je ne suis pas spécialement fan de Balfe en dehors de 13 Hours et de ce M:I 6 que je trouve moins médiocre que ce que je craignais, mais je doute que le monsieur se dise, quand il entame un travail : "Tiens, je vais faire exprès de faire de la merde!"...

Mais pourquoi pas après tout
Dans le même genre, M:I 6 est tout de même moins merdique que Geostorm. Et puis Balfe-dans-ta-gueule est dans le paysage avant tout pour envoyer du pâté, puisqu'on lui demande.
Sur ce point, il se rapproche plus du produit industriel que du fait-maison. Fleury Michon ou Monique Ranou ne diront jamais qu'ils font de la merde.

On se rappellera que le travail des compositeurs n'est pas de produire des albums pour nos oreilles, mais d'accompagner un film. À cet égard, c'est une réussite.

Heureusement que des compositeurs comme Rozsa, Waxman, Williams, Goldsmith ou Horner avaient une vision autrement plus fine de leur travail ! Pour eux et quelques autres, la musique de film devait aussi être de la musique à part entière.

Le Yéti a écrit :On se rappellera que le travail des compositeurs n'est pas de produire des albums pour nos oreilles, mais d'accompagner un film. À cet égard, c'est une réussite.

Petite synthèse, astucieusement réalisée par le vieux Van Cleef, de l'ordinaire des commentaires accompagnant en ces lieux les rapports éternellement débattus entre musique et image :

- "Quelle partition, mes aïeux ! Le genre soupirs d'extase et larmes de gratitude, vous voyez ? Cerise sur le gâteau, elle fonctionne à la perfection dans le film."

- "Boudiou ! Quel massacre auditif, ce score ! J'en ai encore les oreilles qui dégoulinent... Pas grave, cela dit : ça fonctionne quand même super bien dans le film."

D'où il ressort que notre passion commune a finalement peu à voir avec une quelconque expression artistique, s'apparentant tout au contraire à une froide science exacte (pas moyen pour un compositeur de se planter, qu'il soit génie incandescent ou tâcheron dénué d'envergure) dont plus personne ne devrait encore éprouver le morne besoin de souligner l'infaillibilité absolue, inexorable, mathématique et, pour ne rien cacher, déprimante au dernier degré.