Nameless1138 a écrit :Quand je parlais de nostalgie, c'était plus par rapport à mon ressenti personnel à l'écoute de ce score, qu'à l'approche de Williams je pense : il y a beaucoup de fulgurances dans l'écriture, des petits passages d'à peine quelques secondes, qui me ramènent à l'époque ou j'écoutais en boucle les scores de la trilogie originale, quand j'étais gamin. Et ce ne sont pas forcément les citations des anciens thèmes. Par exemple, dans la première piste, il y a un très court passage un peu suspense tenu par des cordes dissonantes dans les aiguës qui me rappelle les passages les plus sombres du Retour du Jedi, sans en être une citation directe. Ce passage est d'ailleurs par contre suivi peu après du thème de
qui apuie un peu la référence.
Dans The Final Saber Duel, juste avant le thème de la force, il y a un passage qui reste en suspens pendant quelques secondes avec un motif très doux joué par les flûtes, que je n'associe à rien de particulier dans le reste de la saga mais qui pour moi fait partie du style Star Wars de Williams. Et l'album est bourré de petits détails du même genre, que je ne retrouve pas forcément dans les deux précédents, et c'est sûrement ce qui a fait que ce score m'a embarqué dès la première écoute, alors qu'il m'en a fallu une deuxième pour les deux autres épisodes de cette nouvelle trilogie, avant d'être pleinement convaincu.
Personne n'a dit que le score était complètement naze et que Williams était devenu un tâcheron note bien. Loin de là. A peu près tout le monde s'accorde à dire que la maîtrise est toujours bien là et que personne dans le milieu ne peut se targuer de proposer une copie aussi complexe pour un gros blockbuster (dans l'écriture, l'entremêlement des thèmes, les motifs, les innombrables subtilités que seuls les béophiles seront à même de déceler, etc.). Mais bon, en ce qui me concerne, toute la maîtrise du monde ne changera rien au fait que c'est... légèrement vain ? Tout ça pour quoi ? C'est ça la conclusion de cette saga ? (musicalement s'entend)
Ok, ça ne sentait déjà pas la rose depuis que Disney a repris les rennes, mais la musique du VII proposait quand même bien plus de choses. Le VIII, même si pauvre en thème inédit, a réussi malgré tout à me séduire, notamment grâce à quelques morceaux qui tiraient l'ensemble vers le haut (même si rétrospectivement je ne l'écoute jamais et que finalement, il faudrait que je me le repasse pour comparer mon ressenti). Là... le nouveau thème
Rise me plait bien, ok, pas de problème. Celui du "Mal" me laisse plus septique (quoique pas inintéressant). Ce qui me reste en travers, c'est l'aspect ronflant du truc, pas vraiment de coup d'éclat, pas vraiment de pépite (
Farewell à la rigueur, mais comme je disais plus haut, je relativise mon enthousiasme initial), pas d'apothéose, on sent Williams se contenter du minimum syndical. Évidemment que le minimum syndical d'un Williams vaudra toujours mieux que les 90% du paysage musico-cinématographique actuel, mais bon, c'est Williams et les attentes sont, en tout cas pour ma part, forcément hautes. Je ne vais pas avoir la même espérance qu'avec un score de, je ne sais pas moi, Benjamin Wallfisch par exemple (pour citer un mec notoirement aléatoire dans ses productions). Et j'ai beaucoup de mal à me contenter de ce que propose Williams pour ce dernier SW (musical, les films j'ai décroché depuis longtemps). Je vais persister dans l'écoute mais je vais avoir du mal, je le sens.
Après je ne lui jette pas la pierre, l'entreprise de cette postlogie était vouée à l'échec à peu près dès son lancement. Comment se sentir concerné par le truc hein ? J'aurais à la limite préféré qu'il passe la main et se concentre sur d'autres projets, qui lui auraient bien davantage tenu à cœur. A titre d'exemple,
Across the Stars qu'il a bossé en parallèle de l'épisode IX, on sent qu'il se fait plaisir, qu'il s'amuse à triturer ses thèmes, à les réinventer. Bref, qu'il s'est bien plus "éclaté" avec sa copine Anne-Sophie que sur la conclusion de la saga qui l'a propulsé au sommet (oui je sais,
Jaws était déjà passé par là, avant 77, sans parler de ses travaux encore antérieurs, mais je pense que vous me comprenez). Aucune réinvention dans toutes les citations présentes dans l'épisode IX : de la nostalgie, juste de la nostalgie, prise de risque zéro, encore moins d'audace. En bon pro, il a fait ce qu'on lui a demandé. Résultat très propre. C'est tout. Mais bon, moi et la nostalgie, ça fait trois, voire quatre, ou cinq. Je ne vibre pas. Et ça me fait un peu mal d'en arriver à ce constat sur son dernier
Star Wars.