PatrickB a écrit :Mon article sur la collaboration entre Alberto Negrin et Morricone continue dan une partie 2 sur 3 of 3,
Il va falloir que je lise ça car je suis justement entrain de regarder les films d'
Alberto Negrin que j'arrive à trouver en entier sur la toile. Bon, c'est en Italien ou parfois en Espagnol, ce qui fait que je ne comprends pas toujours tout. Néanmoins, j'arrive à comprendre et à suivre les intrigues sur les grandes lignes. Jusqu'à présent, j'ai réussi à voir
Il Cuore nel Pozzo, Pane e Libertà et
Perlasca. Ce que je peux déjà dire c'est que Negrin sait utiliser la musique de Morricone et la mettre en valeur. Sur ce point, je me suis régalé, dans un premier temps avec les thèmes magnifiques très enlevés de
Il Cuore Nel Pozzo - PatrickB, tu devineras très vite les thèmes auxquels je fais allusion: "
Passagio a Sud" et "
Balcani per Fuggire". Alors, j'ai remarqué quelque chose d'assez amusant dans le cinéma d'
Alberto Negrin, c'est qu'il y a certains morceaux qui voyagent d'un film à l'autre. Par exemple, j'ai été surpris de ré-entendre dans la même orchestration, sur une scène précise de
Pane e Libertà, le fameux "
Passagio a Sud" qui provient donc de
Il Cuore nel Pozzo et dans lequel il est déjà parfaitement exploité, et de ré-entendre également dans
Il Cuore nel Pozzo deux thèmes provenant de
Missus...Que l'on ne me dise pas que c'est le père Ennio qui refourgue puisque le réalisateur ne peut absolument pas ignorer les musiques de ses films. Il est évident que ces recyclages sont le fait d'
Alberto Negrin, peut-être la problématique des musiques temporaires avec parfois un thème qu'il a associé à une scène au point de ne plus pouvoir s'en défaire...?...
Ennio Morricone ayant pourtant composé suffisamment de musique inédite pour chacun de ces métrages. Personnellement, pour avoir vu
Il Cuore nel Pozzo et
Pane e Libertà quasiment à la suite l'un de l'autre, j'ai été un peu dérangé par la ré-utilisation de ce "
Passagio a Sud", superbement mis en valeur en plus - presque musique/image seulement - qui m'a émotionnellement replacé dans l'autre film. Dans
Perlasca, c'est une autre surprise qui m'attendait...ou plutôt une déception...Il y a plusieurs thèmes que j'apprécie dans cette B.O. de Morricone, mais il y en a un qui me touche peut-être un peu plus que les autres. Ce thème magnifique, sur lequel plane l'ombre de
J.S. Bach, s'intitule "
Doppio Canto". J'ai eu beau tendre l'oreille au point de la rendre aussi large que celle d'un éléphant, à aucun moment du film il n'apparaît, pas même dans une moindre mesure ou en arrière-plan.

En même temps, avec un léger recul, je n'arrive pas à voir sur quelle scène il aurait pu fonctionner. Par ailleurs, il y a un morceau qui s'articule autour de deux notes, d'une grande intensité dramatique, et il fait des ravages sur une scène de tentative de viol.
Cefalonia est le dernier film que j'ai regardé...en langue espagnole...Le plus rigolo c'est qu'au début je croyais regarder un film d'
Alberto Negrin. En fait, j'avais oublié qu'il était réalisé par un certain
Riccardo Milani...Pourtant son nom a dû être écrit au générique-début...

...Et, PatrickB, sais-tu comment je m'en suis aperçu? Je m'en suis aperçu par l'usage de la musique, notamment sur les scènes d'action. Dans le film de Milani, du moins durant la première partie - ça s'arrange assez nettement par la suite - Milani plaque la musique sur les scènes de combat avec les bruitages et effets sonores mixés très haut, ce qui donne un brouhaha, une surcharge sonore pas possible. Ca m'a mis un peu en colère. Negrin ne fait, dans mon souvenir, jamais ça. Par exemple, lors de la scène de fusillade dans
Pane e Libertà (pendant l'occupation nazie), la musique est présente et il n'y a aucune véritable "rivalité" sonore avec les bruitages. Je pense que certaines scènes de guerre de
Cefalonia, avec ses effets sonores à haut volume, n'avaient pas besoin de musique: ils se suffisaient à eux-mêmes. Le tort de
Riccardo Milani est de ne pas avoir su faire le choix entre les deux: soit il faisait confiance aux "bruits réalistes" (bombardements, mitrailles,etc...), soit il faisait confiance à la seule force de la musique de Morricone. Sinon, j'ai beaucoup aimé l'histoire, tout comme celle des autres films. Luca Zingaretti est un acteur qui a une prestance. La grosse frustration est qu'il y a dans ce film une version avec choeur de la plage n°8 "
Riflessivo, meditativo" que je trouve merveilleuse et émouvante; un thème important qui revient très souvent, que ce soit dans sa version purement instrumentale, celle que l'on retrouve sur le cd, que dans sa version avec choeur, celle qui en est malheureusement absente.
