C'est vrai que le cinéma de Tarantino a un grain de folie, mais, en même temps, il y a ce côté bavard qui me dérange souvent. Je n'ai jamais vraiment aimé les films trop bavards...C'est sûr que je n'aurai pas droit à un idéal filmique (pour moi) genre...LE GRAND SILENCE...

Je viens de sortir de la verbeuse et très sanglante table ronde organisée par Tarantino avec ses Huit Salopards. Le réalisateur joue ici magnifiquement avec son cadre et sa jolie troupe d'acteurs pour un résultat grisant, mais sans aucun doute en dessous de Django Unchained en terme d'efficacité narrative.

Pour répondre aux interrogations autour de sa bande son, elle mélange le score original composé par Morricone avec celui de The Heretic (Regan's Theme) et The Thing (Bestiality, Eternity).

C'est vrai qu'en cette matière, il excelle. Je pense encore au thème de Il était une fois dans l'Ouest, tout au début... Ce grand paysage, et cette belle actrice, et encore la belle voix de Danielle Licari, tout cela, c'est un fabuleux moment.

Daisybraille a écrit :... et encore la belle voix de Danielle Licari,

c'est marrant, j'ai toujours pensé que c'était la voix Edda Dell'Orso dans ce film mythique ?

En tous les cas j'ai hâte de voir le dernier opus de Tarantino, à force d'écouter le BO, je commence à connaitre certains dialogues par cœur !

Dans la version filmique, donc originale, il s'agit bien d'Edda. En concert, il y a eu plusieurs interprètes.

Gizmo a écrit :En tous les cas j'ai hâte de voir le dernier opus de Tarantino, à force d'écouter le BO, je commence à connaitre certains dialogues par cœur

Je vais voir le film cet après-midi en espérant qu'il ne soit pas trop bavard et que la musique est bien mise en valeur.

Janus a écrit :Je vais voir le film cet après-midi en espérant qu'il ne soit pas trop bavard et que la musique est bien mise en valeur.

Je compte faire de même... mais à en croire ce que j'ai déjà pu lire au sujet du film, tes attentes, mon pauvre Janus, risquent hélas d'être déçues dans l'un et l'autre cas.

Un critique est allé jusqu'à parler carrément d'une sorte de film "pornographique" dans sa manière de traiter le sujet.

Lee Van Cleef a écrit :

Janus a écrit :Je vais voir le film cet après-midi en espérant qu'il ne soit pas trop bavard et que la musique est bien mise en valeur.

Je compte faire de même... mais à en croire ce que j'ai déjà pu lire au sujet du film, tes attentes, mon pauvre Janus, risquent hélas d'être déçues dans l'un et l'autre cas.

Bon, j'ai vu le film hier et les deux seules choses que je lui reproche, en fait, c'est un excès de vulgarité et une surenchère dans le gore. J'ai aimé l'ambiance, les paysages, bien sûr, mais d'un point-de-vue purement filmique, j'ai apprécié le caractère hybride du film, entre western et huit-clos oppressant, auquel se rajoute une dimension quasi-théâtrale. La dimension théâtrale ne m'a pas gêné et, finalement, le "côté" bavard non plus, bien au contraire. Je suis cependant ressorti du cinéma avec la frustrante impression que ça aurait pu être mieux. Il manque quelque chose. Contrairement à ce que je craignais, la musique de Ennio Morricone est très bien mise en valeur et y joue un rôle crucial. Elle est présente lorsqu'elle doit être présente et absente quand il le faut. Tarantino n'en abuse pas. Même les cinq morceaux pré-existants y sont parfaitement exploités. Quatre proviennent de The Thing; "Contamination", "Bestiality" qui est employé à deux reprises, "Eternity", lorsqu'ils installent une corde entre la grange, la maison et les toilettes, puis "Despair". Vers le début du film, on reconnaît le "Thème de Reagan" issu de L'Exorciste II lorsque la tête des chevaux de la diligence est filmée en gros plan. Le choix peut paraître étrange mais il apporte une dimension surréaliste à cette scène. J'ai aimé le contraste. Une bonne partie de la musique originale est exploitée et donne le ton. On sent bien qu'elle a vraiment été pensée et composée pour ce film. Le thème principal avec ce motif récurrent d'abord joué par deux bassons est super bien trouvé: il apporte vraiment une signature musicale au film de Tarantino. Lorsqu'il s'amorce au générique-début, même mon fils en a eu des frissons. J'en ai eu aussi. Cependant, quand j'écouterai l'album, j'essaierai d'oublier le film et les scènes trop "gore" qui m'ont un peu écoeuré. Paradoxalement, ce nouvel opus de Tarantino m'aura redonné goût au cinéma et aux grandes salles obscures que j'avais abandonnées depuis un certain nombre d'années.

Merci pour l'analyse.
C'est vrai que quand il y a beaucoup de dialogues, il ne faut pas abuser trop trop de la musique, sinon, ça sature. Merci à Tarantino d'avoir été raisonnable, et à Ennio d'avoir si bien travaillé.

Bravo au maestro pour son Golden globe bien mérité ! c'est prometteur pour les Oscar !

Quand au film c'est du grand, du très grand Tarantino (j'oserai dire une tuerie ! ) où la musique, utilisée de façon parcimonieuse et intelligente, est bien mise en valeur

bravo au Maestro pour cette reconnaissance américaine ! Il était temps !
tiens hier j'ai découvert BAARIA et EN MAI, j'avoue avoir une nette préférence pour le lyrisme du second. Mais la symphonie BAARIA est très intéressante et mérite une redécouverte très bientôt !

Janus a écrit :Le thème principal avec ce motif récurrent d'abord joué par deux bassons est super bien trouvé: il apporte vraiment une signature musicale au film de Tarantino.

Oui, c'est vraiment bien trouvé. Et ça "saute aux oreilles" à l'écoute du disque également: dès la première piste on ressent d'emblée que la musique a une personnalité forte et cela attise la curiosité de l'auditeur pour suivre le compositeur sur son chemin...
Dommage que l'album soit autant bourré de dialogues par contre

Edern a écrit : Dommage que l'album soit autant bourré de dialogues par contre

Ca casse la continuité du travail de Morricone... mais avec les moyens modernes c'est facile de les soustraire

C'est vrai
C'est surtout à la première écoute que c'est agaçant.

et qui mettra la main à la poche pour le vinyle qui comporte une ouverture spécialement enregistrée à l'occasion de la sortie de ce produit ?

Zimmer parle un peu d'Ennio.

Est-il allé chercher sa récompense lui-même, ou quelqu'un, et qui, dans ce cas, est-il allé chercher son prix pour lui ? Je sais qu'Ennio maintenant ne se déplace presque plus. C'est normal, à 87 ans, il en a fait assez !
Bravissimo carissimo Ennio ! Mille baccini !

J'attends avec impatience la sortie du documentaire The Glance of Music !!!!!!!!!!!!
​https://www.youtube.com/watch?v=wf6jqthzCz8

très beau !

Il a l'air d'avoir la pêche, en plus! J'adore lorsqu'il fait le coyotte et quand il dirige un orchestre invisible dans son bureau!

Lost_Highway a écrit :J'attends avec impatience la sortie du documentaire The Glance of Music !!!!!!!!!!!!
​https://www.youtube.com/watch?v=wf6jqthzCz8

Ça donne envie en effet !

Janus a écrit :J'adore lorsqu'il fait le coyotte

C'est vrai, j'étais mort de rire !
La bande-annonce est déjà passionnante ! Magnifique hommage en perspective !

(J'attends que Spielberg fasse de même avec Williams)

Mais il ne faut pas trop s'exciter ; d'après Tornatore, ce documentaire est un travail au long cours. Il explique dans un entretien pour Variety, qu'il ne sera sans doute pas terminé avant un petit moment...
Il évoque également son prochain film (La corrispondenza / The Correspondence), en indiquant avoir cherché avec Morricone "des solutions sonores qui étaient un peu inhabituelles pour lui". Des sons électroniques. Il y en aurait beaucoup, "combinés avec de la musique orchestrale plus traditionnelle."
http://variety.com/2016/film/global/giu ... 201679855/

Cela dit, dans les premiers extraits (assez étonnants) glanés ici ou là, c'est la guitare électrique qui semble jouer un rôle important !
Ah ben justement un premier extrait sur youtube (le plus long morceau de l'album) :

Una stella, miliardi di stelle : https://youtu.be/2avrHHJTtDI

L'album La Corrispondenza (the Correspondence est déjà disponible en téléchargement sur Amazon.fr et le CD en prévente sur Amazon.it (livraison à partir du 29 janvier)

De manière générale, les sonorités électroniques ne sont pas aussi présentes que ça (sur l'album en tout cas). A part la guitare électrique au style aérien qui m'évoque Mark Knopfler (mais bon j'ai peut être pas les bonnes références...), ça reste finalement très classique (piano et violons). Très doux, très romantique.

Autre extrait (pas représentatif de l'ensemble de l'album je l'avoue) :
Improvvisazione In sol : https://www.youtube.com/watch?v=kMq7eJ3_wYI