Je viens de finir l'écoute de CONCERTO PER PISTOLA SOLISTA de Francesco de Masi. C'est éclectique et mélodique de bout en bout.Jazz, lounge, pop, symphonique, ce score est d'une très bonne tenue. Le pastiche de Tchaikovski qui ouvre l'album n'est heureusement pas trop repris sur la durée. Voilà donc un disque tout à fait recommandable parmi la flopée des éditions italiennes actuelle. J'attends prochainement LA FACCIA VIOLENTE DI NEW YORK de Riz Ortolani. ça m'a l'air pas mal. à confirmer ....

Coïncidence, hasard, facétie du destin ou étrangeté cosmogonique ? De passage hier dans la modeste échoppe de Cinémusique, mes yeux fureteurs ont été aimantés par l'album en question, grâce au nom de l'excellent De Masi, bien sûr, mais aussi par l'inventivité graphique de la pochette qui voit le canon d'un automatique se substituer peu à peu aux touches d'un piano. Maintenant que j'ai lu ton avis plein d'engouement, mon bon prince, il me tarde plus que jamais d'écouter ce qui serait donc un petit trésor.

Quelle prose mon cher Lee !
Une fois n'est pas coutume, l'un des meilleurs passages du disque figure dans les bonus tracks. Long de plus de 4 min., c'est ce que j'appellerais un suspens "lounge".

J'ai vécu un peu en Italie en 1980 et je parle italien couramment (sans avoir hélas la moindre origine italienne). Tous les compositeurs cités ici me sont familiers. Je vous propose une rareté, la série culte italienne "Les jeudis de Madame Giulia", musique de Carlo Rustichelli.
Diffusée en France en septembre octobre 1971 et rediffusée une seule fois en 1977, elle est oubliée ici, mais est éditée en DVD de l'autre côté des Alpes (sans sous titres).
Le générique de fin français était chanté par Anne Marie Godard et portait le titre "Comme un peu d'eau qui tremble", en Italie, c'est Rosanna Fratello qui chantait "Il mio sguardo è uno specchio" (mon regard est un miroir).

http://www.youtube.com/watch?v=fZzv4YFnHv4

J'avais été particulièrement touché par la musique de Riz Ortolani pour le film espagnol VALENTINA (Crónica del Alba) en 1982. C'est franchement un thème qui m'a accompagné pendant des années. Est-ce que certains d'entre vous connaissent l'existence d'un enregistrement de tout ou partie de cette musique très mélancolique ? S'il n'existe rien, nos amis espagnols de Quartet records seraient inspirés d'éditer ce titre !

N'hésitez surtout pas à contredire le vieux Van Cleef si jamais il se fichait royalement dedans, mais selon toute vraisemblance, I Lunghi Giorni Della Vendetta marque la seule et unique fois où Armando Trovaioli a tâté du western. Et il y a tout lieu de s'en désoler, tant cet essai sans suite, au dynamisme constant, se distingue par une admirable aisance à jongler avec les canons "morriconiens". Les innombrables copycats du Maestro ne peuvent tous s'en vanter, loin de là.

Un des titres présents sur ma longue liste.
On sait pourquoi Armando Trovaioli n'a pas fait plus de westerns ?

Sinon, dans mes récentes découvertes westerniennes, j'ai vraiment bien accroché à Il Figlio Di Django de Piero Umiliani et Buffalo Bill, L'Eroe Del Far West de Carlo Rustichelli.

Carlo Rustichelli n'est pas un compositeur facile, c'est l'un des plus originaux dans le domaine du western italien, sans doute celui qui se démarque le plus de Morricone. Il fait la synthèse entre la modernité des compositeurs transalpins et le classicisme des compositions pour le western des années 50. Très curieux.
Ça peut être très réussi :
La Collina Degli Stivali
Dio Perdona... Io No
Ou beaucoup moins, notamment lorsqu'il met en musique des westerns "comédies" :
Un Treno Per Durango
Vado, Vedo E Sparo
Quoi qu'il en soit, ce n'est pas un compositeur qui se livre à la première écoute, mais ça vaut la peine de persévérer... ou pas...

Piero Umiliani est plus immédiatement abordable, tout en sachant faire preuve lui aussi de beaucoup d'originalité dans le genre. Et je conseille sa magnifique partition pour Roy Colt E Winchester Jack qui présente un curieux mélange d'inspirations, entre Morricone et le Bacharach de Butch Cassidy And The Sundance Kid, très sympathique :
Theme Song
Seq.7
Seq.10

Carlo Crivelli est décidément un compositeur de première main. Son intransigeance artistique et son talent inné à ciseler les textures les plus âpres comme les plus mélodieuses sont, à l'évidence, tout ce dont Marco Bellocchio avait toujours rêvé pour ses films. Vincere, l'une de leurs collaborations récentes, avait déjà étourdi le vieux Van Cleef par sa puissance. Il Principe di Homburg, plus ancien, mais que je ne découvre qu'aujourd'hui, fait montre d'une virtuosité semblable à brasser les émotions, souvent extrêmes, dans un superbe maelstrom musical (où l'on croit parfois relever les beaux restes du Carmen de Bizet). Mais prenez garde ! L'ensemble, pas du genre à se laisser apprivoiser en quelques notes rebattues, est à déconseiller au béophile du dimanche.

Lee Van Cleef a écrit :les beaux restes du Carmen de Bizet). Mais prenez garde !

Rien n’est dû au hasard chez Lee mais là c’est voulu ou est ce une coïncidence ?

Je l'ignore, mais il sais toréer la langue française comme peu d'autres.

Mortimer a écrit :

Lee Van Cleef a écrit :les beaux restes du Carmen de Bizet). Mais prenez garde !

Rien n’est dû au hasard chez Lee mais là c’est voulu ou est ce une coïncidence ?

En toute franchise, ce ne fut d'abord que pure fortuité. Et c'est à la relecture, traquant dans ma missive les éventuels stigmates d'une orthographe défaillante, que je me suis soudain rendu compte du délectable rapport, que ma vanité devenue légendaire m'a persuadé de conserver tel quel. Comme quoi, chez le vieux Van Cleef, même les accidents sont frappés du sceau de la plus exubérante fantaisie.

Addio Roman Vlad !

Sous-représenté de son vivant dans l'industrie du disque, il m'étonnerait fort que son trépas sonne le glorieux début d'un déferlement éditorial. On en aurait pourtant bien besoin pour mieux cerner l'oeuvre assez abondante de Vlad, qui s'est de temps à autre permis de quitter l'enceinte de Cinecittà pour faire profiter de son talent des types comme René Clair (La Beauté du Diable, dont j'ai un souvenir musical plutôt élogieux) ou René Clément (Au-Delà des Grilles... bien que le film ait été tourné en Italie, dans les décombres de l'après-guerre).

Oui moi aussi, le thème musical de La Beauté du diable m'avait bien plus. Je ne me souviens plus de sa musique sur le film de Clément par contre. Il me semble qu'elle était plus discrète. C'est surtout ce qu'il a fait sur Les Vampires et l'Horrible secret du Dr Hichcock, qui m'a bien intéressé. Il arrivait avec peu de moyens à créer une belle atmosphère musicale ; à la fois sombre et romantique. D'ailleurs j'ai découvert le film de Fredda pas plus tard qu'hier. Un bon film gothique, avec une esthétique très travaillée, et qui annonce un peu Suspiria d'Argento. C'est en allant sur la page wikipedia du compositeur que j'ai constaté sa disparition. On en a pas fait grand bruit dans la presse mais il y a quand même un article dans La stampa, à lire ici :

http://www.lastampa.it/2013/09/21/cultu ... agina.html

Récemment, il avait écrit un bouquin autobiographique, qui doit sûrement être intéressant. C'est vraiment un compositeur à réévaluer à mon avis :



J'ai vu aussi qu'il existait un documentaire sur lui, mais apparemment il ne semble pas être disponible en dvd. Un extrait à visionner ici :





La bande annonce de l' Horrible secret du Dr Hichcock :

Oui, c'est un musicien intéressant mais je connais davantage sa musique de concert, notamment ses oeuvres pour piano et sa Cantate "Le ciel est vide". Pas mal du tout.

Je l'avais d'ailleurs présenté sur un autre forum, voici un lien:

http://musiqueclassique.forumpro.fr/t55 ... ndependant

Oui j'avais vu que tu en avais parlé. Ça a vachement intéressé les gens ! J'en ai parlé aussi de Roman Vlad sur dvdclassik mais j'ai fait fiasco. Sorti de Morricone, Williams et John Barry, faut pas trop leur en demander question musique. J'ai commandé le bouquin de Vlad. J'en reparlerais.

C'est un forum fréquenté par un petit comité et le choix est tellement vaste...forum surtout ciblé autour de la période classique et romantique...en plus Vlad est méconnu, contemporain et peu édité et diffusé...Mon fil était donc, dans ces conditions, un peu téméraire. Il a malgré tout enthousiasmé une personne qui ne le connaissait même pas de nom. Donc, rien que pour elle, je suis content de l'avoir fait.

Musique. Décès de Gianni Ferrio, compositeur de « Parole, parole »

Nécrologie mardi 22 octobre 2013

Le compositeur et chef d’orchestre italien Gianni Ferrio, qui a composé la célèbre chanson « Parole, Parole » chantée par Mina au début des années 70, est décédé lundi soir à 88 ans.

c'était également lui le fameux thème de la série L'Ile mystèrieuse avec Omar Sharif et Philippe Nicaud. Ferrio serait -il parti sur les rivages de "L'île bleue "...

Rien que pour ça il mérite notre estime, ce générique apportait à lui seul la poésie et le mystère qui par ailleurs manquaient cruellement à cette co-prod...

C'était un beau compositeur, ce Gianni, mélodiste émérite comme une kyrielle d'autres de ses confrères, touche-à-tout à l'inépuisable ardeur (condition sine qua non pour survivre dans une Cinecittà ouverte à toutes les modes imaginables) et, rendons à César ce qui lui appartient de droit, artiste à ses heures perdues, ne dédaignant pas prendre à rebours les clichés établis pour injecter un brin de vigueur à des formules un million de fois exploitées. Qu'on se souvienne seulement de l'irruption d'un jazz aux couleurs changeantes dans pas mal de ses nombreuses musiques pour le western.

Gianni Ferrio était un très grand mélodiste et en Italie il etait aussi connus que Pino donaggio, bien qu’il n’est « de mémoire » jamais été un chanteur de charme comme son illustre coreligionnaire,



mais parole parole qu’il a mis en music a l’origine pour Mina et Alberto lupo puis avec celentano , c’est vraiment sur Lupo que delon s’est calé, tous dans la prédation , un autre temps , un autre age….aujourd’hui se serait impensable de voir une chose pareil ….



et puis de superbe B.O a tendance Jazzy groove du plus belle effet



ici encore avec Mina







une B.O que j’adore encore très jazz






Beaucoup plus leger , mais rien ne manque, toutes ses B.O erotique des années 70 comme celle-ci récemment réédité :





ici encore et tellement tellement d’autres……



salut maestro !

Simple hasard, mais j'ai reçu "Lady Bossa Nova in Italy" de Gianni Ferrio.

L'occasion pour moi de découvrir le compositeur hors de ses musiques de films.
Un desiderio per l'estate (avec Marina Moran).
Un bel album, même si un peu (beaucoup même) trop court !