Misquamacus a écrit :Terminator Genesys : Il y a 2/3 idées intéressantes dans ce film... et puis ça tourne vite au vaudeville de SF sans queue ni tête. Les acteurs ne tiennent pas la route (à part Arnold, logique) et l'intrigue n'a qu'un intérêt limité. La fin "termine" de ruiner l'affaire. Le plus mauvais film d'une franchise définitivement coulée. Triste.

En effet, la bêtise de ce film ne manque pas de sel. Et sur le métal, bonjour les dégâts ! J'en ai d'ailleurs parlé sur mon blog (http://callcine.wordpress.com/2015/07/0 ... isys-2015/).

Je n'ai rien compris à l'intérêt de ce film. Quant à la logique de la chose, aïe aïe aïe. Trop de paradoxes temporels tuent le paradoxe temporel. Et un fan-service omniprésent ne suffit pas à faire un bon film.

La mise en abyme c'est bien mais quand c'est intelligent , ce n'est pas bien quand ça vire à la compilation maladroite genre remix souvenir ou alors il faut franchement choisir de faire un final parodique.

Le "ciné-vérité" (regroupons sous ce terme fourre-tout les oeuvres qui se veulent comme une fenêtre ouverte sur le réel), pour tout dire, je n'abhorre pas. A la condition sine qua non qu'il ne tombe pas à pieds joints dans les multiples pièges que sa forme, généralement aride, est toute prête à lui tendre. Et La Loi du Marché, sur lequel je m'étais senti d'humeur à parier quelques roupies, se fiche malheureusement en plein dedans. Que les scories visuelles du genre répondent à peu près toutes à l'appel (lorsqu'un type se déplace d'un endroit à un autre, il est évidemment filmé de dos par une caméra trébuchante. Et quand il tourne à l'angle d'un couloir, l'objectif a toujours un temps de retard sur lui, car sinon, comprenez-vous, ce ne serait pas assez "réaliste") n'est pas rédhibitoire en soi, et j'aurais passé l'éponge sans trop renâcler si le script s'était révélé brillant. Mais c'était encore trop demander. Car non content d'enfoncer des portes déjà béantes (les patrons sont fielleux, les boîtes d'intérim valent à peine mieux, la délation c'est moche), le film occupe l'essentiel de son temps à embaumer tout ce qui lui tient lieu de dramaturgie. La vente avortée du mobile home, l'entretien d'embauche via Skype, le ballet des caméras de surveillance, le cours de danse... Autant de saynètes, autour desquelles le récit organise sa respiration métronomique, qui ont la manie fatale de s'étirer bien au-delà du supportable, tournant tel un rouage cassé longtemps après qu'elles eussent dû s'arrêter, bafouillant et s'éternisant jusqu'à ce qu'elles aient été entièrement vidées de leur suc vital. La méthode a pu se révéler passionnante ailleurs, elle n'invite ici que l'ennui. Reste la présence magnétique de Vincent Lindon, véritable roc de stoïcisme sur lequel ricochent toutes les humiliations qu'est capable d'infliger notre société à un être humain. Sa réaction lors de l'ultime scène, entre résignation fataliste et révolte écoeurée, n'en acquiert que plus de force.

MI 5 : J'avais adoré le 1, détesté le 2. Le 3 et le 4 étaient de sympathiques divertissements mais ans plus pour moi. Ce 5 est une vraie bonne surprise et une vraie réussite. Acteurs impecs, réalisation vraiment très bonne (certaines scènes sont limites anthologiques dans le genre, avec une chorégraphie parfaite sans cette put... de shakycam - CF la scène de l'opéra à Vienne) et une musique à l'ancienne percutante qui a du faire bien plaisir à Lalo Schifrin. Et penchons nous pour finir sur le cas Cruise... On pourra dire ce que l'on veut du bonhomme, mais sa filmographie récente est juste un sans-faute.

Misquamacus a écrit :Et penchons nous pour finir sur le cas Cruise... On pourra dire ce que l'on veut du bonhomme, mais sa filmographie récente est juste un sans-faute.

Admettons, Grand Sachem. En revanche, il y aurait à redire sur ses prestations de plus en plus coagulées en super-crack de l'espionnage. Les dernières étaient déjà pas mal gratinées, mais il s'emploie manifestement ici à battre tous les records (en tout cas, les siens) grâce à son regard fatal, si peu expressif face à toutes les circonstances imaginables (Tom en mauvaise posture, Tom en plein trouble sentimental, Tom se creusant les méninges... c'est kif-kif bourricot) que ç'en deviendrait presque fascinant. L'avantage, c'est qu'il ne dénote en aucune façon avec la plupart des autres membres du casting, depuis le numéro comique déjà pas mal usé de Simon Pegg jusqu'aux pauvres Ving Rhames et Jeremy Renner qui s'emmerdent sans trop se donner la peine d'en faire mystère.

Il est assez monolithique en effet ces derniers temps.

Lee et Scorebob, 50 nuances d'aigris.

Mais nooooooon. Par contre je l'ai bien aimé dans Edge of Tomorrow, il faut dire qu'il y passe à la casserole plusieurs fois de manière assez inventive.

Shaun the Sheep : ÉNORME ! C'est techniquement incroyable mais pas que... Un vrai sens du burlesque et de l'action, des personnages hypers attachants, et une histoire sans parole bourrée de clins d’œil et gags absolument hilarants. Car c'est la fonction première de ce "Shaun le mouton", un excellent divertissements à crever de rire avec un sens du tempo formidable et un climax digne des plus grands films d'action. Je suis emballé ! Petits et grands, il faut voir ce film !

D'ailleurs je sais pas vous, mais moi (qui suis bon public, c'est vrai), j'ai déjà vu plus de 10 films qui vont de "beaucoup aimé" à "Chef d’œuvre" depuis ce début 2015. ce qui ne m’étais plus arrivé depuis... les années 80.

Misquamacus a écrit :Lee et Scorebob, 50 nuances d'aigris.

De l'aigreur, il y aurait de quoi en éprouver quelques mesures devant l'actuelle nonchalance de Tom Cruise, et l'acharnement manifeste qu'il déploie à faire oublier qu'il fut, d'incontestable manière ("Je conteste", réagit notre Starfafouille, yeux plissés et index péremptoire brandi), un acteur talentueux. Magnifique d'ardeur juvénile dans The Color of Money et l'un peu oublié Risky Business, secrètement excellent face à un Dustin Hoffman phagocytant Rain Man, hypnotique parangon de décadence dans Interview with the Vampire, succombant sans retenue à l'étrange sorcellerie "kubrickienne" à l'oeuvre d'un bout à l'autre d'Eyes Wide Shut et, puisqu'il faut bien s'arrêter quelque part, très convaincant en espion assailli par des vagues de paranoïa dans le premier Mission : Impossible... Ce qui n'est absolument plus le cas à partir du second épisode, monument de narcissisme très "mode" qui démontre à lui seul les ravages qu'est capable de perpétrer le Cruise producteur. Les choses, depuis lors, ne se sont guère arrangées dans la franchise à la mèche enflammée, l'implication physique à chaque fois vantée du sieur Tom s'avérant inversement proportionnelle à un jeu d'acteur réduit à quelques demi-sourires et froncements de sourcils passe-partout.

Misquamacus a écrit :j'ai déjà vu plus de 10 films qui vont de "beaucoup aimé" à "Chef d’œuvre" depuis ce début. ce qui ne m’étais plus arrivé depuis... les années 80.

Tu nous fais la liste, Grand Sachem ? Pas pour que je puisse m'en gausser à peu de frais, hein ! Juste pour voir.

Non. Que Dalle. Oualou. Tu vas te gausser, je te connais.

Ah bah ça, si le nec plus ultra de 2015 équivaut pour tes yeux chassieux à Taken 3, Fat & Foirous 7 et Les Profs 2, sûr que tu n'as pas fini d'entendre le vieux Van Cleef s'esclaffer dans des râles convulsifs dignes d'une otarie défoncée au protoxyde d'azote.

Bon, Ok, mais c'est bien parce que tu insistes... et que je t'aime bien !
1/ Mad Max Fury Road
2/ Inside Out
3/ Tomorrowland
4/ Shaun the Sheep
5/ Mission impossible rogue nation
6/ American Sniper
7/ Jurassic World
8/ Kingsman
9/ Ant-Man
10/ The Voices
11/ Kon-Tiki (DTV)
12/ L’affaire SK1

Vazy, fais-toi les dents (ou le peu qu'il te reste, ou bien directement le dentier) mais en temps que spectateur, j'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à ces 12 films.

Lee Van Cleef a écrit :En revanche, il y aurait à redire sur ses prestations de plus en plus coagulées en super-crack de l'espionnage. Les dernières étaient déjà pas mal gratinées, mais il s'emploie manifestement ici à battre tous les records (en tout cas, les siens) grâce à son regard fatal, si peu expressif face à toutes les circonstances imaginables (Tom en mauvaise posture, Tom en plein trouble sentimental, Tom se creusant les méninges... c'est kif-kif bourricot) que ç'en deviendrait presque fascinant.

C'est la Roger Moore school of acting

Misquamacus a écrit : 1/ Mad Max Fury Road

Furiosa, les séances concerts rocks punks en pleine guérilla sauvage, les femmes transformées en vaches laitières et en pondeuses professionnelles, les blancs becs fanatisés s'enduisant la gueule d'héroïne ou de poudre rituelle pour se faire sauter et accéder ainsi au Vahlalla, Joe le patriarche jaloux aux tentacules protoplasmiques et aux mâchoires acérées, les longues étendues de la Namibie, la nostalgie du Max de Road Warrior, et... forever la belle et mélancolique Furiosa !

Lee Van Cleef a écrit :

Misquamacus a écrit :Et penchons nous pour finir sur le cas Cruise... On pourra dire ce que l'on veut du bonhomme, mais sa filmographie récente est juste un sans-faute.

Admettons, Grand Sachem. En revanche, il y aurait à redire sur ses prestations de plus en plus coagulées en super-crack de l'espionnage. Les dernières étaient déjà pas mal gratinées, mais il s'emploie manifestement ici à battre tous les records (en tout cas, les siens) grâce à son regard fatal, si peu expressif face à toutes les circonstances imaginables (Tom en mauvaise posture, Tom en plein trouble sentimental, Tom se creusant les méninges... c'est kif-kif bourricot) que ç'en deviendrait presque fascinant. L'avantage, c'est qu'il ne dénote en aucune façon avec la plupart des autres membres du casting, depuis le numéro comique déjà pas mal usé de Simon Pegg jusqu'aux pauvres Ving Rhames et Jeremy Renner qui s'emmerdent sans trop se donner la peine d'en faire mystère.

A l'exception de Rebecca Ferguson qui titille sacrément la fidélité d'Ethan Hunt. Voilà une actrice qui propose des nuances d'expression dans un registre proche de celui de Ruth Wilson.

"Les 4 Fantastiques" : Quel gâchis ! Les 45 premières minutes sont brillantes et même en l'état le film est largement supérieur aux deux purges précédentes. On sent très facilement quand ce métrage a commencé à échapper à son concepteur-réalisateur. Dès le retour des personnages de l'autre dimension, la narration se casse la gueule et on ne sent plus que sporadiquement les intentions premières. ça se transforme en film de super-héros lambda et laid, sans plus aucun point commun avec le début. Chacun doit avoir ses torts, puisqu’on sent bien à travers ses deux films (avec l'excellent "Chronicle") que Josh Trank a de gros soucis avec l'autorité, notamment parentale. Ajouter à ça qu'il manque environ 45mn et que la fin est tout simplement ridicule voir indigne. On avait le potentiel d'un chef d’œuvre mais encore une fois le studio n'a pas eu de cojones et on se retrouve avec un gros regret. Dommage pour les 4 fantastiques, décidément maudits.

oui dommage pour les "fantastic four" il y avait du potentiel et ça ne tiens pas la route. Maintenant le film ne mérite pas ces 8% sur Rotten tomatoes, ce n'est quand même pas une purge comme Catwoman, Elektra ou Green lantern !

Je ne classerais pas Green Lantern dans la même catégorie que Catwoman ou Elektra, plutôt une catégorie comme les FF de Tim Story (qui réussissait quand même à faire d'un leader né comme Reed Richards un pauvre loser à peine capable de savoir quelle pizza il voulait pour le diner).
Des films qui auraient pu être bien mais où au final il y a eu quelque chose (un moment du script ? une erreur de casting ?... -pour GL il y a la "musique" mais on va dire que ça ne compte pas pour le résultat hors beophiles-) qui a foiré et ils ont raté le coche.
Catwoman et Elektra, rien qu'avec les choix scénaristiques, c'était foiré dès le départ (quand j'ai vu Elektra, sur la voix off du générique de début qui explique que les démons veulent blablabla et qu'une jeune fille est la clé mais qu'une championne va la protéger blablabla, je me suis dit "Bon... OK.... c'est la cinquième saison de Buffy qu'ils nous font, là". C'est tellement du n'importe quoi et pas du Elektra que dès ce moment, je ne pouvais plus le regarder qu'en me marrant en attendant le prochain gag involontaire. twoman, il suffisait de voir le costume ridicule pour être dég...
Je vais pas me prononcer sur ce FF (je vais attendre la sortie video, je crois) pour savoir s'il est dans la catégorie GL ou Elektra.

Au dessus de GL pour moi, et incroyablement frustrant (on sent le petit chef d’œuvre sous une couche bien épaisse de conneries).
Quand à Catwoman, passer derrière la belle Michelle dans le Burton, c'était juste impossible.
Un peu comme si quelqu'un devait passer derrière Tim Curry en clown dans "ça"
(Ah ! on me dit dans l'oreillette que justement...)

"Réalité" : L'Univers de Quentin Dupieux est vraiment à part, déjà parce qu'il en a un et que c'est rare et précieux, ensuite parce qu'il est exigeant cet univers et qu'il faut le mériter. "Réalité" est certainement la quintessence de ce concept, et si vous arrivez à vous laisser embarquer, jamais vous ne pourrez décrocher. Incroyable, grotesque, inclassable et poétique. à ne pas mettre entre toutes les paupières.

Pour beaucoup, j'ai l'impression, la révélation féminine de cet été s'appelle Rebecca Ferguson. La demoiselle ne remerciera sans doute jamais assez Tom Cruise, grâce aux yeux hagards et à la lippe pendante de qui elle brille comparativement de mille feux dans Rogue Nation. Le vieux Van Cleef, snobinard jusqu'à la lunule de ses ongles, a quant à lui bien plus voluptueusement cédé au charme solaire de Freya Mavor, autre jeune et nouvelle recrue du grand écran. On peut même se demander si filmer une deuxième adaptation du bouquin de Sébastien Japrisot, La Dame dans l'Auto avec des Lunettes et un Fusil, n'était pas chez Joann Sfar qu'un prétexte d'adolescent en émoi pour explorer, toutes caméras dehors, la merveilleuse anatomie de sa rousse égérie. Du coup, en tant que pur objet fétichiste, le film, éclaboussé des généreux éclairages de Manuel Dacosse, est une belle réussite. Pour ce qui est de maintenir l'équilibre fragile d'un suspense alambiqué, ou de pousser l'irruption graduelle du fantastique au-delà de simples relents "lynchiens", les choses, en revanche, ont tendance à se gâter... Mais on s'en fout ! La divine Freya est là, dans chaque plan, effarouchée quand on la croit conquérante, subitement insolente et rieuse alors qu'on l'imaginait abattue, candide et renversante de présence charnelle là où des kyrielles de ses consoeurs n'auraient péniblement réussi qu'à être l'une ou l'autre.