Total Trax
- Lee Van Cleef
- Inside Man
- Messages : 12069
- Inscription : ven. 28 nov. 2008 19:31
Re: Total Trax
Dans l'éventualité où le grand jeu concours soumis par le diablotin écarlate et ses lieutenants ne serait pas devenu caduque (à gagner, me suis-je laissé dire, un lot de coton-tiges extirpé comme neuf du pavillon auriculaire d'Hans Zimmer), je propose de baptiser "Tout à Trax" la nouvelle rubrique destinée à traiter de x ou y sujet en deux temps trois mouvements. Pour l'inauguration fertile en Apéricubes rescapés des précédentes agapes de fin d'année, ont été conviés les messieurs muscles Alan Silvestri et Bear McCreary ; le premier à propos de son dernier-né The Electric State recyclant aussi mécaniquement qu'un piston de locomotive les formules de son succès de jadis, le second à l'occasion d'un concert donné par chez nous et qui, tout graisseux et vociférant qu'il fut, semble avoir laissé inassouvi le plus grand nombre. Ce n'est pas ce que l'on pourrait appeler un commencement fracassant. Mais parions que les cerveaux d'UnderScores sont encore loin d'avoir fini d'aiguiser leurs lames.
- Ratatouille
- Cinderella Man
- Messages : 2183
- Inscription : mar. 31 janv. 2012 14:38
- Localisation : La bibliothèque
Re: Total Trax
On ne change pas les règles du jeu quand on le veut non mais !
- Lee Van Cleef
- Inside Man
- Messages : 12069
- Inscription : ven. 28 nov. 2008 19:31
Re: Total Trax
À l'épineux dilemme, quasiment de rigueur en ce contexte sépulcral, consistant à zébrer d'entailles la formidable filmographie de Lalo Schifrin afin d'en extraire quelques morceaux élus, les sociétaires de Total Trax, ici dans sa version Fast déjà moribonde, ont répondu avec l'appui des classiques immortels — toujours là quand on a besoin d'eux ! Pour ma part, sans doute tergiverserais-je entre l'époustouflant final de Sudden Impact, qui ricoche à n'en plus pouvoir contre une méphistophélique cabale foraine, Messiaen l'organiste et les hululements de coyotes efflanqués, et cette merveille absolue qu'est le Milady's Theme de The Four Musketeers, où feu Lalo, pas exactement emballé par les roucoulades de Constance et D'Artagnan, choisit crânement de ceindre l'illustre intrigante d'un diadème incrusté de toutes les pierreries du romantisme. Moins courtois que brûlant, celui-ci fait saillir, ô combien, la femme éperdue tapie sous les machinations que ne cesse d'ourdir la Cour.
- Lee Van Cleef
- Inside Man
- Messages : 12069
- Inscription : ven. 28 nov. 2008 19:31
Re: Total Trax
Nom d'un katana tragiquement épointé ! Ça ne s'est pas rué au portillon pour discourir du cas Austin Wintory ! Mister D de nouveau aux abonnés absents et ce rabat-joie de Rafik ayant, sans tellement de surprise au fond, déclaré forfait, le diablotin écarlate et l'incomparable Stéphanie restaient donc seuls à vanter l'épopée viking gutturale de Banner Saga et le concerto pour xénomorphe traversier d'Aliens : Fireteam Elite. Rien que du râblé, où l'inextinguible passion de Wintory pour les atmosphères évocatrices en diable et les timbres fignolés l'assoit parmi le gotha des compositeurs vidéoludiques, aussi confortablement que dans le cuir molletonné d'un fauteuil à destination des postérieurs rupins.
- Ratatouille
- Cinderella Man
- Messages : 2183
- Inscription : mar. 31 janv. 2012 14:38
- Localisation : La bibliothèque
Re: Total Trax
Un sublime podcast... merci l'équipe de Total Trax !
Re: Total Trax
J'avoue avoir fait mon Rafik sur ce coup-là et avoir passé mon tour. Dois-je le regretter ?Lee Van Cleef a écrit : ↑lun. 21 juil. 2025 18:43 Nom d'un katana tragiquement épointé ! Ça ne s'est pas rué au portillon pour discourir du cas Austin Wintory ! Mister D de nouveau aux abonnés absents et ce rabat-joie de Rafik ayant, sans tellement de surprise au fond, déclaré forfait, le diablotin écarlate et l'incomparable Stéphanie restaient donc seuls à vanter l'épopée viking gutturale de Banner Saga et le concerto pour xénomorphe traversier d'Aliens : Fireteam Elite. Rien que du râblé, où l'inextinguible passion de Wintory pour les atmosphères évocatrices en diable et les timbres fignolés l'assoit parmi le gotha des compositeurs vidéoludiques, aussi confortablement que dans le cuir molletonné d'un fauteuil à destination des postérieurs rupins.
- Ratatouille
- Cinderella Man
- Messages : 2183
- Inscription : mar. 31 janv. 2012 14:38
- Localisation : La bibliothèque
Re: Total Trax

En pleine écoute de la deuxième partie...
Re: Total Trax
Si l'illustre professeur Desbrosses passe par ici : le score de Horner pour Romeo et Juliette de 2013 est disponible à l'écoute par ici :
Elle avait une paire de jambes que l'on rêvait de prendre à son cou.
- Lee Van Cleef
- Inside Man
- Messages : 12069
- Inscription : ven. 28 nov. 2008 19:31
Re: Total Trax
Le dernier épisode en date de Total Trax a beau reposer sur une boutade avouée, son sujet n'en demeure pas moins offert à tous les possibles — comme le souligne d'ailleurs en fin de parcours le diablotin écarlate, lucide quant au très embryonnaire panorama qu'il en a dressé aux côtés de Rafik. À présent, au tour du vieux Van Cleef de mettre sur pied une humble liste dédiée au classique apocryphe, en dissertant notamment du rôle intradiégétique qui lui fut souvent attribué. Le Windsor Concerto écrit par un Carlo Rustichelli échevelé dans La Frusta e il Corpo oscille pour sa part entre deux mondes, réduit à l'image à quelques gammes fugaces au piano, lieu on ne peut plus commun pour qui déambule dans les décors baroques de l'épouvante sixties ; extra-muros, c'est-à-dire au seul bénéfice du spectateur affamé d'alacrité sadomasochiste, cette très belle pièce romantique chante aux confins d'un manoir enténébré le parfait amour, aussi délétère soit-il.
Avec La 7ème Cible par contre, pas d'erreur, nous voici bien sur scène, où un autre concerto, pour violon cette fois, attise le drame en train de se nouer avec une expressivité triste bien éloignée des effets de manche colorés de l'amuseur public Cosma. La scène d'ouverture de Wrongfully Accused nous met encore en présence d'un super-héros de l'archet, sauf que Bill Conti, malicieux comme pas deux, prend soin de contaminer le superbe premier degré à l'oeuvre (raffinement des orchestrations, Love Theme scintillant de glamour) de quelques pizzicati ébréchés et d'une guitare électrique prête à tout casser — les sacro-saintes pitreries de Leslie Nielsen obligent.
Monstre colossal de l'art lyrique s'il en fut jamais, situé malgré tout aux antipodes du snobisme bon chic bon genre qui fut longtemps de rigueur dans le Landerneau dit classique, Pavarotti ne tarissait pas d'éloges quant à John Williams à l'occasion du binôme que Yes, Giorgio leur fit former. L'on chargea ce dernier, en sus du score de Michael J. Lewis, de ciseler une mélodie potentiellement "chantable" qui pourrait voisiner sans rougir avec Nessun Dorma, l'archi-classique dont l'homme au mouchoir devint le porte-parole universel, et notre compositeur intrépide s'acquitta avec tous les honneurs de cette mission que maints autres eussent qualifiée d'impossible. D'autant plus mortifiants se révèlent les regrets de voir ce superbe berlingot systématiquement oublié, y compris par ses thuriféraires inlassables, au palmarès de Big John...
Mais au final, s'il n'avait fallu placer sous les feux des projecteurs qu'un seul échantillon de "simili-classique", je pense que j'aurais jeté mon dévolu sur Suna no Utsuwa (Le Vase de Sable), enfanté là aussi en tandem par Yasushi Akutagawa et Mitsuaki Kanno. Heureux hommes que ces deux-là, qui s'emparent des rênes pour ne plus les lâcher lorsque l'enquête policière, rigoureuse et dépouillée, fruit d'un fastidieux travail d'investigation aux quatre coins du Japon, bascule soudain dans le mélodrame fulgurant où tout s'exacerbe. Seul sur scène, retranché de l'assistance pourtant pléthorique par ses souvenirs prééminents, un pianiste de renom livre son chef-d'oeuvre, une performance proustienne au déroulé de laquelle écloront peu à peu tous les secrets de l'incroyable énigme.
Avec La 7ème Cible par contre, pas d'erreur, nous voici bien sur scène, où un autre concerto, pour violon cette fois, attise le drame en train de se nouer avec une expressivité triste bien éloignée des effets de manche colorés de l'amuseur public Cosma. La scène d'ouverture de Wrongfully Accused nous met encore en présence d'un super-héros de l'archet, sauf que Bill Conti, malicieux comme pas deux, prend soin de contaminer le superbe premier degré à l'oeuvre (raffinement des orchestrations, Love Theme scintillant de glamour) de quelques pizzicati ébréchés et d'une guitare électrique prête à tout casser — les sacro-saintes pitreries de Leslie Nielsen obligent.
Monstre colossal de l'art lyrique s'il en fut jamais, situé malgré tout aux antipodes du snobisme bon chic bon genre qui fut longtemps de rigueur dans le Landerneau dit classique, Pavarotti ne tarissait pas d'éloges quant à John Williams à l'occasion du binôme que Yes, Giorgio leur fit former. L'on chargea ce dernier, en sus du score de Michael J. Lewis, de ciseler une mélodie potentiellement "chantable" qui pourrait voisiner sans rougir avec Nessun Dorma, l'archi-classique dont l'homme au mouchoir devint le porte-parole universel, et notre compositeur intrépide s'acquitta avec tous les honneurs de cette mission que maints autres eussent qualifiée d'impossible. D'autant plus mortifiants se révèlent les regrets de voir ce superbe berlingot systématiquement oublié, y compris par ses thuriféraires inlassables, au palmarès de Big John...
Mais au final, s'il n'avait fallu placer sous les feux des projecteurs qu'un seul échantillon de "simili-classique", je pense que j'aurais jeté mon dévolu sur Suna no Utsuwa (Le Vase de Sable), enfanté là aussi en tandem par Yasushi Akutagawa et Mitsuaki Kanno. Heureux hommes que ces deux-là, qui s'emparent des rênes pour ne plus les lâcher lorsque l'enquête policière, rigoureuse et dépouillée, fruit d'un fastidieux travail d'investigation aux quatre coins du Japon, bascule soudain dans le mélodrame fulgurant où tout s'exacerbe. Seul sur scène, retranché de l'assistance pourtant pléthorique par ses souvenirs prééminents, un pianiste de renom livre son chef-d'oeuvre, une performance proustienne au déroulé de laquelle écloront peu à peu tous les secrets de l'incroyable énigme.
Re: Total Trax
Oh le malaise de repenser à ce film, un véritable chef d'oeuvre qui me glace pourtant l'échine.Lee Van Cleef a écrit : ↑ven. 15 août 2025 19:38 Mais au final, s'il n'avait fallu placer sous les feux des projecteurs qu'un seul échantillon de "simili-classique", je pense que j'aurais jeté mon dévolu sur Suna no Utsuwa (Le Vase de Sable), enfanté là aussi en tandem par Yasushi Akutagawa et Mitsuaki Kanno. Heureux hommes que ces deux-là, qui s'emparent des rênes pour ne plus les lâcher lorsque l'enquête policière, rigoureuse et dépouillée, fruit d'un fastidieux travail d'investigation aux quatre coins du Japon, bascule soudain dans le mélodrame fulgurant où tout s'exacerbe. Seul sur scène, retranché de l'assistance pourtant pléthorique par ses souvenirs prééminents, un pianiste de renom livre son chef-d'oeuvre, une performance proustienne au déroulé de laquelle écloront peu à peu tous les secrets de l'incroyable énigme.
J'ai le vinyle de la BO, pas écouté depuis longtemps !