Nouveautés Janvier 2009 : shopping commenté

[Wyatt Earp]

Nouvelle année, nouveaux CD (houlà, c'est bien nul, ça) : donc démarrage d'un topic destiné à lister les NOUVEAUTES (rééditions incluses) que les forumeurs se procurent. Seule condition : qu'elles soient commentées (donc : faut les écouter avant d'en causer) et que ce ne soit pas juste une liste de courses, parce que ça, on s'en fout !
Pour ma part :
THE TALE OF DESPEREAUX (William Ross, Intrada) : l'un des meilleurs scores d'animation que j'ai entendu depuis l'époque Horner. Intrada n'a pas menti : peu de mickey-mousing (et il reste très "Broughtonien") et beaucoup d'action lorgnant vers l'héraldique vaguement médiéval. Excellent album, ceux qui aiment bien A Kid in King Arthur's Court et One Night with the King de J.A.C. Redford devraient apprécier.

[Amra]

Effectivement, Despereaux est une agréable surprise. Pour ma part William Ross a toujours été un très bon orchestrateur alors qu' en compositeur, rien ne m'a jamais vraiment marqué. Ici, il retrouve un style mélangeant Broughton et Debney, sans tomber tout le temps ds le mickey mousing (mais il y en a un peu). Et plus l'on va vers la fin du disque, et plus la musique gagne en profondeur (peut-être parce que Conrad Pope y ajoute son grain de sel). Le CD a été produit car il appartient à Universal et que l'un des termes du contrat avec Intrada et de sortir aussi des nouveautés (il y a peu, c'était death race).

Que vient faire l'étude des blasons (héraldique) ici?

[Wyatt Earp]

Parce que ça le redore. Son blason. A Ross .

[Lee Van Cleef]

Que vient faire l'étude des blasons (héraldique) ici?

Je vois que toi aussi, Amra, ce mot t'intrigue au plus haut point. De mon côté, ça fait déjà bien des années que son usage répété par notre ami André me jette dans des abîmes de perplexité. Pour ce que je crois en avoir compris, il désignerait exclusivement les lourdes partitions symphoniques, en général à tendance médiévale. Mais j'en suis arrivé à croire que si André emploie ce terme avec la régularité d'un métronome, c'est parce qu'il en est tombé amoureux ! C'est vrai que ça sonne bien, aussi, " héraldique ", ça ne manque ni d'allure, ni de prestance (moi, par exemple, j'ai beaucoup d'affection pour " logorrhée ", que je ne manque jamais de balancer à la figure de mes interlocuteurs ébaubis).

[Wyatt Earp]

Pour être tout à fait franc, dans mon esprit l'usage musical de ce terme renvoie aux blasons brandis dans les tournois ou les batailles, lorsque retentissaient les trompettes. Par exemple, pour moi, IVANHOE est un score héraldique, tout comme certains passages de A KNIGHT'S TALE. C'est pas très français, mais ça me semble approprié.

[Edern]

Ô surprise !
Je viens de voir que ton avis sur Gold, André, était en page d'accueil d'Underscores, je pensais le trouver ici

Pour revenir à l'héraldique... le nom "Marek" est marrant dans ce cas, c'est très proche au niveau sonore de "marc'heg" en breton, qui signifie "chevalier"

[Gordon Pym]

GOLD Elmer Bernstein: très sympa, avec une chanson générique qui n'aurait pas déparé dans un James Bond de l'époque. J'aime bien cette période seventies d'Elmer!

TWISTED NERVE / THE BRIDE WORE BLACK: Que dire ? Du Herrmann, quoi. le bonheur. En espérant un jour que Bruce Kimmel nous sorte ENDLESS NIGHT tant qu'il y est...

Et pris en solde dans ma Fnac: BLOOD ON SATAN'S CLAW (ex-ce-llent!!), VAMPYROS LESBOS, LE PASSAGER DE LA PLUIE (un Lai pas si laid que ça).

[Julien]

Et pris en solde dans ma Fnac: BLOOD ON SATAN'S CLAW (ex-ce-llent!!)

En ce qui me concerne ce sont les photos au dos de la pochette qui ont d'abord attisé ma curiosité. Toi aussi non ?

[Gordon Pym]

Yep ! Plus sérieusement, le film est lui même très bon. Et un film dans lequel Linda Hayden se dénude ne peut être mauvais...

[Wyatt Earp]

Ô surprise !
Je viens de voir que ton avis sur Gold, André, était en page d'accueil d'Underscores, je pensais le trouver ici

Pour revenir à l'héraldique... le nom "Marek" est marrant dans ce cas, c'est très proche au niveau sonore de "marc'heg" en breton, qui signifie "chevalier"

En page d'accueil, ça pète plus !
Quant au nom "Marek", je l'ai piqué à un des mes personnages favoris, celui que joue Gerry Butler dans TIMELINE.

[Edern]

Ouaip, j'avais saisi la référence, mais c'est juste que je trouvais la coïncidence marrante

[Scorebob]

TWISTED NERVE... que dire c'est épatant du pur herrmann
MOBY DICK CANTATA... tjrs Herrmann le choeur masculins atteint une intensité dramatique étonnante, un morceau de bravoure lyrique quel compositeur!
DR WHO 1/2 3 et 4 COUPS de coeur de l'année 2008 MURRAY GOLD(smith?) est un brillant compositeur à l'aise dans tous les style ses compositions symphoniques tonitruantes rappellent DAVID ARNOLD et ses james bond mais avec une vraie patte personnelle, un grand musicien pour le cinéma VIENT DE SE REVELER. Ecoutez le sur silva screen uk.
MILLENIUM de SNOW, une superbe intro et un score atmospérique qui vous replonge dans les méandres de cette étrange série apocalyptique. UN MUST

[Krull]

Merci Gordon et Scorebob, vous m'avez fait penser que j'avais oublié d'acheter TWISTED NERVE / THE BRIDE WORE BLACK. Ouf ! Il en restait chez SAE. Enfin, une annulation est toujours possible...

[Gordon Pym]

Merci Gordon et Scorebob, vous m'avez fait penser que j'avais oublié d'acheter TWISTED NERVE / THE BRIDE WORE BLACK. Ouf ! Il en restait chez SAE. Enfin, une annulation est toujours possible...

Le son sur TWISTED NERVE est très bon (stéréo). Pour LA MARIEE ETAIT EN NOIR c'est juste le 45t nettoyé et décliqué (mono), mais ça reste très correct aussi.

Pour ses prochaines sorties Bruce Kimmel ferait bien de s'organiser un peu mieux, plutôt que de le proposer en préco avant même l'annonce officielle sur son site.

[Homer]

- Jerry Goldsmith : The Early Years Vol.1 : une pure merveille. Je ne sais plus qui m'en avait déjà dit le plus grand bien, en me le comparant avec ses travaux pour A Patch of Blue ou Studs Lonigan (2 de mes scores préférés)...eh bien cette personne a vu totalement juste !
Notamment ses compositions pour Playhouse 90 (j'adore l'harmonica), pleine de tendresse et de mélancolie.
Mention spéciale également à l'épisode de Perry Mason, avec son "Love Theme" que l'on retrouvera près de 10 ans plus tard dans The Sand Pebbles (un de mes "love themes" préférés ).

- The Boys From Brazil : une valse qui tue, des morceaux d'actions qui tuent, des orchestrations qui tuent....bref, un score qui tue.

[Wyatt Earp]

A la base, le topic se limite aux nouveautés, histoire que les gens y jettent un oeil pour avoir une idée de ce qui vient de sortir et de ce que ça vaut.... Pour le reste mieux vaut rester dans le topic "qu'écoutez-vous en ce moment".

[Homer]

D'accord.

[Wyatt Earp]

REVOLUTIONARY ROAD (Thomas Newman) : typiquement le genre de score qui doit plaire si on a aimé le film (que je n'ai pas encore vu). Reste qu'il serait temps que Newman se renouvelle un peu (ou s'attaque à d'autres genres de sujets), car la musique est interchangeable avec celles de (insérez n'importe laquelle de ses béos pour des mélos). Gaffe, Thomas, avec Desplat t'as une sacrée concurrence, maintenant...
Cela dit, étant un ex-admirateur du Newman romantique découvert dans les 90's, je trouve son usage des violons toujours aussi séduisant. L'ensemble est très intimiste (beaucoup de piano), voire fantômatique avec, comme d'hab, le thème (enfin, le motif, plutôt) qui décolle (un peu) en final. Vite écouté, vite oublié, mais je reste curieux de l'entendre à l'image.

THE SPIRIT (David Newman) : nettement plus doué et imprévisible que son frangin, le père David. Le score est à la fois héroïque (avec un thème et des passages d'action formidablement entraînants qui évoquent THE PHANTOM et SPIDER-MAN 2), glamour/jazzy (harmonica style THE UNTOUCHABLES, saxo à la SIN CITY...), exotique ("Plaster of Paris Dance" ressemble à du Thomas Newman en mode boléro), parfois hispanisant, romantique ("Lorelei You're Mine", dont le violoncelle évoque THE VILLAGE)... C'est extrêmement varié mais le tout reste cohérent, et surtout magnifiquement écrit et rythmé.

[Rorschach]

THE SPIRIT (David Newman) : Le score est à la fois héroïque (avec un thème et des passages d'action formidablement entraînants qui évoquent THE PHANTOM et SPIDER-MAN 2), glamour/jazzy (harmonica style THE UNTOUCHABLES, saxo à la SIN CITY...), exotique ("Plaster of Paris Dance" ressemble à du Thomas Newman en mode boléro), parfois hispanisant, romantique ("Lorelei You're Mine", dont le violoncelle évoque THE VILLAGE)... C'est extrêmement varié mais le tout reste cohérent, et surtout magnifiquement écrit et rythmé.

J'ai écouté deux fois The Spirit.
Effectivement il y a de tout mais sincèrement j'ai trouvé ça bordélique et surtout ennnnnnnnnuyeux.
C'est pour moi la grosse déception de ce début d'année 2009.

[Lancelot]

Je serais curieux d'entendre ça car dans le film (nul), la musique est sous-mixée, on ne l'entend pratiquement pas...

[Walden]

j'ai un très bon souvenir de la musique dans le nanar de Frank Miller, je serais curieux d'écouter ça en disque

[Laugi]

PUSHING DAISIES (Jim Dooley) [Varese Sarabande - 21 décembre 2008]

un achat impulsif de ce début d'année, suite à la séance de rattrapage de cette série rediffusée sur Canal+ Family. Vous m'avez compris, si vous avez accroché à ce nouveau programme de l'auteur Bryan Fuller de DEAD LIKE ME, vous retrouverez tout le charme en 66 minutes avec les 3 chansons type comédie musicale en guise de prélude... on retrouve la féerie de Danny Elfman façon EDWARD AUX MAINS D'ARGENT (normal, le créateur s'en est inspiré pour son décor, du coup, Dooley suit le mouvement...)avec le leitmotiv de la sérénade en "old Hollywood late romantic fashion" (dixit Fuller dans le livret), cet aspect années 50 de la série se retrouve musicalement dans 'Chuck's swing' ou encore 'Waltz'. On a des morceaux loufoques au style clownesque voire accompagné par le bruit typique d'une machine à écrire interrompu par le 'chant' d'un tyrolien (piste 33, 'Victor Narrowmore') et de l'action pure Zimmerienne mais toujours avec une pointe de légèreté, l'excellent 'Wilfred Woodruuf's War illustrant la fameuse scène du duel à l'épée. Niveau référence classique, on a un peu du Camille Saint-Saëns mode 'Aquarium' du Carnaval des Animaux ou carrément la reprise dissimulée de la Danse de la fée Dragée de Tchaïkovski (qui mange les pissenlits pas la racine, LOL) dans la dernière minute de 'Change of heart' ! Pour le dessert, Varese nous a concocté, en picture-disc, une tarte à la cerise ! Miam !

[Amra]

Andre a crit :
THE SPIRIT (David Newman) : nettement plus doué et imprévisible que son frangin, le père David. Le score est à la fois héroïque (avec un thème et des passages d'action formidablement entraînants qui évoquent THE PHANTOM et SPIDER-MAN 2), glamour/jazzy (harmonica style THE UNTOUCHABLES, saxo à la SIN CITY...), exotique ("Plaster of Paris Dance" ressemble à du Thomas Newman en mode boléro), parfois hispanisant, romantique ("Lorelei You're Mine", dont le violoncelle évoque THE VILLAGE)... C'est extrêmement varié mais le tout reste cohérent, et surtout magnifiquement écrit et rythmé.

Effectivement, on ressent tout ça à l'écoute. Pour ma part, je pensais plus à batman qu'à spiderman. Sinon l'harmonica de Morricone (et plein d'autres détails par ci par là), le sax de sin city, etc... y'a de tout ça. A vrai dire, on ressent plein de bonnes choses sur chaque track.
Et le savoir faire de David Newman qui s'offre une superbe musique de film noir dans laquelle il n'y a pratiquement pas de morceau à jeter. Bien content que Silva ait sorti le CD. Le livret est un dépliant qui comporte sur une face un dessin "inédit" de Frank Miller. Pas trop difficile de dire que c'est pour l'instant le meilleur album de 2009 (et forcément vu la concurrence entre le revolutionnary road qui nous rappelle affreusement que Thomas Newman n'a plus rien à dire et un Benjamin Button qui ne trouve sa supposée voie que par la vision du film car de façon intrasèque, bof quoi... à vrai dire, le seul score notable en dehors du spirit serait peut-être celui de "the reader" qui malgré son calme apparent apparait comme très bien travaillé et offre une écoute très agréable)

[Wyatt Earp]

Je me suis finalement laissé tenter par le JOHN PAUL JONES de Steiner chez FSM, qui m'avait fait (très) vaguement dresser l'oreille chez Amra (oui, bon, je l'ai pas pris à Cinémusique, mais j'avais un bon Fnac !). J'admire beaucoup Steiner sans en être vraiment un fan, parce que je trouve son style trop lourd et trop daté. Sauf qu'il y a des fois où ça passe bien, et là c'est le cas, en tout cas sur l'essentiel de ce score nautique et martial orchestré avec pas mal de finesse. Des fois, ça ressemble plus à de la musique de chasse à courre (on entendrait presque les toutous aboyer) qu'à de la musique de swashbuckler, mais ce n'est guère gênant et côté romance les violons sont très éloquents.
Le score qui complète le CD, PARRISH, m'a beaucoup fait penser à RAINTREE COUNTY (lequel s'inspirait de GONE WITH THE WIND et, à mon sens, le surpassait), avec des passages plus rythmés pas loin d'évoquer le Barry des sixties. Vraiment très agréable, et complété par des versions inédites et glamour ("pop" de l'époque, quoi) des thèmes de GONE WITH THE WIND et A SUMMER PLACE.
Dans l'ensemble, un chouette album qui m'a donné envie de me repencher 1/ sur Steiner et 2/ sur les scores glamour des années 50/60.

[Walden]

CHE de Alberto Iglesias :

un vrai score d'atmosphère, d'ambiances, mais superbement écrit

le genre de musique qui convient parfaitement aux demandes musicales de Soderbergh qui ne privilégie pas, on le sait, dans ses drames, des partitions romantiques ou lyriques, tout simplement parce que sa manière de filmer, dans ce film en particulier, cette façon de faire progresser les comédiens dans un décor (naturel) ne nécessite absolument pas de sentimentalisme, d'autant qu'il nous raconte un moment d'Histoire très connoté idéologiquement (par son héritage) sans jugement de valeur, donc pas d'héroïsation superflue, c'est ce qui transparait dans cette partition

la musique dans le film est bien dosée, elle joue parfaitement le rôle voulue par le cinéaste

Cela ne veut pas dire que le compositeur est indifférent, car il revient à Alberto Iglesias le soin de distiller des moments psychologiques, qui s'accordent avec les personnages, leur situation, le lieu de l'action
Iglesias accompagne ces combattants révolutionnaires dans leur combat, leur peur, leurs doutes, leurs victoires

et en fonction de ces sujets là (action, personnages, etc) il accorde alors l'instrumention et l'écriture, soit un ensemble instrumental, soit des ambiances, soit un solo, un duo, etc

dans "ambush" j'adore cette idée d'utiliser les vents dans de longues tenues dissonnantes avec le son pincé de ce qui ressemble à des flûtes à bec

"camino a la habana", c'est le moment de la victoire, la marche est optimiste, généreuse, superbe !

Globalement la partition est acoustique, avec un complément électronique très subtil, petit ensemble orchestrale, rôle donné à toutes les familles : percussions, cordes, cuivres, vents, etc dans un style qui évoquerait parfois l'approche d'un Jerry Fielding (sans peut-être sa complexité), ou d'un Jerry Goldsmith, sans thématique mais des textures, des ponctuations, avec des moments très précis pour le cor anglais, les cordes en sourdine, des moments d'écriture très contemporaine des cordes, des moments où l'on se retrouve avec un duo de la flûte basse et la harpe

l'instrument qui incarne le Che, c'est la guitare ("doctor guevara"), l'écriture contraste alors vraiment avec les tensions orchestrales (l'action, l'Histoire en marche) la guitare est simple, pure, émouvante, elle est le portrait d'un homme

le plus beau moment de l'album : la musique qui accompagne l'éxécution du Che ("La Higuera, october 9, 1967"), quand la guitare apparaît, après l'angoisse exprimée par le quatuor et les ambiances électroniques, à 1:48, ces accords de guitare seule, que c'est beau, l'émotion est brute, elle exprime alors la solitude, la perte, un peu à la manière de Horner dans Field of Dreams, puis le thème est repris par les cordes dans un adagio très émouvant, enfin le morceau se termine, un crescendo électronique qui s'interrompt brutalement !

ce moment d'émotion, on l'attendait dans l'album et il arrive de façon surprenante pour accompagner le moment le plus tragique

j'ai hâte de voir la scène qui correspond à cette musique (dès le 28 en salle) car je m'imaginais en l'écoutant tout à fait la manière de la filmer, la musique dictait les images...je serai curieux de voir si mon intuition correspond avec l'intention du cinéaste, c'est vraiment un moment magique quand une musique peut si bien déclencher l'imagination alors qu'on a pas encore vu la scène

la prise de son est superbe

pour terminer l'album, deux très belles chansons, j'adore le refrain de Balderrama, ça prend aux tripes cette musique là ! Et Fusil contra Fusil, pareil !