Marc Shaiman
Publié : dim. 30 déc. 2018 11:13
Marc Shaiman débute sa carrière comme directeur musical de cabaret, ce qui l'initie à la fois à l'orchestre et à la chanson. Dans les années 80 il devient arrangeur pour Bette Midler et Billy Crystal (notamment pour le Saturday Night Live), ce qui le mène naturellement à devenir compositeur/arrangeur pour leurs films au cinéma : à commencer par Quand les jumelles s'emmêlent en 1988 et Quand Harry rencontre Sally en 1989, qui lancera réellement sa carrière à Hollywood et le fera devenir le partenaire musical privilégié des autres films de Rob Reiner, enchaînant donc avec le thriller Misery en 1989, sa première composition orchestrale complexe, dans laquelle son talent pour la musique dodécaphonique le fait rentrer par la grande porte des compositeurs orchestraux américains.
Suivront une suite de grands succès qui le feront s'affirmer parmi les grands compositeurs symphoniques des années 90 dans différents genres (le fantastique dans La famille Addams 1 & 2, le western dans L'amour, la vie, les vaches 1 & 2, le drame dans Des hommes d'honneur, le romantique dans Le président et Miss Wade, l'aventure dans George de la jungle, ou encore la comédie dramatique dans Docteur Patch) et comme superviseur musical pour comédies (Nuits Blanches à Seattle, Sister Act 1 & 2, Forget Paris).
Il compose en 2002 pour Broadway ce qui restera l'oeuvre la plus acclamée de sa carrière : Hairspray, une comédie musicale basée sur le film de John Waters, qui sera adaptée en 2007 pour le cinéma.
En 2004, sa partition pour Team America: World Police est remplacée par celle de Harry Gregson-Williams, ce qui le décide à ralentir ses travaux pour Hollywood et multiplier ceux à Broadway, dont une adaptation de Charlie et la chocolaterie en 2013 sur la scène Londonienne.
Son grand retour à Hollywood sera remarqué dans Mary Poppins Returns en 2018, la suite plus de 50 ans après d'une comédie musicale culte qu'il n'a jamais caché admirer. Il y compose des chansons d'une remarquable qualité, drôles et tendres, à la fois en hommage aux frères Sherman et dotées du style Shaiman désormais bien affuté. Son score instrumental revient également aux grandes pages orchestrales qu'il avait su écrire dans les années 90, renouant avec un style bien oublié à Hollywood.