Graeme Revell
Publié : lun. 13 oct. 2014 15:11
D'ici peu sortira chez La-La Land le score inédit de Titan A.E. de Graeme Revell pour le film d'animation de Don Bluth, sorti en 2000.
L'occasion de créer un fil de discussion consacré au compositeur néo-zélandais, pas le plus populaire parmi les béophiles.
Graeme Revell est né en 1955 à Auckland. Son plus gros succès reste The Crow (1994).
Formé au piano et cor d'harmonie, il débute sa carrière musicale avec le groupe SPK, aux claviers et percussions, dont il est un des fondateurs en 1978 (si j'ai bien suivi, c'est comme aide-soignant dans un hôpital psychiatrique qu'il a rencontré les autres membres initiaux de SPK ). On peut trouver pas mal de morceaux du groupe sur YouTube. C'est essentiellement de l'électro expérimentale, bruitiste et sombre.
Pour vous donner une idée voici des liens vers les albums de SPK Leichenschrei (1982) et le déjà beaucoup moins barré Zamia Lehmanni: Songs Of Byzantine Flowers (1986). On peut trouver dans ce dernier pas mal de sonorités qu'on retrouvera plus tard dans les scores de Dead Calm et The Crow notamment. La plupart des albums de SPK semblent épuisés et proposés d'occasion à des prix assez élevés.
Dans une optique un peu moins radicale il compose en solo l'album The Insect Musicians (1986) où il se sert de samples de bruits d'insectes qu'il manipule et mélange à des sons et mélodies électroniques (voilà un extrait).
Très porté sur l'électronique, la majeure partie de ses travaux sont remplis de samples (il s'était apparemment constitué une banque de samples de chants et instruments traditionnels en parcourant l'Océanie).
Il a reçu l'équivalent d'un oscar/césar australien pour son premier travail au cinéma avec Dead Calm en 1989.
On sent que Revell s'est efforcé de "faire ses devoirs" sur ses premiers scores en se frottant à l'orchestre en 1990 et 1991 avec Child's Play 2 et The People Under The Stairs ou encore The Hand that Rocks the Cradle, puis de grosses partitions symphoniques avec Street Fighter (1994) et Mighty Morphin' Power Rangers: The Movie (1995).
Malgré tout, Revell a toujours gardé un son new age/indus très marqué qui semble le porter vers des projets au ton un peu décalé ou "hype", souvent visuellement stylisés (ou prétentieux et fauchés, c'est selon). Outre le succès de The Crow, il signe en 1995 le score de Strange Days (resté inédit en très grande partie) qui semble correspondre tout à fait à son style.
C'est après que ça se gâte lentement.
A partir de la fin des années 1990, Revell enchaîne pas mal de projets où le budget musical semble plus ou moins inexistant (à moins que ça ne soit la faute à son poil dans la main?), le résultat sonne souvent cheap. Heureusement, entre deux boulots pas terribles vient un plus gros projet qui lui permet d'essayer de faire meilleure impression.
L'un de ses travaux les plus plus populaires de cette période parmi les béophiles est certainement The Saint en 1997, où il reprend le thème de la série des années 1960 composé par Edwin Astley mais dans une ambiance complètement différente.
Beaucoup des films sur lesquels il travaille à la fin de cette période sont des flops commerciaux ou critiques (Red Planet, Titan A.E.), sans compter la partition rejetée de The 13th Warrior (un mélange entre The Crow et Braveheart de James Horner).
Puis petit à petit au cours des années 2000-2010 il semble s'appliquer de moins en moins (Open Water, The Fog, The Ruins) malgré quelques sursauts (Out Of Time et Daredevil notamment). C'est surtout son travail pour David Twohy avec le débrouillard Pitch Black et l'impressionnant The Chronicles Of Riddick qui se fait remarquer.
Au début de sa carrière, son intérêt pour l'électronique et les samples apportaient quelque chose de relativement "frais". Après quelques temps, il semble surtout s'être reposé sur les banques de samples que tout (aspirant) compositeur possède (en triple)...
Depuis cinq ou six ans, Revell semble être en semi-retraite et ne travaille plus autant qu'avant.
Ses deux dernières partoches en date, Shark Night et Riddick, sont assez catastrophiques.
Pendant pas mal de temps, ses scores ont été enrichis des travaux du gallois Brian Williams, plus connu sous le nom de Lustmord ("designeur sonore", "designeur musical", responsable des samples ou compositeur de musiques additionnelles selon les crédits) jusqu'à Idle Hands/The 13th Warrior en 1999 et des orchestrations et musiques additionnelles de l'excellent Tim Simonec jusqu'à Pineapple Express en 2008. Leurs contributions ont été essentielles à la carrière de Revell, à mon humble avis.
Généralement, je trouve toujours un élément qui sort de l'ordinaire dans une musique de Revell, que ce soit un son spécifique, la combinaison inattendue de certaines sonorités (No Escape, Hard Target), mais surtout des mélodies un peu étranges, avec des accords inattendus, comme si elles étaient déformées, bancales. J'aime beaucoup le thème de Below (2002) par exemple, que je trouve assez bizarre dans sa mélodie alors que l'instrumentation est très simple.
L'occasion de créer un fil de discussion consacré au compositeur néo-zélandais, pas le plus populaire parmi les béophiles.
Graeme Revell est né en 1955 à Auckland. Son plus gros succès reste The Crow (1994).
Formé au piano et cor d'harmonie, il débute sa carrière musicale avec le groupe SPK, aux claviers et percussions, dont il est un des fondateurs en 1978 (si j'ai bien suivi, c'est comme aide-soignant dans un hôpital psychiatrique qu'il a rencontré les autres membres initiaux de SPK ). On peut trouver pas mal de morceaux du groupe sur YouTube. C'est essentiellement de l'électro expérimentale, bruitiste et sombre.
Pour vous donner une idée voici des liens vers les albums de SPK Leichenschrei (1982) et le déjà beaucoup moins barré Zamia Lehmanni: Songs Of Byzantine Flowers (1986). On peut trouver dans ce dernier pas mal de sonorités qu'on retrouvera plus tard dans les scores de Dead Calm et The Crow notamment. La plupart des albums de SPK semblent épuisés et proposés d'occasion à des prix assez élevés.
Dans une optique un peu moins radicale il compose en solo l'album The Insect Musicians (1986) où il se sert de samples de bruits d'insectes qu'il manipule et mélange à des sons et mélodies électroniques (voilà un extrait).
Très porté sur l'électronique, la majeure partie de ses travaux sont remplis de samples (il s'était apparemment constitué une banque de samples de chants et instruments traditionnels en parcourant l'Océanie).
Il a reçu l'équivalent d'un oscar/césar australien pour son premier travail au cinéma avec Dead Calm en 1989.
On sent que Revell s'est efforcé de "faire ses devoirs" sur ses premiers scores en se frottant à l'orchestre en 1990 et 1991 avec Child's Play 2 et The People Under The Stairs ou encore The Hand that Rocks the Cradle, puis de grosses partitions symphoniques avec Street Fighter (1994) et Mighty Morphin' Power Rangers: The Movie (1995).
Malgré tout, Revell a toujours gardé un son new age/indus très marqué qui semble le porter vers des projets au ton un peu décalé ou "hype", souvent visuellement stylisés (ou prétentieux et fauchés, c'est selon). Outre le succès de The Crow, il signe en 1995 le score de Strange Days (resté inédit en très grande partie) qui semble correspondre tout à fait à son style.
C'est après que ça se gâte lentement.
A partir de la fin des années 1990, Revell enchaîne pas mal de projets où le budget musical semble plus ou moins inexistant (à moins que ça ne soit la faute à son poil dans la main?), le résultat sonne souvent cheap. Heureusement, entre deux boulots pas terribles vient un plus gros projet qui lui permet d'essayer de faire meilleure impression.
L'un de ses travaux les plus plus populaires de cette période parmi les béophiles est certainement The Saint en 1997, où il reprend le thème de la série des années 1960 composé par Edwin Astley mais dans une ambiance complètement différente.
Beaucoup des films sur lesquels il travaille à la fin de cette période sont des flops commerciaux ou critiques (Red Planet, Titan A.E.), sans compter la partition rejetée de The 13th Warrior (un mélange entre The Crow et Braveheart de James Horner).
Puis petit à petit au cours des années 2000-2010 il semble s'appliquer de moins en moins (Open Water, The Fog, The Ruins) malgré quelques sursauts (Out Of Time et Daredevil notamment). C'est surtout son travail pour David Twohy avec le débrouillard Pitch Black et l'impressionnant The Chronicles Of Riddick qui se fait remarquer.
Au début de sa carrière, son intérêt pour l'électronique et les samples apportaient quelque chose de relativement "frais". Après quelques temps, il semble surtout s'être reposé sur les banques de samples que tout (aspirant) compositeur possède (en triple)...
Depuis cinq ou six ans, Revell semble être en semi-retraite et ne travaille plus autant qu'avant.
Ses deux dernières partoches en date, Shark Night et Riddick, sont assez catastrophiques.
Pendant pas mal de temps, ses scores ont été enrichis des travaux du gallois Brian Williams, plus connu sous le nom de Lustmord ("designeur sonore", "designeur musical", responsable des samples ou compositeur de musiques additionnelles selon les crédits) jusqu'à Idle Hands/The 13th Warrior en 1999 et des orchestrations et musiques additionnelles de l'excellent Tim Simonec jusqu'à Pineapple Express en 2008. Leurs contributions ont été essentielles à la carrière de Revell, à mon humble avis.
Généralement, je trouve toujours un élément qui sort de l'ordinaire dans une musique de Revell, que ce soit un son spécifique, la combinaison inattendue de certaines sonorités (No Escape, Hard Target), mais surtout des mélodies un peu étranges, avec des accords inattendus, comme si elles étaient déformées, bancales. J'aime beaucoup le thème de Below (2002) par exemple, que je trouve assez bizarre dans sa mélodie alors que l'instrumentation est très simple.