Akira Ifukube

Discussions autour de la musique de film, de télévision et de jeu vidéo
Avatar de l’utilisateur
Lee Van Cleef
Inside Man
Messages : 11526
Inscription : ven. 28 nov. 2008 19:31

Akira Ifukube

Message non lu par Lee Van Cleef »

Sauf erreur passible du châtiment dont nul ne se relève sur le gibet terrible d'UnderScores, Akira Ifukube, le "Herrmann qui venait du soleil levant" (le vieux Van Cleef aime les raccourcis de feignasse), membre éminent de la sainte Trinité nippone avec les non moins géniaux Toru Takemitsu et Masaru Sato, n'avait pas encore obtenu le privilège d'un topic personnel pourvu d'un minibar, d'abondantes réserves de la poudre qui fait voir la vie en rose et d'un coussin sur lequel on aurait brodé ses initiales. Le tort est désormais réparé. Pour commencer, parce qu'il le vaut bien. Et ensuite, parce que le géniteur des inoubliables symphonies "godzillesques" (bon courage à Bear McCreary pour proposer quelque chose d'aussi viscéralement original) est depuis peu à l'honneur grâce à la parution plus-définitive-ça-se-peut-pas, chez les braves gens de Cinema-Kan, de Wanpaku ōji no Orochi Taiji (Le Petit Prince et le Dragon à Huit Têtes). Pour qui tiendrait absolument à jouer le rabat-joie de service, il y a matière dans cette opulente partition à dénoncer d'un index comminatoire l'inclination récurrente d'Ifukube à l'auto-citation. Un subterfuge auquel il ne recourait, la mort dans l'âme selon ses dires, que pour pallier aux délais parfois asphyxiants qui lui étaient accordés plutôt qu'à une crise aigüe d'inspiration.

Il faut malgré tout se rendre à l'évidence : impossible de résister à ce valeureux petit prince ! Forte d'un instrumentarium délicieusement panaché qui fait merveille dans les gambades folkloriques, fracassante comme il se doit, à telle enseigne qu'elle peut toiser sans baisser les yeux un seul instant les plus colériques kaiju eigas du grand Akira, la musique emporte les arguties emberlificotées sur son passage. Tout Ifukube ou presque y est contenu, pour un festin mélomane comme l'on n'est pas près d'y planter à nouveau les crocs. Gentlemen, à vos tirelires ventrues !
Avatar de l’utilisateur
Julien
Wicker Man
Messages : 2309
Inscription : sam. 20 sept. 2008 11:46

Re: Akira Ifukube

Message non lu par Julien »

Concernant Le petit Prince et le Dragon, je sais qu'en plus de la musique, il s'est aussi occupé des effets sonores qui sont d'ailleurs assez intéressants. Je crois qu'il y a d'ailleurs certains de ses effets inclus dans l'enregistrement cd. Sinon, je trouve que cette partition conviendrait idéalement à un ciné-concert. La musique est très présente et le film assez émouvant. Mais je pense que l'on peut encore attendre de nombreuses décennies avant que pareil miracle ne se produise.
Avatar de l’utilisateur
Dadid
Iron Man
Messages : 8987
Inscription : mer. 15 oct. 2008 09:33

Re: Akira Ifukube

Message non lu par Dadid »

On pourrait l'envisager au japon, pourquoi pas, mais en France effectivement ça semble hautement improbable à moins qu'un fan mécène devenu fou... :mrgreen: C'est vrai pour Ifukube d'une manière générale, dont les interventions sur les tablettes saisonnières de nos salles de spectacle toutes années confondues doivent pouvoir se compter les doigts d'u seul pied... Je suis d'autant plus heureux d'avoir pu assister au récent concert de piano à la Maison du Japon, même si ce n'était pas de la BO.

Lee, à propos de Le petit Prince et le Dragon, puisque tu as craqué pour l'édition des bandes originales, pourrais-tu nous dire si elle apporte un plus musical par rapport à la version réenregistrée de la collection Ifukube ? Bien que mono et d'une qualité que je suppose très moyenne, comme il s'agit de la véritable BO, on peut l'imaginer plus typée, plus colorée... Mais la différence vaut-elle un rachat ?
Avatar de l’utilisateur
Lee Van Cleef
Inside Man
Messages : 11526
Inscription : ven. 28 nov. 2008 19:31

Re: Akira Ifukube

Message non lu par Lee Van Cleef »

Dadid a écrit :Lee, à propos de Le petit Prince et le Dragon, puisque tu as craqué pour l'édition des bandes originales, pourrais-tu nous dire si elle apporte un plus musical par rapport à la version réenregistrée de la collection Ifukube ? Bien que mono et d'une qualité que je suppose très moyenne, comme il s'agit de la véritable BO, on peut l'imaginer plus typée, plus colorée... Mais la différence vaut-elle un rachat ?
J'en sais fichtre rien, étant donné que le réenregistrement dont tu parles n'est jamais passé entre mes doigts avides. Seul le double album paru il y a dix ans, Akira Ifukube - Film Music Collection, m'avait précédemment donné en pâture deux morceaux, point exagérément grésillants, issus de Wanpaku ōji no Orochi Taiji. Il n'empêche, même sans la moindre ancre comparative à ma disposition, je trouve que les chouettes gaillards de Cinema-Kan ont fait du joli travail. Il se raconte d'ailleurs à leur propos que les récentes rééditions des kaiju d'Ifukube, parues sous leur bannière, affichent de meilleures dispositions sonores que leurs grandes soeurs estampillés Toho Music ou Futureland.
Avatar de l’utilisateur
Dadid
Iron Man
Messages : 8987
Inscription : mer. 15 oct. 2008 09:33

Re: Akira Ifukube

Message non lu par Dadid »

Et bien, pour le plaisir de tous, (re)voici les deux suites réenregistrées : suite 1 et suite 2

Concernant Cinema-kan, cette page est effectivement d'une beauté sans nom ! :mrgreen: Reste à repérer le meilleur dans ce qui s'y trouve...
Avatar de l’utilisateur
Lee Van Cleef
Inside Man
Messages : 11526
Inscription : ven. 28 nov. 2008 19:31

Re: Akira Ifukube

Message non lu par Lee Van Cleef »

L'avenir seul nous dira si Bukimisha, collectif a capella teinté de mysticisme du pays du Soleil Levant, s'est réellement décidé à enclencher la vitesse supérieure ou s'il ne s'agissait en fin de compte que d'une foucade sans lendemain. Toujours est-il que National Forest, le dernier-né du groupe, qui se propose de redonner couleurs et santé à la musique bien oubliée d'Akira Ifukube pour un documentaire, relève de l'inédit dans son corpus jusqu'alors exclusivement choral. Un vrai orchestre a été réquisitionné cette fois, non exempt en début de programme d'une poignée de (légers) couacs, que les cuivres, rassérénons-nous, s'empressent au plus tôt de corriger. En bref, un réenregistrement aux petits soins, d'où les antiennes favorites du compositeur (impossible de ne pas songer, à intervalles réguliers, aux nuées de kaiju eiga et de jidai geki jouissant de ses fameux accès tantôt belliqueux, tantôt lancinants) ressortent briquées de propre.
Répondre