Alex NORTH, le topic!

[Janus]

Je n'ai pas trouvé de topic consacré à Alex North et son oeuvre, si ce n'est un consacré à Spartacus et un second sur 2001. Cependant, de la période baptisée "L'âge d'or hollywoodien, hormis Bernard Herrmann qui a toujours été pour moi un compositeur un peu à part et un symphoniste de premier ordre, Alex North occupe l'autre place de choix, avec, tout près de lui, Leonard Rosenman. Je l'ai toujours préféré aux Steiner, Rozsa, Waxman, Tiomkin... Son "symphonique" et, plus globalement, son approche musicale m'intéresse depuis longtemps. Je l'avais découvert par sa délicieuse et délicate partition pour le film de John Huston sorti en 1984, Au-dessous du volcan qui demeure en quelque sorte mon oeuvre fétiche de ce compositeur. Ensuite, j'ai beaucoup aimé The Dead un autre film de John Huston (1987). Puis il y a bien sûr Spartacus qui, outre un très attachant thème d'amour, développe un "symphonique" qui me plait beaucoup par ses structures sonores et ses orchestrations inventives, un "symphonique" qui n'abuse pas de la masse, bien au contraire, offre une vraie valeur aux instruments, explore des combinaisons instrumentales aérées et séduisantes...et croyez-moi, c'est mille fois plus intéressant à mes oreilles que des marches romaines clinquantes ou des fanfares pachydermiques...J'étais heureux de redécouvrir ce superbe "symphonisme" de cinéma où force illustrative et inventivité purement musicale se rejoignent dans un bel équilibre des couleurs.

Quelles sont les musiques que vous connaissez d'Alex North?
Quelles sont vos préférences?
Quelles sont les partitions encore inédites en cd que vous attendez avec impatience?
Et de celles qui n'ont encore jamais été éditées, ni en cd ni en 33tours?

[Odelay]

De lui j'ai
Cléopatre
The Misfits
A tramway nommé Désire.
2001 (rejeté)

Et je pense que c'est tout. Je croyais que j'en avais plus, surtout que j'apprécie beaucoup ces partitions, ma préférée étant "Un tramway". J'aime également l'approche assez complexe de Cléopatre qui s'éloignait de ce qu'avait pu faire Rozsa et qui renouvelait le son des péplums.
Sinon le thème principal de "The Misfist" avait été un gros coup de coeur quand je l'avais entendu pour la première fois et c'est pour cela que j'avais acheté le Ryko.

[Mortimer]

Dans l’ensemble j’aime bien ses scores. Difficile de dire quel est mon préféré. Cléopâtre peut être ou encore All Fall Down ! J’ai un petit faible pour le score intimiste du dernier Huston The Dead (Gens de Dublin)

[Misquamacus]

Bien moins connu, j'adore "Rich Man, Poor Man". Je suivais la série enfant (avec ce salaud de Falconetti, mais je vous parle d'un temps...) et le générique était magnifique. Le CD est très sympa.

[DarkCat]

J'aime aussi assez bien ce compositeur, même si je n'ai que 25 titres de lui.
Pour ma part, mes CD préférés sont "Africa", "Bite the Bullet", "The Devil's Brigade", "DragonSlayer", "Hot Spell", "The King and Four Queens / Wonderful Country", "Pony Soldier", "The Agony and the Ecstasy", "The Racers", "The Rainmaker", "The Shoes of the Fisherman", "South Seas Adventure" et "Viva Zapata!".
Bref, que des drames sociaux !

Par contre, j'ai un doute sur les titres suivants, n'en ayant plus aucun souvenir : "Hard Contract", "Cleopatra", "Desiree", "Les Misérables" et "The 13th Letter".

[Mortimer]

Quelles sont les partitions encore inédites en cd que vous attendez avec impatience?
Et de celles qui n'ont encore jamais été éditées, ni en cd ni en 33tours?

[Julien]

En ce qui me concerne, j'aimerais beaucoup une édition "officielle", c'est-à-dire avec un son de qualité, de The Bad Seed, sur lequel il avait fait une composition vraiment intéressante ; assez proche de Bartók par moment. Il me semble pour l'instant que les versions qui existent, celle en particulier de Tsunami, sont assez passable au niveau de la qualité du son. Sinon, un morceau que j'apprécie beaucoup de lui, c'est Little Girl, extrait du film Le Sanctuaire, où il développe un thème jazz lugubre obsessionnel assez fascinant. Il était très apprécié par Goldsmith, qui a dû lui "piquer" quelques trouvailles orchestrales je pense.

[Janus]

ma préférée étant "Un tramway".

A l'époque, il y a environ 20 ans de cela, peut-être un peu moins, j'avais été très enthousiasmé par cet achat, puis à l'écoute j'avais trouvé cette musique indigeste. Ce qui m'avait plu dans le film ne me plaisait plus autant dans une écoute seule. J'ai cependant l'intuition que depuis l'eau a coulé sous les ponts et qu'il faudrait que j'y revienne.

J'aime également l'approche assez complexe de Cléopatre

Cléopatre m'a toujours intéressé bien que je ne connaisse ni la musique ni le film. Je m'étais arrêté à son magnifique Spartacus et m'étais dit que j'attendrai de voir le film de Joseph Leo Mankiewicz que je n'ai bien évidemment pas encore vu.

Cléopatre qui s'éloignait de ce qu'avait pu faire Rozsa et qui renouvelait le son des péplums.

Voilà une précision qui est faite pour stimuler mon envie de découvrir cette oeuvre!

J’ai un petit faible pour le score intimiste du dernier Huston The Dead (Gens de Dublin)

Je te rejoins complètement sur cette B.O.. Il y a d'ailleurs longtemps que je ne l'ai pas remise dans mon lecteur. Je l'ai couplée avec une autre de ses compositions, seulement j'ai oublié le titre. Une réécoute s'impose doublement.

"Viva Zapata!".

J'avais découvert cette partition à la même époque que Un Tramway nommé Désir mais sans grand succès. Comme je l'ai dit, de l'eau a coulé sous les ponts depuis, il faudrait que j'y revienne.

Personne n'a cité, me semble-til, Qui a peur de Virginia Woolf?. J'avais parcouru une partie ce qu'il composa pour 2001 et avais apprécié.

Il était très apprécié par Goldsmith, qui a dû lui "piquer" quelques trouvailles orchestrales je pense

Personnellement, j'en suis convaincu et c'est d'ailleurs une réflexion que je me suis faite en réécoutant Spartacus.

[Mortimer]

J’ai un petit faible pour le score intimiste du dernier Huston The Dead (Gens de Dublin)

Je te rejoins complètement sur cette B.O.. Il y a d'ailleurs longtemps que je ne l'ai pas remise dans mon lecteur. Je l'ai couplée avec une autre de ses compositions, seulement j'ai oublié le titre. Une réécoute s'impose doublement.

Journey into Fear, un film de guerre canadien que je n’ai jamais vu.

[Misquamacus]

Oui c'est vrai, c'est magnifique ça aussi.

[Lee Van Cleef]

Il était très apprécié par Goldsmith, qui a dû lui "piquer" quelques trouvailles orchestrales je pense.

Les parallèles entre l'excellent Bite the Bullet d'un côté, mélange plus audacieux qu'il n'y parait d'Americana empruntée à la belle époque et de cette indéfinissable sensibilité propre à North, et les westerns somptueusement ouvragés par maître Jerry de l'autre, m'ont toujours paru multiples. Sauf qu'en l'occurrence, on pourrait presque s'interroger sur qui a réellement influencé qui, North s'étant attaqué au film jubilatoire autant que mélancolique de Richard Brooks alors que Goldsmith, depuis déjà bien des années, avait affirmé sa main-mise sur les derniers vestiges du western hollywoodien.

[Dadid]

"Viva Zapata!".

J'avais découvert cette partition à la même époque que Un Tramway nommé Désir mais sans grand succès. Comme je l'ai dit, de l'eau a coulé sous les ponts depuis, il faudrait que j'y revienne.

Personne n'a cité, me semble-til, Qui a peur de Virginia Woolf?. J'avais parcouru une partie ce qu'il composa pour 2001 et avais apprécié.
[/b].

Comme toi j'aime beaucoup Virginia Woolf, une partition très intimiste et courte que je ne connais qu'à travers le réenregistrement de Goldsmith. Zapata, j'ai toujours du mal à accrocher, contrairement au Tramway dont l'atmosphère et le mélange jazz/orchestre reste un classique du genre à mon avis... Spartacus et Cléopâtre sont aussi des classiques du compositeurs, à l'évidence, qui délaissent en grande partie comme tu l'as rappelé l’héritage de Rozsa (et de l'opéra 'historique" type Verdi ou Puccini) pour rechercher un son "antique" plus dissonant et anguleux (et quelque part plus "primitif" au sens du Sacre du printemps c'est à dire du rythme, de la brutalité parfois, qui s'en dégagent - pas au sens de l’écriture musicale évidemment, particulièrement complexe)... avec tout même en contraste un aspect franchement mélodique, surtout Spartacus (thème d'amour,). Pour les partitions quasi-jumelles 2001/Dragonslayer j'ai plus de mal , ça reste le plus souvent aride et pour moi assez fatiguant sur la durée, même si j'en apprécie certains aspects et aime y retourner de temps en temps.

Très bon souvenir aussi de Africa, South seas adventures dans un genre différent, et aussi Les misérables - une de ses premières BO je crois, à cheval entre le style de l’âge d'or et celui de North. J'en oublie certainement... par exemple Les Cheyennes, était excellent dans le film mais m'a ennuyé à l’écoute seule... à réviser !

... J'oublie The bad seed et ses reprises psychotiques de "au clair de la lune", excellent !

En ce qui me concerne, j'aimerais beaucoup une édition "officielle", c'est-à-dire avec un son de qualité, de The Bad Seed, sur lequel il avait fait une composition vraiment intéressante ; assez proche de Bartók par moment. Il me semble pour l'instant que les versions qui existent, celle en particulier de Tsunami, sont assez passable au niveau de la qualité du son.

Si ça te suffit, une suite existe dans un excellent CD de réenregistrements d’œuvres de North :

[Julien]

Si ça te suffit, une suite existe dans un excellent CD de réenregistrements d’œuvres de North :

Oui je te remercie mais non justement ça ne me suffit pas, car c'est relativement court ! Le son en revanche est vraiment bon. J'avais découvert la musique de North avec ce cd d'ailleurs, mais c'est surtout avec Cléopâtre que j'ai eu le coup de foudre pour sa musique. Le double CD qui est sorti chez Varese, est vraiment bien d'ailleurs.

Il était très apprécié par Goldsmith, qui a dû lui "piquer" quelques trouvailles orchestrales je pense.

Les parallèles entre l'excellent Bite the Bullet d'un côté, mélange plus audacieux qu'il n'y parait d'Americana empruntée à la belle époque et de cette indéfinissable sensibilité propre à North, et les westerns somptueusement ouvragés par maître Jerry de l'autre, m'ont toujours paru multiples. Sauf qu'en l'occurrence, on pourrait presque s'interroger sur qui a réellement influencé qui, North s'étant attaqué au film jubilatoire autant que mélancolique de Richard Brooks alors que Goldsmith, depuis déjà bien des années, avait affirmé sa main-mise sur les derniers vestiges du western hollywoodien.

Oui sans doute. Je pensais surtout au film noir. Le mélange entre jazz et symphonique, comme sur Chinatown par exemple. En particulier ses cordes très éthérées. Ça c'est un truc que North utilise souvent.

Cléopatre m'a toujours intéressé bien que je ne connaisse ni la musique ni le film. Je m'étais arrêté à son magnifique Spartacus et m'étais dit que j'attendrai de voir le film de Joseph Leo Mankiewicz que je n'ai bien évidemment pas encore vu.

Pas terrible d'ailleurs ce film je trouve. Un peu trop théâtral. Par contre je te conseille d'acheter l'édition dvd comprenant le making off, qui est trés enrichissant et assez délectable. On y en apprend de belles sur les caprices d'Elizabeth Taylor par exemple. Je l'avais trouvé pour pas cher d'occasion. Ça doit facilement se trouver sur le net.

[Chapichapo]

Dans l’ensemble j’aime bien ses scores. Difficile de dire quel est mon préféré. Cléopâtre peut être ou encore All Fall Down ! J’ai un petit faible pour le score intimiste du dernier Huston The Dead (Gens de Dublin)

J'ai également un "grand" faible pour "Gens de Dublin" ainsi que pour "Au dessous du volcan" et "The last butterfly"

[Forrester]

Je ne vais pas être original, mais l’écoute, sur plusieurs jours, du coffret Spartacus m'a été assez agréable.

[Shardar]

Excellent, ce topic! J'en profite pour vous rappeler l'existence de ces textes sur Underscores:

Spartacus

Dragonslayer

Alex North, notice biographique

[Lee Van Cleef]

En parcourant ce topic, je me suis soudain remémoré mon second blind test, tournant autour du jazz et de ses multiples émules, dans lequel j'avais inséré un extrait d'A Streetcar Named Desire. Et à l'exception notable de Morty, si je ne me goure pas,tout le monde avait d'abord cru reconnaître dans ces attaques chauffées à blanc du John Barry tendance 007. Il est vrai qu'un air de famille semble projeter ces musiques, pourtant fort dissemblables en bien des points, sur le même terrain de la séduction très mâle et persuasive.

[Mortimer]

Et à l'exception notable de Morty, si je ne me goure pas,tout le monde avait d'abord cru reconnaître dans ces attaques chauffées à blanc du John Barry tendance 007. Il est vrai qu'un air de famille semble projeter ces musiques, pourtant fort dissemblables en bien des points, sur le même terrain de la séduction très mâle et persuasive.

Effectivement ! En regardant ton MP de l'époque tu m'avais déja souligné ce détail :

Enfin un brave aux oreilles averties qui a reconnu l'extrait 30 pour ce qu'il est vraiment, à savoir le classique de North et non du John Barry (quoiqu'il me faut admettre la similitude, assez troublante en effet, qui existe au niveau des cuivres)

[Lee Van Cleef]

Ils ont été quelques-uns dans les sémillantes sixties, alors qu'Elmer Berstein s'échinait à entretenir la flamme, à jeter de lourdes pelletées de terre sur l'Americana qui, légions de clairons dehors, avait toujours rythmé les chevauchées du western hollywoodien. Maître Jerry bien sûr, son talentueux homonyme Fielding, et même, les précédant, une poignée de francs-tireurs davantage cantonnés à l'arrière-plan, tels Alexander Courage et Roy Webb... Sans négliger (surtout pas, malheureux !) le grand Alex North. John Ford, qui incarne mieux que quiconque le versant classique du genre fondateur du cinéma américain, s'était-il préparé à la musique âpre, violente, sans afféterie romantique surchargée, que délivra pour Cheyenne Autumn l'iconoclaste compositeur ? Sans doute pas, comme l'atteste la soupe à la grimace qu'il lui fit ouvertement. Manitou soit loué, mes frères d'armes béophiles ne sont pas tous engoncés dans une telle étroitesse d'esprit. Eux, malgré les vains appendices du second disque qu'a fort justement gourmandés notre ami Hutch, devraient apprécier à sa valeur crépusculaire cet authentique incontournable.

[Dadid]

Je suis heureux que tu en parles, parce-qu’avec les grosses sorties qu'on a connu en fin d'année, je l'ai un peu vite mis de côté !

[Alcibiade]

En revoyant « Le dragon du lac de feu » de Matthew Robbins (aussi auteur du nostalgique et superbement réussi « Miracle sur la huitième rue » dixit « Batteries not included ») et en savourant la partition atonale et sublime du grand Alex North par la même occasion, je me suis pris à une rêverie à la Bachelard. Par delà le fait que dans les années 80, nous n'avions (exception faite du « Seigneur des anneaux » de Ralph Bakshi de 78, du « Conan » de Milius de 82, du "Dark Crystal" de Henson & Oz, du "Legend" de Scott de 85, et plus tard du « Willow » de 88 de Howard) quasiment rien à l'écran de l'univers « tolkenien » ayant bercé le psychisme de bon nombre de rôlistes adeptes d'un imaginaire « Donjons et dragons » devenu désormais désuet surtout après l'avènement des « Livres dont vous êtes le héros » (sic le désormais consacré « Sorcier de la montagne de feu » de Jackson et Livingston), je peux dire que mes retrouvailles avec ce film de 81 et ce score furent « dantesques » ! J'avais oublié (et la mémoire affective de Proust est là heureusement !) combien ce film injustement méconnu de Robbins parvient à restituer un souffle inégalé d' « héroïc fantasy », combien aussi les effets spéciaux de Tippett sont réussis pour l'époque, et surtout combien le score de North rivalise de barbarie (voire dépasse) avec le score de Poledouris pour « La chair et le sang » concocté 4 ans plus tard. Mais surtout combien cet « End Credits » tendre, facétieux, malicieux et pourtant noble de North (merci à toi, La-La Land records !), très proche (un habile pied de nez à Kubrick) du "Space Station docking" de « 2001 », a dû inspirer Golsmith ( !
En bon disciple, ami et serviteur du grand North, la patte du Maître et Ami se retrouve partout : « Gremlins », « Link », « The burbs », « Matinee », « Small Soldiers », etc.
Dans l'histoire, chaque maître a un disciple et chaque disciple dépasse son maître en lui rendant hommage !